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SONDAGE – les propositions de loi insoumises plébiscitées par les Français

92%, 91%, 90 %. Les résultats du dernier sondage Harris interactive quant aux propositions portées par LFI donnent le tournis. Réponses à la crise du logement, moratoire sur les mégabassines, indexation des salaires sur l’inflation, guichets d’accueils partout pour les services publics, toutes les propositions testées par ce sondage recueillent une opinion plus que majoritaire, quasi unanime. Toutes ont été à l’ordre du jour de la niche parlementaire de LFI, le 30 novembre, cette unique journée où les députés de La France insoumise sont maîtres de l’ordre du jour à l’Assemblée nationale et peuvent ainsi défendre leurs propositions de lois.

L’enseignement du sondage est clair : le nombre veut que ces mesures soient votées. Dans le temps imparti, les insoumis ont réussi à arracher deux victoires : la mise en place d’une commission d’enquête sur les risques naturels majeurs en Outre-mer, bien que le député insoumis qui l’ait porté, Jean-Philippe Nilor, en ait été évincé par des magouilles du RN et des macronistes, mais aussi le vote d’une loi pour garantir vers la réouverture des accueils physiques dans les services publics. Notre article.

Plus de 9 Français sur 10 (92%) sont favorables à une loi pour indexer les salaires sur l’inflation

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Malgré la quart-mondisation avancée et qui va en s’accélérant en France, le Président Macron refuse d’étendre cette disposition, qui existe déjà pour les 2 millions de personnes payées au salaire minimum, soit 12% des salariés en France. Les 86% restants ne bénéficient pas de cette indexation. Pourtant il y a urgence : 

  • 1 Français sur trois (et 1 étudiant sur 2) ne peut s’alimenter convenablement.
  • 6 Français sur 10 doivent renoncer à se soigner.
  • 6 Français sur 10 doivent renoncer à des produits d’hygiène.
  • 330 000 personnes n’ont pas de toit, (+ 30 000 en un an) dont 42 000 enfants.
  • 10% de Français supplémentaires ne peuvent pas payer les factures d’énergie.
  • Les Restos du Cœur vont devoir refuser des gens lors des distributions alimentaires

Pour aller plus loin : Découvrez cette mesure qui a permis aux Belges d’augmenter leur salaire de 10% en 2023

Une large majorité de Français (91%) est favorable à une loi garantissant des accueils physiques dans tous les services publics

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L’accès physique est un bien précieux, pour garantir le droit d’accès aux services publics pour chaque citoyen et ainsi répondre aux besoins sociaux.

22% de la population n’a ni ordinateur ni tablette à domicile, et 15% n’ont pas accès à internet, entrainant de facto une exclusion de la service public d’une partie de la population. 13 millions de personnes rencontrent des difficultés avec les outils numériques. La dématérialisation tant défendue par les macronistes au détriment du guichet compromet la mission des services publics en rompant nettement le principe d’égalité des citoyens puisqu’une large partie de la population est mécaniquement exclue.

Garantir un « droit au guichet » aux usagers permet d’imposer à l’administration la présence d’agents physiques sur le territoire pour prendre en charge leurs demandes.

Pour aller plus loin : Mélenchon en Guyane pour alerter : la destruction des services publics met la population en danger

9 Français sur 10 sont favorables à la constitutionnalisation du droit à l’avortement, près de ⅔ y sont même très favorables

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À l’heure où la droite et l’extrême droite se sentent pousser des ailes après la terrible décision de la Cour Suprême américaine, cette protection suprême d’une liberté fondamentale est aujourd’hui plus que jamais nécessaire pour empêcher une terrible régression. Emmanuel Macron a finalement accepté le processus enclenché grâce à Mathilde Panot lors de la niche parlementaire de 2022 lors d’une journée mémorable pour les droits des femmes.


Au moment où nous écrivons ces lignes, Emmanuel Macron a fixé au 4 mars 2024 la réunion du Congrès dans le but d’achever l’inscription de l’IVG dans la Constitution. 

Marine Le Pen reste la principale menace pour ce droit fondamental. Elle a retiré de son programme le déremboursement de ce qu’elle nommait « les IVG de confort » jusqu’en 2012. Elle n’a pas changé d’avis. Elle le cache. La cheffe de l’extrême-droite refuse toujours l’allongement du délai. 

Pour aller plus loin : Avortement : le RN et Marine Le Pen fracturés

Près de 9 Français sur 10 (88%) sont favorables à la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les risques naturels majeurs dans les collectivités d’Outre-Mer

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Les événements naturels, tels que le passage de la tempête Philippe aux Antilles, révèlent la vulnérabilité des territoires d’Outre-mer face à ces phénomènes. Le changement climatique rend ces événements plus fréquents, mettant en danger les citoyens déjà affectés par des inégalités socio-économiques et un manque d’investissement de l’État. Des zones entières vont devenir inhabitables d’ici 2040-2050 si aucune mesure de bifurcation écologique n’est mise en œuvre d’ici là.

En 2017 aux Antilles, 136 personnes ont été tuées lors des catastrophes naturelles et 92% des bâtiments endommagés. Pourtant, ce ne sont pas les catastrophes qui sont responsables, mais les autorités politiques qui refusent de planifier l’adaptation au changement climatique. 

L’annonce en 2018 par Macron d’une loi de prévention des catastrophes naturelles en Outre-mer n’a pas été concrétisée. La délégation interministérielle à la prévention des risques naturels en Outre-mer, créée en 2019, a été dissoute après seulement deux ans. On ne meurt pas d’un ouragan, ou d’une coulée de boue. Mais de la faillite d’un État face à ces menaces connues. 

A noter, cette commission d’enquête largement plébiscitée a été adoptée en commission, mardi soir. Une bonne nouvelle pour les Outre mer qui doit désormais se vérifier par le vote dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, le 30 novembre.

Pour aller plus loin : +4°C en 2100 : face au changement climatique, Macron capitule

Une majorité écrasante de Français sont pour l’encadrement des marges des multinationales et instaurer des prix planchers pour les agriculteurs

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Les agriculteurs sont piégés dans un modèle qui les broie en même temps qu’il épuise la terre. 20% de tous les agriculteurs ne déclarent aucun revenu ou des dettes. Ils perçoivent alors le RSA. Des milliers de travailleurs, petits exploitants qui survivent avec l’allocation minimale alors qu’ils se tuent à cette tâche si cruciale de nourrir les humains. 

À l’autre bout de la chaîne, des marges de multinationales surpuissantes qui sont les premières responsables de l’inflation qui plonge dans la pauvreté des parts grandissantes de la population. Les taux de marge dans les industries agroalimentaires ont augmenté de 71% entre le dernier trimestre 2021 et le deuxième trimestre 2023. Les prix alimentaires ont augmenté de plus de 20% depuis août 2021.

Cette proposition de loi vise à assurer des revenus dignes aux travailleurs de la terre. Et à empêcher que des assistés d’en haut viennent ponctionner l’essentiel de la richesse, alors que leur rôle se borne principalement à dégrader la qualité des produits, y ajouter du sucre, du gras, du sel, ajouter des emballages plastiques, bref, à saccager la nature et à dégrader la santé des humains. Cette recherche fondamentale de justice sociale explique pourquoi les 4 mesures contenues dans la proposition insoumise récoltent plus de 85% d’approbation.

L’encadrement des marges s’appliquerait sur l’ensemble de l’année 2024. Un coefficient multiplicateur maximum serait appliqué entre le prix des matières premières utilisées et le prix de vente du produit fini pour encadrer les marges.

Ce mécanisme d’encadrement des marges s’appliquerait en cas de marges excessives, avec des coefficients plafonds spécifiques pour chaque secteur concerné. Pour l’industrie agroalimentaire, le coefficient plafond serait de 1,74. Pour les activités de raffinage, il serait de 1,63, et pour la grande distribution, il serait de 1,26.

Pour aller plus loin : Crise alimentaire : 42% des Français au SMIC ont dû supprimer un repas, les super-profits première cause de l’inflation

Une large majorité des Français sont pour l’encadrement des loyers à la baisse, à l’augmentation des dispositifs d’aides, et à l’augmentation de la proportion minimale de logements sociaux dans les communes

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Une part croissante des ménages ne peut plus payer son loyer. Les impayés ont augmenté de 30% en France, 60% en région parisienne. 4,1 millions de personnes mal logées. Près de 20% des Français n’allument pas le chauffage. Bien souvent, c’est parce qu’ils vivent dans des passoires thermiques et atteindre une température digne représente une charge bien trop lourde. Pour les étudiants, la situation est encore plus dramatique. Plus de la moitié d’entre eux a eu du mal à payer certaines factures d’énergie (51 contre 27 % au global)

Pire, la 7ème puissance mondiale compte 330 000 SDF, dont 42 000 enfants dans notre pays. Indigne, révoltant. Emmanuel Macron a tranché net dans les budgets des bailleurs sociaux. Depuis 2017, Emmanuel Macron a diminué la construction annuelle de logements sociaux de 30%. 

Une nouvelle fois, sur l’urgence sociale la plus pressante, rien à attendre du côté des députés Rassemblement national encore une fois. Cet été, la réponse du parti d’extrême droite à la menace de la sécheresse et du mal-logement fut formulée dans leur proposition n°1419 portant sur « la suspension de l’obligation de construction de logements sociaux dans les territoires durablement fragilisés par les restrictions en eau potable. » : une guerre aux pauvres et au climat.

Pour aller plus loin : Suspendre la construction de logements sociaux face à la sécheresse : le RN, une farce sociale

7 Français sur 10 sont favorables à un moratoire de 10 ans sur les projets de méga-bassines

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Ces immenses bassins privatisés alimentent un modèle agricole productiviste, à bout de souffle et financé par des fonds publics (État et collectivités) à hauteur de 70%. Ceux qui font sortir de terre ces cratères bâchés de 5 à 16 hectares sont les artisans de leur débâcle et les responsables du défi de notre siècle : préserver l’eau comme bien commun.

Il ne s’agit pas là d’un affrontement entre écologistes et agriculteurs comme le présentent les éditorialistes de droite et autres organes du pouvoir. Il s’agit d’un vaste mouvement de privatisation de l’eau au service d’une poignée d’exploitations ultra-intensives. Sur le bassin Sèvre niortaise-Mignon, sur 2 000 exploitations agricoles, seuls 103 sont uniquement connectées sur les 16 bassines au projet. 5% des exploitations vont accaparer l’eau au détriment des autres.

Pour aller plus loin : Agriculture intensive VS bifurcation écologique : les méga-bassines, symbole d’une guerre entre deux mondes

Plus 6 Français sur 10 sont favorables à la suppression de la loi Cazeneuve, dite « permis de tuer », autorisant les policiers à utiliser leur arme dans certaines circonstances

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L’année 2022 a établi un triste record : 13 personnes, 6 conducteurs et 7 passagers, ont été tués par la police pour un « refus d’obtempérer ». Depuis plus d’un an, une personne par mois est tuée au volant de sa voiture par la police. Depuis une loi de 2017, mise au point par le dernier des Premiers ministres socialistes Bernard Cazeneuve, qui modifie l’usage de l’article 435-1 du code de sécurité intérieure, les policiers peuvent tirer. Résultat : +40% de tirs policiers depuis 2017.

Pour aller plus loin : La Police a tué plus de 700 personnes en France depuis 1977

6 Français sur 10 sont favorables à garantir l’allocation de soutien familial aux familles monoparentales même en cas d’évolution de la situation conjugale

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Cette proposition de loi vise à déconjugaliser l’allocation de soutien familial en France. Destinée à aider à l’éducation des enfants privés du soutien d’au moins un des parents, elle cesse d’être versée si le parent isolé se marie, se pacse ou vit en concubinage. Cette condition est injuste et revient à pénaliser financièrement l’amour

Une grande majorité de ces familles monoparentales sont des mères isolées, qui souffrent de difficultés d’accès à l’emploi comme au logement. Leur niveau de vie moyen est inférieur de 20 % à celui des pères isolés. 17,2 % des mères isolées sont au chômage, contre 8,3 % des mères vivant en couple. Or, même si elles se remettent en couple, rien n’assure que l’autre personne assurerait la charge de l’enfant. Qui souhaite vraiment vivre dans une société où l’on va examiner la vie privée des plus précaires pour déterminer s’ils méritent de toucher ce complément si nécessaire pour l’éducation des enfants ?

Pour aller plus loin : Proposition de loi n°1770 visant à déconjugaliser l’allocation de soutien familial

74% des Français sont favorables à l’abrogation du report de l’âge légal de la retraite à 64 ans pour revenir à 62 ans. 2/3 de la population est favorable à un retour à l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans

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Par sa réforme des retraites à 64 ans, Emmanuel Macron a décidé seul d’un vol de deux ans de vie à chaque citoyen. Une réforme injuste sur tous les plans alors qu’une alternative est possible, comme le propose les insoumis depuis des années.

Le coût de la retraite à 60 ans et 40 annuités est estimé à 27,9 milliards par l’Institut Montaigne. 3 fois moins que ce qu’annonce le gouvernement qui a menti à de multiples reprises pour tenter de justifier cette injustifiable régression sociale. 

La retraite à 60 ans est facile à financer : il suffit de faire cotiser les revenus qui y échappent comme les dividendes ou les stock-options pour dégager 36 milliards d’euros. Elle permet même des économies : en sortant les seniors de 60 à 62 ans du chômage et des minima sociaux, ce serait 4 milliards par an de coûts évités.

Pour aller plus loin : Retraites : les 5 arguments pour convaincre par l’Institut La Boétie

Méthodologie du sondage

  • Réalisée en ligne du 8 au 10 novembre 2023.
  • Échantillon de 1094 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
  • Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région.
  • Les résultats sont exprimés en pourcentage avec un intervalle de confiance.

Par Ulysse

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