En un an, +60% de loyers impayés en Île-de-France, +30% en France. En 3 ans, +300% en région parisienne. Les loyers impayés explosent. Les raisons ? D’abord, les conséquences au long terme de la crise sanitaire, que l’on peut avoir tendance à oublier. Surtout, l’inflation élevée et la baisse du pouvoir d’achat générale qui s’en est suivie. Les conséquences sont d’autant plus importantes que le logement est le premier poste de dépenses des ménages, parfois jusqu’à 50% du budget total. En parallèle, notre pays compte 4,1 millions de personnes mal logées.
Encadrement des loyers à la baisse, sortir le logement de la logique spéculative, droit au logement effectif inscrit dans la Constitution, création de la « Sécurité sociale » du logement… Du côté des insoumis, les propositions sont nombreuses. Le camp présidentiel, lui, préfère mener la chasse aux pauvres plutôt que de s’attaquer à la racine du problème. « La politique, ça consiste uniquement à savoir à qui on va prendre le fric et à qui on va le donner » disait l’Abbé Pierre. Il serait temps de débloquer des milliards pour le logement. Notre article.
Explosion des loyers impayés en France, le camp présidentiel préfère la chasse aux pauvres
En France, les loyers impayés explosent : + 60% de loyers en Île-de-France, +30% en France en un an. En 3 ans, +300% en région parisienne. En cause : les conséquences au long terme de la crise du Covid-19 et la flambée de l’inflation des derniers mois. La Banque de France a aussi noté « une hausse de 10 % des défauts de paiement des crédits de la part des particuliers, touchant non seulement les crédits à la consommation, mais désormais et pour la première fois depuis longtemps, les prêts immobiliers », selon Le Journal de l’Agence.
Un nouveau constat en parallèle de l’explosion des loyers impayés : toutes les catégories socioprofessionnelles peuvent être touchées. De plus en plus de ménages avec deux parents en CDI ont du mal à joindre les deux bouts.
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Plutôt de s’attaquer à ce problème, le camp présidentiel préfère mener la chasse aux pauvres. En témoigne l’ignominie de la loi anti-squat portée par le député Renaissance (ex-LREM) Guillaume Kasbarian. En effet, elle menace de pousser deux fois plus de gens dans la rue, alors que l’on compte 4,1 millions de personnes mal-logées dans notre pays, 330 000 SDF, dont 42 000 enfants dans notre pays. La boule au ventre à cause d’une impossibilité de payer son loyer, la peur d’une expulsion… Sur ce sujet, il faut écouter les mots du député insoumis Sébastien Delogu.
« Le jeudi 12 avril 2012 à 14h, ils sont expulsés de leur logement par un jugement. Cette famille est perdue. Le couple est détruit. Le parcours du combattant s’enchaîne pour la maman et le papa pour essayer de retrouver un logement. Le père n’assume plus son rôle. Le couple se sépare. Les enfants perdent leurs repères. 10 ans passent, et en 2022, après avoir enchaîné des évènements tragiques, le père ne voit toujours pas ses enfants, de peur d’être jugé pour ne pas avoir réussi à subvenir aux besoins de sa famille. Cette famille, c’est celle d’un parlementaire assis sur ces bancs. Cette famille, c’est la mienne. »
Sortir le logement de la spéculation, le droit au logement inscrit dans la Constitution : quelles sont les propositions des insoumis ?
Face aux risques d’expulsions, à la hausse des loyers intenable pour les locataires, que faire ? Les insoumis ont un programme très détaillé à ce sujet. Une des mesures phares : l’encadrement direct et partout des loyers. S’appuyant sur la revendication de l’association Droit au logement (DAL), La France insoumise propose d’encadrer les loyers à la baisse, autour du loyer médian dans les zones « normales » et en imposant une décote de 20 % au loyer médian dans les zones « très tendues ». Cette mesure irait de pair avec un renforcement de contrôle des collectivités locales, pour vérifier que l’encadrement est bien respecté.
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Pour sortir de la logique spéculative, les insoumis sont favorables, entre autres, à une taxation sur les hautes transactions immobilières, à une généralisation des mesures du type clauses anti-spéculatives et les chartes promoteurs qui permettent d’encadrer les prix à la vente et à une limitation, par un régime d’autorisation, de la transformation de logement en « biens Airbnb ».
Enfin, les insoumis veulent faire inscrire le droit au logement effectif dans la Constitution, afin qu’il soit au même niveau que le droit de propriété, interdire les expulsions sans relogement et créer la « sécurité sociale du logement ». Son objectif ? Mettre en place une garantie universelle des loyers pour favoriser l’accès de chacun au logement, par l’intermédiaire d’une caisse de solidarité nationale. Elle permettrait de couvrir les impayés de loyers. Qu’est-ce qu’on attend, dans la 7ᵉ puissance économique du monde, pour débloquer les milliards nécessaires pour répondre à la crise du logement ?
Par Nadim Février