Alexandre Bompard

Carrefour : 8 millions d’euros pour Alexandre Bompard, l’équivalent de 300 années de travail d’un salarié

Ce vendredi 3 juin, l’ensemble des actionnaires du groupe Carrefour se retrouvait aux Docks d’Aubervilliers pour assister à la traditionnelle assemblée générale. L’occasion pour les syndicats CGT et CFDT de dénoncer la rémunération mirobolante et profondément indécent du PDG du groupe Carrefour, qui touche près de 8 millions d’euros. Groupe qui est le plus grand employeur privé de France avec près de 320 000 salariés.

Ces profiteurs de crise, ils ont des noms, ils ont des adresses. L’insoumission va s’atteler à les démasquer. Premier épisode de notre série sur les profiteurs de crise : Alexandre Bompard. Notre article.

Carrefour : Bénéfices nets et argent public

Cette année, le groupe Carrefour, premier employeur privé de France avec près de 320 000 salariés, distribuera plus d’un milliard d’euros de bénéfices. Si ce chiffre a de quoi donner le tournis, et combler les actionnaires, il faut rappeler que ces bénéfices se sont faits avec l’appui de plusieurs aides publiques depuis des années et celles pour faire face à la crise de COVID-19 (plan de relance, chômage partiel…). Par ailleurs, ces bénéfices n’empêchent pas la direction de continuer à exploiter la force de travail de ses salariés dans des conditions toujours plus difficiles.

« Un salarié doit travailler 300 années pour toucher un an de salaire d’Alexandre Bompard »

Cette phrase prononcée par Philippe Allard, délégué CGT du groupe Carrefour, face aux manifestants mobilisés à l’entrée de l’assemblée générale, résume à elle seule le fossé entre la direction et ses salariés. Les deux principaux syndicats dénoncent les pratiques du groupe, toujours plus aberrantes à l’égard des salariés. 

Cela fait déjà un moment que les syndicats tirent la sonnette d’alarme. Depuis plusieurs années déjà, la situation des salariés se dégrade. Une partie d’entre eux sort même régulièrement des effectifs du groupe et se trouvent plus en proie à la précarité du fait de la mise en « location-gérance de certains magasins » (forme de franchise). 

Ces salariés sont alors retirés des accords-cadres du groupe et voient leurs maigres avantages disparaître en moyenne après 15 mois (comité d’entreprise, perte d’une 6ème semaine de congés payés instaurée par la convention collective) et qui perdront en moyenne 2 300 euros par an. En 2022, ce sont, selon les syndicats du groupe, près de 6 000 salariés qui verront leurs magasins passer en location-gérance. 

Toujours plus scandaleux, alors que le groupe percevait des subventions de l’État, ce sont en 2021 plus de 2 600 emplois qui ont été supprimés. La baisse de la masse salariale apporte forcément un profit au groupe, mais ceux qui le payent sont une nouvelle fois les premiers de cordée : les salariés souffrent d’une surexploitation de leur force de travail pendant que les autres se retrouvent sans emploi.

Embauches, augmentations des salaires, investissements matériels… Des solutions, les syndicats en ont !

Alors bien sûr il y a eu des « efforts » : une augmentation de 2,7% en moyenne liée aux négociations annuelles obligatoires. Mais dans un contexte économique où l’inflation est à 5,2%, les salariés ne s’y retrouvent plus financièrement. Ces salariés, comme près de 8 millions de Français, doivent faire toujours plus de choix injustes pour espérer tenir jusqu’à la fin du mois alors que ce sont eux qui créent l’ensemble des richesses. Les prochaines négociations salariales annoncées par la direction n’interviendront pas avant la rentrée de septembre. À titre de comparaison, les actionnaires du groupe Carrefour, eux, percevront une augmentation de plus de 180%.

Cette situation n’est plus tenable. Nous ne pouvons plus laisser les ultra-riches et les grandes entreprises s’accaparer la force de travail de tout un peuple. 

C’est pourquoi, pour le partage des richesses, pour le partage du temps de travail, pour l’augmentation du SMIC à 1500 euros net, pour la taxation des profiteurs de crise et le rétablissement de l’ISF, les 12 et 19 juin, vous pourrez glisser dans l’urne, le bulletin portant un grand V. Celui de la victoire face à la crise sociale que nous traversons.