Élections du 9 juin. Alors que le scrutin des européennes approche, les raisons de mobilisation des électeurs sont nombreuses : porter la paix à Gaza contre le génocide, protester contre la casse sociale de Macron et le racisme de l’extrême droite, enclencher la bifurcation écologique… Bref, l’après Macron commence dès le 9 juin, comme le répètent les insoumis. Et pour cause, Manon Aubry, tête de liste de l’Union populaire, catalyse sur sa liste l’ensemble de ces aspirations populaires.
De Marina Mesure qui lutte contre le marché européen de l’électricité, à Rima Hassan, juriste en droit international défendant la paix à Gaza, en passant par Anthony Smith, inspecteur du travail contre les morts au travail : la liste de l’Union populaire est diverse, hétérogène, et éclectique. Mais elle est aussi et surtout écologiste. La France insoumise, en menant la seule liste qui défend le programme de la Nupes signé en 2022, a su attirer des figures écologistes bien au-delà de ses rangs. Par exemple, Damien Carême, actuel député européen du groupe EELV, a rejoint la liste de Manon Aubry en 8ᵉ position.
Il en va de même pour Camille Hachez, ancienne secrétaire générale des Jeunes Écologistes. Une liste d’ouverture donc, qui défend un programme ambitieux pour la bifurcation écologique. Au lendemain de la journée de l’environnement ce mercredi 5 juin, à quelques jours de l’élection, L’insoumission revient sur la lutte écologiste que portent Manon Aubry et la liste d’Union populaire pour ce 9 juin. Notre article.
Manon Aubry, la seule tête de liste 100% écologiste pour le 9 juin
Face à la candidate macroniste, Valérie Hayer, et à Jordan Bardella pour le RN, Manon Aubry s’est confirmé en candidate de l’alternative au duo entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen que les médias et le pouvoir cherchent à installer de nouveau. Depuis des années, les insoumis se battent pour une planification écologique, seule à même de contrer le désastre en cours dû aux politiques macronistes. Pour cela, les insoumis ont un plan clair et déterminé, qu’ils ont exposé à longueur de débats pour les élections.
Pour aller plus loin : Élections du 9 juin – Sur BFMTV, Manon Aubry s’impose comme la première tête de liste écologiste
Les insoumis consacrent ainsi un chapitre entier de leur programme à cette « planification écologique européenne » : arrêter les accords de libre-échange, relocaliser notre production, sortie du marché carbone, passer au 100% énergies renouvelables, développer les transports publics, protéger les biens communs tels que l’eau contre les tentatives d’accaparement par quelques-uns, etc. Un programme ambitieux qui reprend largement les propositions du programme de la Nupes, signé en mai 2022 par les autres partis de gauche qui ont, eux, décidé de l’abandonner. Pour le pire, bien plus souvent que pour le meilleur.
Manon Aubry, le rempart de l’écologie populaire face aux positions libérales du centre-gauche
Car au-delà des propositions de LFI, ce sont leurs votes qui parlent d’eux-mêmes – tout comme ceux de ses concurrents qu’ils ont parfois du mal à assumer. L’exemple le plus frappant, c’est celui des accords de libre-échange signés à tour de bras au Parlement européen. Des aberrations écologiques, comme l’a mille fois répété Manon Aubry. Pourtant, alors que le reste de la gauche – Marie Toussaint et Raphaël Glucksmann – fustige sur les plateaux télés les ravages environnementaux de ces accords, que font leurs groupes au Parlement européen ? Ils votent pour. Manon Aubry préside le seul groupe au Parlement qui n’a jamais donné une seule voix à ces accords au fort impact à la fois environnemental et social.
Un exemple : l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande a été voté à 77% par les Verts (le groupe de Marie Toussaint) et à 94% par les socialistes (le groupe de Raphaël Glucksmann). Sans compter les macronistes à 98% et l’extrême droite du RN à 60%. Pour le groupe des insoumis, c’est 0% de voix en faveur de cet accord, et 100% contre. Un non-sens écologique pourtant, qui permettra d’importer des aliments produits à 20 000 km, alors qu’on les produit en France. Manon Aubry avait déjà à l’époque alerté sur « l’alliance des groupes macronistes, socialistes et verts ».
Une dérive libérale et macroniste-compatible qui risque bien de dégoûter certains électeurs des Verts. Déjà au meeting de lancement de campagne des écologistes, l’invitation de Gaspard Koenig, philosophe plutôt très libéral, était un signal d’alarme. Ce même Gaspard Koenig prône pourtant un « capitalisme vert ». Bien loin de la révolution écologique anti-capitaliste prônée en apparence par les Verts.
Toujours chez les Verts menés par Marie Toussaint, on trouve en 11ᵉ position Flora Ghebali, qui n’est autre qu’une communicante macroniste en faveur d’un « capitalisme flexible et adaptable ». Ancienne collaboratrice auprès de Hollande et de Macron, candidate macroniste aux élections municipales de Paris… Bref, un CV bien rempli, mais pas du côté du bloc populaire. Le rapprochement de Marine Tondelier avec François Hollande a achevé de convaincre l’électeur écologique classique que l’écologie radicale et populaire se trouvait ailleurs.
À l’inverse, pour Manon Aubry, bifurcation écologique rime toujours avec justice sociale et rupture avec le système de production capitaliste : relocalisation et protection de nos agriculteurs, redistribution des richesses, taxation égalitaire, taxation sur l’héritage…Les moyens de financement de cette grande bifurcation écologique sont nombreux, et à portée de volonté politique.
Les insoumis en première ligne des luttes écologistes dans le pays
Si les insoumis ont fait de l’écologie un des fers de lance de leur campagne pour le 9 juin, c’est bien parce qu’ils sont, depuis des années, de toutes les luttes écologistes du 21ème siècle. Des mégabassines de Sainte-Soline aux manifestations contre l’A69 en passant par la lutte contre le Lyon-Turin, les élus de la France insoumise ont toujours été au rendez-vous.
La lutte contre les méga-bassines et « l’aberration écologique qu’elles constituent » (reconnue par les scientifiques) ont toujours fait partie intégrante du combat des insoumis. Présents en nombre à Sainte-Soline en 2023, les élus LFI étaient également présents aux dernières mobilisations en cours dans le Puy-de-Dôme en mai dernier. Aux côtés des agriculteurs et des militants écologistes, ils ont lutté contre le projet de construction des deux plus grandes méga-bassines de France qui profiteront à 36 agriculteurs au détriment des 5 000 autres du département. La députée LFI Clémence Guetté a également déposé une proposition de loi pour un moratoire contre les méga-bassines en novembre 2023.
Pour aller plus loin : Forte mobilisation contre les méga-bassines dans le Puy-de-Dôme, LFI en première ligne
La constance de Manon Aubry et des élus insoumis en effraie plus d’un. À l’inverse, la tête de liste socialiste Raphaël Glucksmann prétend vouloir faire une « révolution écologique » en Europe mais défend des projets anti-écologiques et inutiles comme l’A69 et les méga-bassines. En effet, parmi les soutiens à la liste de Raphaël Glucksmann, on trouve Carole Delga, présidente de la région Occitanie qui, en plus de vouloir « interdire toutes les manifestations pro-palestiniennes », soutient le projet écocidaire et antisocial de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres.
Et sur les méga-bassines, pourtant symbole de ralliement des luttes écologistes contemporaines de, Raphaël Glucksmann déclare « ne pas être contre les bassines en général ». « Après des années à les encourager, les socialistes ont changé de braquet face à la mobilisation populaire et face aux arguments de scientifiques. Ils avaient soutenu notre proposition d’un moratoire. Et puis arrive Monsieur Glucksmann, qui revient sur un des engagements du PS et fait au passage le bonheur des lobbyistes de l’agro-industrie » a déclaré Clémence Guetté à ce sujet.
Pour aller plus loin : Agriculture intensive VS bifurcation écologique : les méga-bassines, symbole d’une guerre entre deux mondes
Alors pour les élections du 9 juin, Manon Aubry lance un appel à tous les écologistes du pays. La liste de l’Union populaire est « celle de toutes celles et ceux qui veulent la bifurcation écologique et sociale, maintenant ». Entre la présence de candidats ex-EELV et la constance de ses votes écologistes au Parlement européen, Manon Aubry s’impose bel et bien comme l’alternative écologique et sociale à Macron.