Lactalis évasion fiscale

Perquisition chez Lactalis. Nouvelle affaire d’évasion fiscale chez le géant mondial du lait ? 

Nouveau rebondissement dans les scandales financiers à répétition chez Lactalis. Mardi 6 février, les policiers de la Brigade nationale de répression de la délinquance fiscale ont perquisitionné le siège du géant laitier à Laval (Mayenne), dans ses bureaux de la tour Montparnasse (Paris), ainsi que dans l’hôtel particulier du PDG, Emmanuel Besnier, 6ème fortune de France. Le Parquet national financier (PNF) mène une enquête préliminaire pour fraude fiscale aggravée et blanchiment de fraude fiscale aggravée.

Au centre de cette affaire, la famille Besnier, propriétaire de Lactalis, est sous les projecteurs, avec des preuves accablantes de leur implication dans ces manœuvres fiscales douteuses. Déjà en 2018, une enquête révèle un système de fraude fiscale à hauteur de 220 millions d’euros. Une injustice fiscale qui alourdit le sinistre tableau du géant du lait. Les bénéfices s’envolent vers des paradis fiscaux, quand les producteurs de lait sont laissés pour compte, contraints de vendre leur production en dessous du prix de revient imposé par Lactalis. Et que les consommateurs se serrent la ceinture. 

Les chiffres donnent le vertige : avec 43 milliards de dollars soit 220 millions d’années de revenus pour un éleveur bovin, la fortune familiale atteint des sommets, tandis que les agriculteurs luttent pour un revenu digne et des prix garantis et que les ménages populaires peinent à joindre les deux bouts. Plongez dans le monde d’Emmanuel Besnier et de Lactalis, où les puissants s’enrichissent au détriment de tous les autres. Notre article.

Perquisition chez Lactalis, géant du lait et de l’évasion fiscale

Mardi 6 février, nouvelle perquisition chez Lactalis. 6 ans après la dernière opération pour démasquer les délits d’évasion fiscale de la multinationale, les policiers de la Brigade nationale de répression de la délinquance fiscale ont pu pénétrer le siège du géant laitier à Laval (Mayenne), dans ses bureaux de la tour Montparnasse (Paris), ainsi que dans l’hôtel particulier du PDG, Emmanuel Besnier, dans le très chic 7e arrondissement de la capitale.. D’après le Monde, des montages d’élite auraient permis à Lactalis de voler « plusieurs centaines de millions d’euros » d’impôts. Des tactiques retorses, des astuces sophistiquées, une orgie d’évasion fiscale au nez et à la barbe du fisc.

Depuis 2018, les accusations de fraude fiscale tombent sur Lactalis, de ses vastes fermes normandes jusqu’aux arcanes des sociétés offshore du Luxembourg. Les révélations sont accablantes : entre 2013 et 2018, grâce à des montages financiers sophistiqués, le géant laitier aurait soustrait plus de 220 millions d’euros aux impôts français. Des milliards dérobés grâce à une ingénierie fiscale sans scrupules, où chaque pas semble méthodiquement calculé pour échapper aux radars du fisc. Des dettes fictives, des créances habilement manipulées, des prêts entre filiales : voilà le mode opératoire de cette vaste entreprise d’évasion fiscale révélé par Médiapart.

Lactalis est visé par une enquête préliminaire du Parquet national financier (PNF) pour fraude fiscale aggravée et blanchiment de fraude fiscale aggravée. Dans cette toile d’intrigues financières, une société-écran au Luxembourg, Nethuns, se révèle être la pièce maîtresse. Derrière ce paravent se cachent les membres de la famille Besnier, propriétaires du mastodonte laitier. Documents à l’appui, il apparaît que chaque membre de la fratrie détient 33 % des parts de Nethuns, contredisant ainsi les déclarations officielles de Lactalis. Un véritable dédale fiscal où les bénéfices s’évaporent dans les méandres des paradis fiscaux, au détriment des finances publiques et des contribuables français.

Cette pratique assidue de l’évasion fiscale ne se limite pas à la France : des montages similaires auraient été mis en place au Royaume-Uni et en Espagne, avec des prêts entre filiales et des sociétés-écrans luxembourgeoises. Un schéma implacable où les profits s’envolent vers des horizons fiscaux plus cléments, laissant dans leur sillage des pertes colossales pour les caisses de l’État et un désastre financier pour les producteurs de lait, laissés pour compte dans cette course effrénée au profit.

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Emmanuel Besnier, PDG de Lactalis, ce parasite qui se gave sur le dos du contribuable, des consommateurs et des agriculteurs

Lactalis est le nom du plus grand parasite de l’industrie laitière. En 2023, le PDG Emmanuel Besnier s’est considérablement enrichi. De 14 milliards d’euros en 2022, la fortune passe à 20,4 milliards d’euros. 6 milliards en 12 mois. 300 000 années de SMIC brut. Au total, la fortune de la famille propriétaire du géant du lait s’élève à 43 milliards de dollars soit l’équivalent de 2,5 millions années de revenus pour un éleveur bovin comme l’a révélé l’ONG Oxfam le 26 janvier 2024. 

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Malgré l’inflation, qui a dopé de plus de 10% le prix de ses produits l’an passé, ses ventes en volumes n’ont reculé que de 1,2%. Résultat, un chiffre d’affaires de 28,3 milliards d’euros, en 2022, en hausse de 28,4% sur un an. « Par nature, les produits laitiers sont accessibles, avec deux tiers d’entre eux coûtant moins de 2,5 euros, décrypte Emmanuel Besnier. Les camemberts sont par exemple repartis assez fortement à la hausse ces derniers temps. »

La révolte des agriculteurs en colère a fait émerger deux revendications majeures : pouvoir vivre de son travail et mettre fin à la concurrence déloyale causée par les accords de libre échange. Sur ces deux points Lactalis est coupable. 

En 2018, Cash investigation révèle les pratiques violentes du géant laitier pour imposer aux éleveurs de vendre leur production en dessous du prix de revient. C’est pour répondre à ce système délétère que les députés insoumis Aurélie Trouvé et Manuel Bompard ont présenté en novembre 2023 une loi pour garantir un prix rémunérateur garanti pour tous les produits agricoles. Assortie d’un blocage des marges de l’agro-industrie pour que ce soit les multinationales et non les consommateurs qui paient la différence. 

Concernant la concurrence déloyale des importations, les chiffres du secteur sont éloquents. Depuis la suppression des quotas laitiers, la production de lait de vache a reculé, passant de 25,1 milliards de litres en 2015 à 24,2 Md l en 2019. Pour compenser, Lactalis préfère acheter du lait à l’autre bout du monde. Avec la signature d’un accord de libre-échange entre l’Union Européenne et la Nouvelle-Zélande en 2023 (auquel seul les insoumis se sont opposés), la situation ne pourra que s’aggraver. 

En effet, la Nouvelle-Zélande est considérée comme la laiterie du monde. Au cours des 10 dernières années, la France a perdu 24% de ses éleveurs bovins et 650 000 têtes. Afin de pallier la baisse continue de la production laitière française, l’importation de produits laitiers n’a donc cessé d’augmenter dans notre pays. En 2019, 29% des produits laitiers consommés en France étaient fabriqués à base de lait importé. Les seuls élus à s’être opposés à ce nouveau couteau dans le dos des éleveurs sont les insoumis. 

Pendant que les agriculteurs triment sans pouvoir vivre de leur travail, que les ménages populaires sont quotidiennement forcés de sauter un repas par manque d’argent, les chiffres d’affaires explosent années après années pour l’agro-industrie. Et les impôts payés à la collectivité diminuent. Emmanuel Besnier pressure les prix pour augmenter les marges et monte des sociétés offshores pour s’enrichir encore plus. Les laitiers coulent. Pions sacrifiés sur l’autel du profit, écrasés par la main de fer du géant de l’agro-industrie. La loi du plus fort, l’impunité du plus riche, le pouvoir des puissants, voilà ce qu’incarne Lactalis. Voilà ce que soutient Emmanuel Macron. 

Par Ulysse

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