Gilets Jaunes
(Photo by Eric FEFERBERG / AFP)

Il y a 4 ans naissaient les Gilets Jaunes : dis, quand reviendras-tu ?

Gilets Jaunes. Il y a 4 ans jour pour jour, le 17 novembre 2018, commençait le plus long mouvement social en France depuis des décennies. On célèbre aujourd’hui le 4ème anniversaire de la naissance des Gilets Jaunes. Du plus grand mouvement populaire et révolutionnaire dans le pays depuis mai 1968. De la naissance d’un espoir populaire à déplacer des montagnes, à faire la révolution. Les références à la Révolution française étaient d’ailleurs omniprésentes dans les cortèges.

Il y a 4 ans jour pour jour, tout le ras-le-bol du peuple éclate enfin. Il embrase les rues de Paris. La revendication est simple : pouvoir vivre dignement de son travail. Et non plus survivre. Et pour ça, partager les richesses. Les classes populaires montent à Paris pour demander enfin la justice sociale. 4 ans plus tard, on a plus que jamais besoin du retour des Gilets Jaunes. Journée spéciale de témoignages sur l’insoumission.

Hommage aux Gilets Jaunes

Il y a 4 ans jour pour jour, c’est l’acte 1 sur les Champs Élysées. Les éditorialistes de plateaux, le pouvoir, ne comprennent pas bien ce qui se passe. Une partie de la gauche bourgeoise non plus. Ils voient là des « fachos » montés à la capitale. L’événement fortuit de la révolution citoyenne ? L’explosion du prix de l’essence. Au Chili, c’est la hausse du ticket de métro. En Tunisie, l’immolation par le feu de Mohamed Bouazizi. Au Liban, l’annonce d’une taxe sur l’application WhatsApp. En Équateur, l’essence. À Hong Kong, la loi d’extradition. Au Soudan, le prix du pain. En Iran, la mort de Mahsa Amini. Et ainsi de suite.

Mais en France, quand le peuple jaillit sur la scène de l’Histoire, revient dans un champ politique qu’il a déserté, qui l’a dégoûté, dans un pays où plus de la moitié des Français restent chez eux les dimanches d’élections, le champ médiatique, politique, et une partie de la gauche bourgeoise, se bouchent le nez. Le peuple ne correspond pas à ses fantasmes. Tout ce beau monde découvre que le peuple en a gros. Ne pas pouvoir partir en vacances avec ses enfants (40% des Français) alors qu’on charbonne toute l’année ? Ça agace un peu. Alors quand feu Christophe Castaner envoie ses troupes fracasser les manifestants, la colère sociale explose dans le pays.

Il y a 4 ans jour pour jour, le peuple a relevé la tête en France. Finie l’exploitation tête baissée, sans rien dire. Fini d’accepter un pays où 5 milliardaires possèdent autant que 27 millions de Français. Finie l’abstention, sans rien dire. Plus de 75% des Français soutiennent le mouvement des Gilets Jaunes (retrouvez la liste des 42 revendications des Gilets Jaunes à la fin de cet article). Le logiciel macroniste bugge. La réponse ? La répression dans le sang. 4 décès. 353 blessures à la tête. 30 yeux crevés. 6 mains arrachées (retrouvez le décompte complet établi par le journaliste David Dufresne depuis novembre 2018). Depuis Didier Lallement s’en est allé, mais les mains arrachées ne repousseront pas.

4 ans après, la colère est encore plus grande. Une étude RMC, avant même la guerre en Ukraine et l’inflation historique des prix qui s’en est suivie, a révélé un chiffre difficilement croyable pour les éditorialistes et politiques vivant dans les dorures parisiennes : 55 euros. C’est ce qu’il reste le 10 du mois en moyenne sur le compte des Français gagnant moins de 2000 euros. 55 euros pour survivre pendant 20 jours.

Quand le seul Rodolphe Saadé a pris 30 milliards d’euros en une seule année, en 2020, en pleine pandémie. Car oui, depuis l’époque des Gilets Jaunes, les raisons de la colère sont encore plus nombreuses. Avec les 2 ans de confinements, la guerre en Ukraine et l’explosion des prix à la pompe quand Total réalise 17 milliards d’euros de résultat net, le plus élevé jamais réalisé par une entreprise française dans l’Histoire.

Mais 4 ans après, qu’est-ce qu’elle paraît loin l’époque des Gilets Jaunes. Elle semble appartenir à une autre époque, un autre siècle. Entre temps, les 2 années de confinement sont venues comme suspendre le temps. Suspendre le mouvement social aussi. Car après les Gilets Jaunes, le pays a connu le deuxième mouvement social le plus long depuis des décennies : le mouvement des retraites, suspendu par le premier confinement en mars 2020.

Pourtant, 4 ans jour pour jour après l’acte 1 des Gilets Jaunes, qu’est-ce que les samedis sur les ronds points et dans le gaz lacrymogène sur les Champs-Élysées manquent. Qu’est-ce qu’une nouvelle irruption du peuple est urgente. Quand 63 milliardaires polluent plus que la moitié des Français, quand les assistés d’en haut sont en train de détruire la planète et les gens, qu’est-ce qu’un mouvement populaire pour cibler les responsables de la catastrophe serait salutaire.

Les députés aussi combattifs qu’ils soient à l’Assemblée nationale ne pourront rien sans la rue. Dès qu’une avancée historique est arrachée par la NUPES, comme les 12 milliards d’euros pour la rénovation thermique des bâtiments, plus grande avancée écologique sous Macron, elle est ensuite balayée par 49.3. Macron crache sur la démocratie. Et s’allie avec l’extrême droite quand il le faut pour protéger les intérêts du capital contre les intérêts du travail. Contre la hausse du SMIC, le blocage des prix, le gel des loyers, le rétablissement de l’ISF, la taxation des super-profits, et ainsi de suite.

4 ans jour pour jour après la naissance des Gilets Jaunes, leur retour est vital pour le pays.

Journée spéciale sur l’Insoumission.

Par Pierre Joigneaux.

Voici la liste des 42 revendications des Gilets Jaunes :

Zéro SDF : URGENT.

Impôt sur le revenu davantage progressif (plus de tranches).

SMIC à 1300 euros net.

Favoriser les petits commences des villages et centres-villes. (Cesser la construction des grosses zones commerciales autour des grandes villes qui tuent le petit commerce) + de parkings gratuits dans les centres-villes.

Grand Plan d’Isolation des logements. (faire de l’écologie en faisant faire des économie aux ménages).

Que les GROS (Macdo, google, Amazon, Carrefour…) payent GROS et que les petits (artisans, TPE PME) payent petit.

Même système de sécurité social pour tous (y compris artisans et autoentrepreneurs). Fin du RSI.

Le système de retraite doit demeurer solidaire et donc socialisé. (Pas de retraite à point).

Fin de la hausse des taxes sur le carburant.

Pas de retraite en dessous de 1 200 euros.

Tout représentant élu aura le droit au salaire médian. Ses frais de transports seront surveillés et remboursés s’ils sont justifiés. Droit au ticket restaurant et au chèque vacances.

Les salaires de tous les Français ainsi que les retraites et les allocations doivent être indexés à l’inflation.

Protéger l’industrie française : interdire les délocalisations. Protéger notre industrie c’est protéger notre savoir-faire et nos emplois.

Fin du travail détaché. Il est anormal qu’une personne qui travaille sur le territoire français ne bénéficie pas du même salaire et des même droits. Toute personne étant autorisée à travailler sur le territoire français doit être à égalité avec un citoyen français et son employeur doit cotiser à la même hauteur qu’un employeur français.

Pour la sécurité de l’emploi : limiter davantage le nombre de CDD pour les grosses entreprises. Nous voulons plus de CDI.

Fin du CICE. Utilisation de cet argent pour le lancement d’une Industrie Française de la voiture à hydrogène (qui est véritablement écologique, contrairement à la voiture électrique.)

Fin de la politique d’austérité. On cesse de rembourser les intérêts de la dette qui sont déclarés illégitimes et on commence à rembourser la dette sans prendre l’argent des pauvres et des moins pauvres mais en allant chercher les 80 milliards de fraude fiscale.

Que les causes des migrations forcées soient traitées.

Que les demandeurs d’asiles soient bien traités. Nous leur devons le logement, la sécurité, l’alimentation ainsi que l’éducation pour les mineurs. Travaillez avec l’ONU pour que des camps d’accueil soient ouverts dans de nombreux pays du monde, dans l’attente du résultat de la demande d’asile.

Que les déboutés du droit d’asile soient reconduits dans leur pays d’origine.

Qu’une réelle politique d’intégration soit mise en oeuvre. Vivre en France implique de devenir français (cours de langue française, cours d’Histoire de la France et cours d’éducation civique avec une certification à la fin du parcours).

Salaire maximum fixé à 15 000 euros.

Que des emplois soient crées pour les chômeurs.

Augmentation des allocations handicapés.

Limitation des loyers. + de logement à loyers modérés (notamment pour les étudiants et les travailleurs précaires).

Interdiction de vendre les biens appartenant à la France (barrage aéroport…)

Moyens conséquents accordées à la justice, à la police, à la gendarmerie et à l’armée. Que les heures supplémentaires des forces de l’ordre soient payées ou récupérées.

L’intégralité de l’argent gagné par les péages des autoroutes devra servir à l’entretien des autoroutes et routes de France ainsi qu’à la sécurité routière.

Le prix du gaz et l’électricité ayant augmenté depuis qu’il y a eu privatisation, nous voulons qu’ils redeviennent publiques et que les prix baissent de manière conséquente.

Fin immédiate de la fermeture des petites lignes, des bureaux de poste, des écoles et des maternités.

Apportons du bien-être à nos personnes âgées. Interdiction de faire de l’argent sur les personnes âgées. L’or gris, c’est fini. L’ère du bien-être gris commence.

Maximum 25 élèves par classe de la maternelle à la Terminale.

Des moyens conséquents apportés à la psychiatrie.

Le Référendum populaire doit entrer dans la Constitution. Création d’un site lisible et efficace, encadré par un organisme indépendant de contrôle où les gens pourront faire une proposition de loi. Si cette proposition de loi obtient 700 000 signatures alors cette proposition de loi devra être discutée, complétée, amendée par l’Assemblée Nationale qui aura l’obligation, (un an jour pour jour après l’obtention des 700 000 signatures) de la soumettre au vote de l’intégralité des Français.

Retour à un mandat de 7 ans pour le Président de la République. ( L’élection des députés deux ans après l’élection du Président de la République permettait d’envoyer un signal positif ou négatif au président de la République concernant sa politique. Cela participait donc à faire entendre la voix du peuple.)

Retraite à 60 ans et pour toutes les personnes ayant travaillées dans un métier usant le corps (maçon ou désosseur par exemple) droit à la retraite à 55 ans.

Un enfant de 6 ans ne se gardant pas seul, continuation du système des aides PAJEMPLOI jusqu’à ce que l’enfant ait 10 ans.

Favoriser le transport de marchandises par la voie ferrée.

Pas de prélèvement à la source.

Fin des indemnités présidentielles à vie.

Interdiction de faire payer aux commerçants une taxe lorsque leurs clients utilisent la carte bleue. -Taxe sur le fuel maritime et le kérosène.