grève féministe

8 raisons de faire la grève féministe ce 8 mars 

Grève féministe. Plus de 50 ans après le mouvement de libération des femmes, la domination des hommes se poursuit : par les violences dans la sphère publique et privée, par les bas salaires, dans la plupart des lieux de pouvoir, la précarité de l’emploi, les discriminations…Ce lundi 4 mars, une victoire historique est à saluer dans le long chemin des femmes dans la conquête de leurs droits et pour l’égalité. La France est entrée dans l’Histoire en inscrivant le droit à l’avortement la Constitution à la suite d’un combat acharné mené par les associations féministes et le mouvement insoumis. De Mélenchon à la Bastille en 2012 à Panot au congrès en 2024, LFI a été à la hauteur de l’Histoire.

Aujourd’hui et demain, le combat continue pour garantir ce droit fondamental et en acquérir tant d’autres, en France comme dans le monde. Violences sexistes et sexuelles, droit de disposer de son corps, égalité salariale, solidarité internationale…L’insoumission.fr revient sur 8 raisons de faire la grève féministe ce vendredi 8 mars. Au programme : grève du travail, des tâches domestiques et de la consommation. Notre article.

Le droit de disposer de son corps

Après la victoire historique sur l’inscription de l’IVG dans la Constitution, le combat continue en France comme partout dans le monde. Il est nécessaire de se battre pour garantir concrètement l’accès à l’IVG pour toutes les femmes qui le souhaitent, où qu’elles soient. De nombreux déserts médicaux – surtout dans les territoires ruraux –  limitent l’accès à l’IVG, tandis que les médecins sont toujours autorisés à refuser de les pratiquer pour « objection de conscience ». Une clause de « double conscience » que les insoumis proposent par ailleurs de supprimer après avoir obtenu gain de cause par l’inscription de l’IVG dans la Constitution.

Une chose est sûre : le droit à l’IVG n’est toujours pas effectif, loin de là. Les chiffres sont terrifiants : une femme sur cinq ayant recours à l’IVG a du changer de département pour le réaliser. Depuis 15 ans, 135 centres d’IVG ont fermé leurs portes en France. La désinformation sur les canaux d’extrême droite – en plateau de CNEWS la semaine dernière – constitue aussi un frein à l’IVG ; tandis que des organisations tel que le Planning familial sont régulièrement pris pour cible par des milices fascistes, en cravate ou sans cravate. La lutte pour garantir un accès effectif et sans entrave à l’IVG se poursuit.

En Europe aussi, puisque des gouvernements d’extrême droite (Pologne, Hongrie, Italie…) restreignent l’accès à cette liberté fondamentale. En France, LFI est à la pointe du combat féministe et se démarque par son combat constant pour le droit à l’avortement et pour que son accès gratuit soit intégré à la charte européenne des droits fondamentaux. En Argentine, alors que les femmes ont obtenu en 2020 – enfin – le droit à l’avortement, le président d’extrême droite Javier Milei menace déjà de leur retirer ; affirmant ce mercredi devant des collégiens que l’avortement est un meurtre. 

Les femmes doivent pouvoir disposer librement de leurs corps, à travers le droit à l’IVG mais aussi le plein contrôle sur le désir de grossesse ou non. Le “réarmement démographique” que Macron cherche à imposer aux femmes est aussi une honte dans ce sens. Reprenant le vocabulaire de l’extrême droite, le président entend contrôler la natalité et donc le corps des femmes ; les cantonnant à leur seul rôle reproductif. Les féministes et la France Insoumise réclament un véritable accès libre et gratuit à la contraception, et l’élargissement de la PMA. 

Pour aller plus loin : « La France fait son entrée dans le siècle des droits des femmes ! – Discours au Congrès de Versailles »

La solidarité avec les femmes du monde entier 

Comme chaque année, la grève féministe du 8 mars permet de soutenir celles qui partout dans le monde subissent le pire et sont en lutte pour leur dignité, parfois leur survie. Celles confrontées aux guerres, aux bombardements massifs, celles victimes de viols de guerre, celles qui se soulèvent contre l’injustice. Partout dans le monde, les femmes subissent l’oppression et la domination masculine.

Au Canada et au Mexique, la pauvreté et les discriminations raciales ont donné lieu à des crimes de masse envers les femmes, sans condamnation des autorités. Les conflits armés – particulièrement en Syrie, Irak et République démocratique du Congo – sont l’occasion de viols systématiques, utilisés comme armes de guerre. En Russie, Vladimir Poutine dépénalise les violences conjugales. Bref, partout dans le monde les femmes sont en première ligne de l’oppression. La grève féministe du 8 mars est le rendez-vous de toutes les féministes qui refusent cet ordre du monde. 

Combattre la persistance des violences sexistes et sexuelles 

A l’heure où seulement 1% des viols sont condamnés, où le président de la République apporte son soutien personnel à Gérard Depardieu mis en examen pour viol – et faisant l’objet de 5 plaintes, où le cinéma connait une nouvelle vague #MeToo : l’heure est à la mobilisation. L’impunité des agresseurs persiste, alors que 94 000 femmes sont victimes de viols ou tentatives de viols chaque année et qu’une femme meurt sous les coups de son conjoint ou ex conjoint tous les deux jours. En 2023, c’était en effet 134 féminicides selon le dernier décompte du collectif #NousToutes ; et déjà 31 à la date du 28 février 2024.

Macron ne fait rien pour lutter contre ces violences, et pire encore. Récemment, il s’est opposé à l’ajout de la notion de consentement dans la définition du viol au niveau européen. La France Insoumise, aux côtés de toutes les associations féministes, demande l’allocation des 3 milliards d’euros de budget pour lutter contre les violences faites aux femmes. Macron, lui, vient d’annoncer son plan de coupes budgétaires amputant 7 millions d’euros au budget dédié à l’égalité femmes-hommes. La grève féministe réclame des moyens clairs au service de la lutte.

Résistance contre les droites et extrêmes droites 

En France et en Europe, les forces réactionnaires sont des ennemies des femmes. Leur discours alimente la haine et la stigmatisation, exacerbant les divisions et menaçant les progrès vers l’égalité des sexes. Surtout, leurs actions entraînent des millions de femmes dans des situations de précarité. Le RN souhaite lisser son image ; personne n’est dupe. Après avoir qualifié en 2018 l’IVG de génocide de masse, la moitié des députés RN ont refusé de voter pour l’inscription de l’IVG dans la Constitution.

Ce n’est pas tout. Le gouvernement est un vecteur de ces atteintes d’extrême droite. L’ignoble loi asile et immigration en décembre dernier s’attaque au droit d’asile et  à toutes les personnes sans papiers. Or, les femmes sans papiers sont particulièrement vulnérables, confrontées à une surexploitation et à des discriminations exacerbées, aggravées par des politiques migratoires restrictives. Le 8 mars est une grève féministe internationaliste.

En savoir plus : Grève féministe : le 8 mars on s’arrête toutes – La France insoumise

Grève féministe pour gagner l’égalité professionnelle 

Les inégalités de revenu – notamment salariales –  persistent, perpétuant ainsi les disparités au travail. Les temps partiels imposés, les congés parentaux majoritairement pris par les femmes, la dévalorisation des métiers féminisés, etc : les formes d’inégalité professionnelle de genre sont variées et créent des différences de revenus immenses. Les femmes représentent 58% des personnes payées au SMIC, 79% des employés à temps partiels et 70% des bénéficiaires des banques alimentaires dernièrement. Elles touchent un salaire en moyenne un quart inférieur à celui des hommes.

Faire grève féministe le 8 mars, c’est se mobiliser pour réclamer la fin de cette inégalité injustifiable. Ce chantier de l’égalité professionnelle est aussi à portée de volonté politique. La France Insoumise propose d’augmenter le SMIC à 1600 euros et de sanctionner tous les employeurs en incapacité de prouver qu’ils respectent l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. 

Contre les réformes antisociales et antiféministes de Macron

Les réformes régressives du gouvernement creusent davantage les inégalités à la retraite, remettant en question les droits familiaux et conjugaux acquis de longue lutte. Dans la continuité des inégalités salariales, les femmes touchent des retraites 40% inférieures à celles des hommes. Elles sont les plus durement impactées par l’indigne réforme des retraites de Macron. La grève du 8 mars est aussi une mobilisation politique pour l’abrogation de la réforme des retraites à 64 ans, et pour la retraite à 60 ans. 

Plus largement, la casse et la privatisation des services publics pèsent lourdement sur la situation des femmes. Ce sont les femmes qui compensent la carence du service public de la santé, de l’éducation… Elles s’occupent des tâches domestiques, de l’éducation des enfants, en parallèle de leur travail- déjà majoritairement dédiés à ces métiers du soin. L’idéologie libérale est un naufrage : le 8 mars est une mobilisation féministe pour un service public au service des besoins des citoyennes et des citoyens.  

Pour une éducation antisexiste

Il faut des moyens pour l’éducation à la vie affective et sexuelle, au consentement et à l’égalité. Les attaques contre l’éducation non sexiste et la promotion de la sexualité saine constituent une menace directe contre la lutte contre le patriarcat à sa racine. Le 8 mars, la revendication d’un plan préventif obligatoire dans l’Education nationale ainsi que dans tous les secteurs professionnels contre les violences sexistes et sexuelles est essentielle. 

Une meilleure prise en compte du handicap et des questions de genre dans la recherche médicale

Les femmes handicapées sont doublement affectées par les violences et les inégalités, faisant face à des obstacles supplémentaires dans leur lutte pour l’égalité. Privées de leurs droits à l’autonomie, à l’éducation, à l’emploi, aux soins…La grève du 8 mars réclame l’autonomie et l’indépendance financière des femmes porteuses d’un handicap. Par ailleurs, les femmes se voient souvent confrontées à des traitements médicaux inadaptés, tandis que la recherche médicale sur les questions de genre demeure largement insuffisante.

Zoé Pebay