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« Oui, et ? » : Attal fier de s’attaquer à l’assurance-chômage une nouvelle fois

Attal contre l’assurance-chômage. Le 1ᵉʳ février 2023, la baisse de 25% de la durée des allocations-chômage entrait en vigueur pour tous les chômeurs. La précédente réforme de 2019 avait déjà baissé de 16% en moyenne les allocations journalières. Dans la droite lignée du macronisme et de ses saignées sociales, Gabriel Attal veut (une nouvelle fois) s’y attaquer. Ce, moins d’un mois après avoir annoncé la généralisation du travail gratuit obligatoire au RSA au moins 15 heures par semaine. Alors que la durée d’indemnisation des chômeurs est déjà passée de 24 à 18 mois sous le règne macroniste, le Premier ministre souhaite aller plus loin. Une offensive sanglante contre le salariat se prépare.

Assurance-chômage : l’offensive sanglante d’Attal contre le salariat

Pour aller plus loin : Conditionnement du RSA : Bardella « parfaitement d’accord » avec Macron

« On est passé de 24 à 18 mois de durée d’indemnisation, on peut encore la réduire », menace Gabriel Attal dans le Journal du Dimanche (JDD). « On peut aussi accentuer la dégressivité des allocations, cela fera partie des discussions », précise le Premier ministre. Une attaque contre le salariat mise sur le dos… de l’Unédic, l’organisme aux mains des syndicats et du patronat qui gère l’assurance-chômage. Leurs comptes se dégraderaient, soi-disant. Pourtant, ils sont bien dans le vert, comme le prouvent les dernières prévisions publiées par l’Unédic.

L’exécutif semble avoir quelques soucis de mémoire. Ou bien le Premier ministre aurait-il réussi à convaincre Emmanuel Macron de revenir sur son engagement ? En effet, le 17 mars 2022, lors de la présentation de son programme pour l’élection présidentielle, le chef de l’État proposait d’adapter les règles de l’assurance-chômage à la situation économique du pays. En somme : moins protéger les chômeurs lorsque la situation globale s’améliore, les aider davantage si elle venait à se dégrader.

Or, la proposition du nouveau Premier ministre est exactement inverse. Puisqu’il propose de baisser les ressources des personnes privées d’emploi, dans un contexte où le chômage remonte. La précédente offensive contre les droits des chômeurs devait améliorer la situation générale. L’effet a été inverse. Gabriel Attal décide alors… d’attaquer encore plus violemment leurs droits.

Le jeune Premier ministre enfonce davantage le clou. Du Macron en pire. Dans un corps plus jeune. Même s’il se défend de parler d’assistanat, il insiste : notre modèle social « est très coûteux » et « n’est plus en phase avec les besoins de notre époque ». Ainsi, « tout est ouvert » pour faire des économies. Tout, même une « modulation des allocations familiales dupliquée sur le remboursement de certains frais de santé en fonction des revenus de chacun ». Comprendre : l’instauration dans la loi d’une santé à deux vitesses, dans laquelle les plus précaires n’ont plus accès aux mêmes soins aux autres. Marche ou crève, la doctrine ne change pas.

Le pire, c’est que le Premier ministre Attal est fier de porter une telle réforme. Même le JDD, désormais propriété du milliardaire d’extrême droite Vincent Bolloré, l’interroge ainsi : a-t-il conscience de prendre le risque de « réveiller la colère sociale ». « Oui, et ? », répond avec aplomb le Premier ministre.

Un certain je-m’en-foutisme, doublé d’un mépris pour les colères du peuple. Voilà le jeu préféré du camp présidentiel : tirer sans cesse sur la corde, pour voir jusqu’où elle tiendra, pour constater à quel moment elle cédera. Cette nouvelle attaque contre les chômeurs et leurs droits pourrait arriver « avant l’été ». Les colères sont trop nombreuses. Il est encore temps de résister. Un mouvement social peut et doit s’organiser d’ici là face à l’offensive du macronisme attalisé/lepénisé.

Par Nadim Février

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