CAC 40

Près de 100 milliards de dividendes aux actionnaires du CAC 40 : 2023, l’année record des profiteurs de crise

2023 restera gravée dans l’histoire comme une nouvelle année record pour les profiteurs de crise. Les actionnaires du CAC 40 ont empoché 97,1 milliards d’euros en dividendes ou rachats d’actions selon le média La Lettre Financière. Soit 20% de plus qu’en 2022 : record battu. À l’opposé, l’inflation continue de dévorer les revenus des Français : les prix alimentaires ont augmenté de 20% en deux ans et « ne reviendront pas à leur niveau d’avant » d’après les propres aveux d’Emmanuel Macron le 20 décembre dernier sur le plateau de C à vous.

Alors qu’un Français sur trois ne mange pas à sa faim, Bruno Le Maire a annoncé la fin du chèque alimentaire, et continue de parcourir les plateaux pour y déverser sa propagande coutumière sur une inflation soi-disant « en baisse significative ».

Une chose est sûre, les dividendes, eux, ne sont pas près de baisser au regard des records enregistrés depuis deux ans. Les 13 minutes de coquille vide des vœux d’Emmanuel Macron l’ont confirmé : la même politique néolibérale qui refuse toute taxation des superprofits et tout blocage des prix et des marges se poursuit. « Année de la détermination, de l’efficacité et des résultats » a dit le chef de l’État ? Oui, au profit des fortunes colossales, comme c’est le cas depuis six ans, et au détriment des 10 millions de pauvres que compte le pays. Notre article.

Macron au service des actionnaires du CAC 40

L’absence de taxe sur les super-profits, la suppression de l’ISF, la flat tax sur les revenus du capital, la suppression de l’exit tax et 157 milliards d’aides publiques pour les grandes entreprises creusent le fossé entre les nantis qui s’enrichissent en cliquant sur trois boutons d’achat d’action et le reste du peuple. Alors que des travailleurs peinent à joindre les deux bouts, les ultra riches se gavent sans rien apporter de concret à la société.

Pour aller plus loin : La fortune des 500 ultra-riches a doublé sous Macron pour atteindre 1 170 milliards d’euros en 2023

Plus on monte dans la pyramide, plus l’inutilité se change en nocivité. Ce n’est pas seulement que ces actionnaires ne servent à rien. C’est qu’ils sont des criminels de par les activités menées dont ils puisent leurs profits. Investir chez Total (médaille d’or avec 18,4 milliards) ou BNP Paribas (médaille d’argent 9,7 milliards), ne revient pas seulement à faire de l’argent sans rien faire d’autre que de s’accaparer les fruits des efforts d’autrui. Cela revient à soutenir financièrement des entreprises qui tuent des humains et détruisent la planète. C’est contribuer activement à rendre le monde un peu plus infect chaque jour. Et en retirer une rente.

97,1 milliards pour les profiteurs de crise, la faim, le froid, la maladie pour le peuple

Dans leurs tours d’ivoire, les profiteurs de crise ont célébré une année faste. Le CAC 40 atteint un sommet historique le 12 décembre 2023. Les dividendes et rachat d’action suivent. 97,1 milliards, presque 100. Une hausse de 20% par rapport à l’année dernière.

20%, c’est aussi le niveau de la hausse des prix dans l’alimentation. À l’opposé des garden-party de la bourgeoisie, le reste du pays lutte contre les conséquences économiques et sociales de cette inflation : la faim, le froid, la maladie. Entre décembre 2021 et avril 2023, la consommation alimentaire des Français a chuté de près de 13%.

En septembre 2023, le Secours populaire a alerté à l’instar de toutes les autres associations mobilisées contre la pauvreté. La misère se répand partout. À toute vitesse. 45% des Français (+6 point en un an) éprouvent des difficultés dans le remboursement des actes médicaux, une proportion qui monte à 63% (+10) chez les ménages au revenu net mensuel inférieur à 1200€.

45% (+4), c’est aussi la proportion de Français déclarant que les factures d’électricité et de chauffage se sont révélées trop lourdes, alors même que les tarifs réglementés du gaz et de l’électricité n’avaient pas encore augmenté de 10% (baromètre réalisé au mois de juin), et que l’hiver n’était pas encore là.

Le mythe de la méritocratie

Ces 100 milliards engloutis par les parasites du CAC 40 ne sont pas le fruit d’un quelconque mérite, d’un effort, d’un talent. La méritocratie est un mythe inique inventé par les ultra riches pour justifier l’intolérable. Pour rendre les pauvres honteux de n’avoir pas réussi à gagner autant d’argent qu’eux.

Or, personne ne devrait jamais avoir honte d’être réduit à la misère. Les dés sont pipés. Dès la naissance. Par le capital social, économique, culturel, hérité des parents, de toute sa classe sociale. Il y a quelques jours, le fils de Bernard Arnault a été propulsé à la tête de la division montres de LVMH. Un énième exemple qui démontre que le monde des milliardaires tourne en vas clos, entre héritiers, entre clans, loin du faux récit « méritocratique ».

Le combat des insoumis contre la misère

L’injustice flagrante de cette répartition des richesses révèle l’urgence de repenser radicalement le système économique pour gouverner par les besoins. De la production à la consommation, de l’investissement individuel à la solidarité collective. Plutôt que de continuer à alimenter les poches des profiteurs, il est temps de partager les fruits de l’effort de toute la Nation, d’abord envers celles et ceux qui ont le moins. Il est urgent de gouverner par les besoins des gens, et non les délires égotiques de quelques milliardaires. De généraliser cette formule qui a donné naissance à une des plus grandes fiertés française : La sécurité sociale.

De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins

Jules Guesde

En 2024, fidèle à ce qui fonde le socle de leur engagement, les insoumis tiendront le cap pour porter ces mesures qui ont fait leur renommée dans les classes populaires.

Pour aller plus loin : Présidentielle : le précariat a voté massivement Mélenchon

Hausse du SMIC à 1600 euros net, blocage des prix, gel des loyers, taxation des superprofits, indexation des salaires sur l’inflation… autant de mesures pour lesquelles les députés du camp présidentiel et de Marine Le Pen ont voté contre, mains dans la main et sans hésiter. La faim, le froid et la maladie pour le peuple n’est pas une fatalité mais une conséquence des votes de Macron et Le Pen. Vote après vote, la droite et l’extrême droite confirment leur alliance avec un objectif. Que l’année suivante soit encore plus faste pour les actionnaires que l’année précédente.


Par Ulysse

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