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Israël-Palestine – « La France doit agir pour la paix » : la réponse cash de Manuel Bompard aux polémiques contre LFI

Israël-Palestine. Encore une scène surréaliste ce matin sur France Info qui témoigne de la cabale de la classe médiatique et politique contre les insoumis, du fait de leurs positions en faveur de la paix sur le conflit israélo-palestinien. Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise faisait face aux journalistes du « service public » sur France Info ce mercredi 11 octobre 2023. Ces « journalistes » ont poursuivi la méthode qui est la leur depuis longtemps : tenter de relativiser les positions de la France insoumise et attribuer des positions à LFI qui ne sont pas les siennes et n’ont jamais été prononcées. Notre article.

« Faire croire que le fait de parler de crimes de guerre serait une manière d’atténuer l’horreur de ce qu’on a vu samedi est une hérésie », Manuel Bompard

Ainsi la journaliste Salhia Brakhlia commence-t-elle l’émission en posant cette question à Manuel Bompard : « Le Hamas est-il une organisation terroriste ? ». Toujours la même idée : les insoumis condamnent les crimes de guerre du Hamas, et en les qualifiant comme tels, ils seraient complices de terrorisme. « Ces actes sont des crimes de guerre. Le représentant de l’État d’Israël à l’ONU utilise aussi cette qualification », lui répond sans détours le coordinateur national de LFI.

La journaliste le coupe : « Oui mais est-il un groupe terroriste ? ». Manuel Bompard poursuit avec sang-froid. « Parler de crimes de guerre permet de poursuivre les auteurs devant les tribunaux. Ma boussole en matière de droit international c’est le conseil de sécurité de l’ONU il a pris deux résolutions dans lesquels il considère comme groupes terroristes Al-Qaïda et Daesh. Ensuite l’Union européenne a une liste des organisations terroristes où ils ont inscrit le Hamas, pas la Suisse, ni le Royaume-Uni »

Il enchaîne : « Les actes commis sont des actes de crimes de guerre ». Les insoumis le disent depuis samedi contrairement au Parisien qui ose titrer aujourd’hui que Manuel Bompard « clarifie » des positions. Faux. Tout est clair depuis le premier jour. Face à la malhonnêteté totale des journalistes, il fait preuve de pédagogie et leur indique que « cela permettra de juger ces crimes de guerre par des tribunaux sur la scène internationale ».

Il poursuit en dénonçant l’immonde stratégie médiatique : « Faire croire que le fait de parler de crimes de guerre serait une manière d’atténuer l’horreur de ce qu’on a vu samedi est une hérésie ». Cela ne se voit qu’en France où médias comme représentants politiques sont trop occupés à construire des polémiques contre LFI, profiter de la guerre et de ses morts, plutôt que de travailler à la paix et appeler au cessez-le-feu.

Israël-Palestine : « il y a plus de 1200 morts côtés israéliens, plus de 1000 morts côté palestinien : voir que cela conduit à des polémiques sur la scène nationale, je trouve cela indigne »

Là encore, la journaliste le coupe : « Pourquoi ne vous dites pas que le Hamas est un groupe terroriste ?! ». Le coordinateur national de LFI répond : « Car la boussole c’est le droit international : ce sont des crimes de guerre ! ». Elle le coupe, encore, et ose déclarer « Si ce n’est pas du terrorisme mais de la résistance ? ». De la résistance ? Personne n’a utilisé cette expression à part elle. Flagrant délit de manipulation indigne qui participe des polémiques montées de toutes pièces contre LFI.

Flagrant délit d’une manipulation qui conduit ensuite à la polémique et débouche sur les appels au meurtre contre LFI. Elle voudrait instiller l’idée que les insoumis assimilent les crimes de guerre du Hamas comme de la résistance. Infâme déformation.

Manuel Bompard ne se laisse pas déstabiliser et pousse un coup de gueule : « Arrêtez d’attribuer à LFI des positions qui ne sont pas les siennes ! » Les journalistes répondent « On essaye de les comprendre ». Vraiment ? Le député des Bouches-du-Rhône : « On est en train de parler d’événements terribles : il y a plus de 1200 morts côtés israéliens, plus de 1000 morts côtés palestiniens : voir que cela conduit à des polémiques sur la scène nationale, je trouve cela indigne ! ».

Là encore, nouveau flagrant délit de déformation. Salhia Brakhlia lui répond : « Ce sont des polémiques car il y a ambiguïté ». La « journaliste » reprend ainsi mot pour mot les éléments de langage d’Élisabeth Borne et de tous les bavardages immondes contre LFI. Appeler à la paix comme la majorité des pays du monde, comme l’ONU et le pape François est-ce faire preuve d’ambiguïté ?

Plutôt que de l’interroger sur la position diplomatique de la France, elle cherche de suite un nouvel angle d’attaque : « Pour vous, y a t-il un agresseur et un agressé ? ». Le député insoumis lui répond : « il y un agresseur, le Hamas, et des agressés, des victimes qui ne sont responsables de rien ». Une mise en contexte historique est aussi nécessaire pour comprendre la situation, ce que refuse de faire toute la classe médiatique et politique. Manuel Bompard décrit donc ce « conflit qui dure depuis trop longtemps où il y a un État colonisateur, Israël, et un acte colonisé, la Palestine ».

« Je dénonce de toutes mes forces les crimes de guerre de samedi. Je dénonce aussi la ‘vengeance’ engagée par l’État d’Israël »

La précision est hautement importante. Car c’est bien l’historique et la réalité du conflit israélo-palestinien que tente d’effacer les tenants de la classe médiatique et politique. Ils parlent d’un affrontement entre « terroristes » et « État démocratique » précisément pour justifier le pire, justifier les tapis de bombes sur Gaza, justifier le siège complet de Gaza par Israel et pourtant interdit par l’ONU. Et empêcher la reconnaissance d’un État palestinien.

Manuel Bompard le répète, encore : « Rien ne justifie les crimes de guerre de samedi. Je les dénonce de toutes mes forces. Je dénonce aussi la ‘vengeance’ engagée par l’État d’Israël. Je n’accepte pas que le Gouvernement français considère qu’il n’a pas à commenter la manière avec laquelle l’État d’Israël a décidé de se défendre ». Le siège complet a été interdit par l’ONU. À son annonce, le secrétaire général de l’ONU se disait « bouleversé ».

Pour aller plus loin : Siège de la bande de Gaza par Israël : le chef de l’ONU se dit « bouleversé »

L’urgence est « d’appeler au cessez-le-feu, négocier pour la libération des otages, protéger les populations civiles et faire respecter le droit international »

Aucun média n’en parle, tous préfèrent ignorer les instances internationales et les prises de position en faveur de la paix. Tous sont des faiseurs de guerre contre la défense de la paix. L’urgence est « d’appeler au cessez-le-feu, négocier pour la libération des otages, protéger les populations civiles et faire respecter le droit international », souligne avec gravité Manuel Bompard.

Vient ensuite la séquence sur la séance à l’Assemblée nationale d’hier avec l’hommage aux victimes. La journaliste avide de polémiques interroge le député LFI : « Tous les députés ont applaudi, sauf vous, pourquoi ? ». Elle aurait pu s’en passer si elle avait porté attention aux déclarations des insoumis depuis hier.

Manuel Bompard lui répond : « Nous nous sommes levés pour la minute de silence pour rendre hommage aux victimes israéliennes. J’aurais souhaité aussi qu’elle porte aussi sur les victimes palestiniennes mais la président de l’Assemblée l’a refusé. Nous n’avons pas applaudi car si notre soutien doit être total à la population israélienne, il ne peut pas être inconditionnel à l’État d’Israël qui est engagé dans des opérations militaires dans la bande de Gaza ». Comment pourrait-il en être autrement ?

Macron et Borne évoquent le « droit d’Israël à se défendre ». Des tapis de bombes sur des populations civiles dans la bande de Gaza ? Un siège complet pour mater, assoiffer, affamer et massacrer les 2,3 millions d’« animaux humains » décrit par le ministre de la Défense israélien ? C’est donc cela le droit à la défense ? Participer à la « vengeance terrible » annoncée par Netanyahu ? Non, tout ceci est caractéristique de crimes de guerre. Les condamner comme le fait LFI revient, pour la classe dominante, à soutenir le Hamas.

Malgré la clarté de ces déclarations, la journaliste enchaîne : « Manuel Bompard, vous voyez bien que votre attitude d’hier participe de l’ambiguïté ! » en pointant sa main accusatrice vers lui. Ambiguïté ? Quelle ambiguïté dans ses propos ? Comme tous les insoumis qu’il représente, le coordinateur national a condamné les crimes de guerre du Hamas et ceux de l’État d’Israël. Pour la classe médiatique, le refrain est toujours le même : condamner TOUS les crimes de guerre, ceux du Hamas mais aussi ceux d’Israël revient à être apparenté comme complices du terrorisme.

Le « confrère » « journaliste », Jérôme Chapuis, enchaîne : « Vous jugez ce qui s’est passé samedi par rapport aux palestiniens. Pourquoi juger ces crimes relativement ? ». Encore un flagrant délit de manipulation. Toutes les vies ne se valent donc pas ? Pourquoi faire dans l’humanité sélective ?

Manuel Bompard lui répond : « la responsabilité de la France est de se tenir aux côtés de la population et des victimes israéliennes, puis il faut dire que la riposte en droit international ne peut pas se faire en violation des conventions de Genève. Je rends hommage aux victimes mais pas d’accord pour que la France donne au gouvernement d’extrême droite israélienne suprémaciste un permis de tuer. »

« La diplomatie français se déshonore en étant pas capable de dire à Netanyahu qu’il faut un cessez-le-feu, une désescalade, la paix »

Face aux deux journalistes bredouilles dans leur volonté de trouver une nouvelle polémique, Manuel Bompard enchaîne : « La diplomatie français se déshonore en n’étant pas capable de dire à Netanyahu qu’il faut un cessez le feu, une désescalade, la paix ». Cette position, c’est « celle d’une majorité d’Etats à l’échelle internationale, des ONG israeliennes, d’associations d’anciens soldats iraeliens, du pape François ». Il a raison. Les voix de la paix sont nombreuses comme vous l’a montré hier l’Insoumission.fr

Pour aller plus loin : ALERTE INFO – Le « siège » de la bande de Gaza interdit par l’ONU, les appels à la paix se multiplient

« Quand monsieur Védrine, ancien ministre des affaires étrangères parle de « guerre » et non de « terrorisme », considérez-vous qu’il nuance la gravité des actes commis ? » interroge Manuel Bompard. Silence des journalistes.

Qu’importe pour la classe médiatique, que la France retrouve la langue de la paix comme le disait Mathilde Panot hier, cela ne les intéresse pas. La journaliste lui lance « Le Hamas est-il un interlocuteur ? Faut-il négocier avec le Hamas ? ». Hamas, Hamas, Hamas, la classe médiatique se moque de la paix et préfère s’assure d’un nombre de tweets et de retweets suffisants pour faire le buzz tout en cherchant à disqualifier les insoumis. Manuel Bompard lui répond avec diplomatie : « Quand on veut obtenir la paix, il faut négocier avec ses ennemis ». Cela ne passe pas pour les chiens de garde.

« Négocier avec les terroristes ? » assène Salhia Brakhlia. Réponse immédiate de Bompard qui prend de court les journalistes : « En 2006, Jacques Chirac appelait le Hamas à la négociation. La seule boussole qui doit nous guider c’est éviter le nombre de morts. Il y a des otages, il faut qu’on obtienne leur libération. ». Son sujet, comme celui de tous les insoumis c’est : « Comment on obtient la paix, que les armes se taisent, qu’il n’y ait pas encore des milliers de morts. ».

Silence des journalistes qui poursuivent sur l’enquête scandaleuse pour le NPA qui se « bat pour la paix et ne fait pas l’apologie du terrorisme ». Manuel Bompard déclare : « L’apologie du terrorisme et l’antisémitisme sont des délits. Il ne faut pas jouer avec. Il y a suffisamment d’antisémitisme dans ce pays pour en inventer d’autres. » Des élus LFI ont reçu des menaces de mort. Les menaces physiques sont constantes. Pas plus tard qu’hier, Enrico Macias appelait à « dégommer physiquement » les insoumis.

Pas un mot d’émotion des journalistes. « C’est quoi des menaces explicites ? », interroge la journaliste en fronçant les sourcils. La classe médiatique participe jour après jour des attaques contre les insoumis sur les réseaux et sur les plateaux. La déformation de leurs propos conduit aux polémiques infâmantes et peut mener au pire. Tout cela est de la responsabilité d’une classe médiatique et politique irresponsable.

Autre élément notable à souligner lors de cette séquence : pas un mot des journalistes sur la « marche » du CRIF et la formule du député fasciste Julien Odoul qui appelle à « éradiquer Gaza et LFI ». Manuel Bompard le rappelle « Ceux qui ont des liens organes avec la haine des juifs sont à l’extrême droite de l’échiquier politique. En diabolisant LFI, on dédiabolise ceux qui ont été fondés par des gens antisémites ». Le RN est un parti fondé par des nazis. Pourquoi aucun média ne le rappelle t-il pas ?

Pour aller plus loin : « Éradiquer Gaza mais aussi LFI » : l’arc des faiseurs de guerre contre les défenseurs de la paix

Cet entretien le montre une nouvelle fois : la machine médiatique se déchaîne contre les insoumis en première ligne pour défendre la paix. Il importe de tenir bon. Manuel Bompard conclut : « Il est temps que la France prenne position pour un cessez-le-feu et rouvrir un processus de négociation pour la paix ». C’est bien cela le seul objectif : construire la paix et assurer l’harmonie entre deux peuples, les Palestiniens et les Israéliens par une solution à deux États.

Par Sylvain Noël, rédacteur en chef

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