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« 070 - L'Aia », Alessandro Grussu, CC BY-NC-SA 2.0 DEED, Flickr.

ALERTE INFO – Le « siège » de la bande de Gaza interdit par l’ONU, les appels à la paix se multiplient

Gaza. Le « siège complet » de la bande de Gaza est « interdit » par le droit international humanitaire, a déclaré ce mardi Volker Türk, le Haut-Commissaire des Nationaux Unies aux droits de l’Homme. Pour le représentant de l’ONU, « imposer des sièges qui mettent en danger la vie des civils en les privant de biens essentiels à leur survie est interdit par le droit international humanitaire ».

Pendant ce temps, les appels à la paix se multiplient dans le monde. La France doit « prendre position pour un cessez-le-feu immédiat » et « écouter les voix de la paix », déclare Manuel Bompard. « Nous portons la position historique de la France sur la scène internationale depuis Charles de Gaulle » a enchaîné Mathilde Panot ce matin, citant toutes les voix qui appellent, à construire la paix et au cessez-le-feu, telles que celles de l’Union africaine, l’ONU, une majorité d’États dans le monde, des prix Nobel de la paix. Notre brève.

« Enfermer la zone de Gaza et interdire son ravitaillement en eau, ça débouche sur quoi ? »

La décision de « siège complet » de la bande de Gaza par le gouvernement d’extrême droite israélienne avait été annoncé hier, dans le silence coupable et complice du Gouvernement Français et d’un grand nombre de représentants politiques (LREM, RN, PS, EELV). Trop occupés à marcher à côté d’Eric Zemmour, et de Julien Odoul appelant à « éradiquer Gaza et la France insoumise », tous ces irresponsables sont restés silencieux sur l’annonce du siège et de la catastrophe humanitaire qu’il implique pour 2 millions de Palestiniens.

Cette classe politique et médiatique est en cela conformé à sa position historique : considérer qu’il existe une échelle de valeur entre les êtres humains. Pour eux, une vie ne vaut pas une vie. Ils oublient sciemment que la douleur d’une famille palestinienne est identique à celle d’une famille israélienne. Pour eux, condamner les crimes de guerre du Hamas et condamner les crimes de guerre d’Israël revient à être « complice » ou « ambigu » : sortir de la spirale de la violence d’un conflit qui dure depuis 70 ans ne les intéresse pas.

Silence radio coupable d’Emmanuel Macron sur la paix et le cessez-le-feu

Cela n’intéresse pas non plus Emmanuel Macron, qui, à travers un communiqué commun avec l’extrême droite italienne, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne, s’aligne sur les positions du gouvernement de l’extrême droite israélienne.

Ce communiqué est vide de sens diplomatique. Pas un mot sur le cessez-le-feu, rien sur les tapis de bombes qui ravagent Gaza, rien sur la souffrance du peuple palestinien et la colonisation qu’il subit : des positions en complète rupture avec les positions diplomatiques de la France depuis le général de Gaulle sur ce conflit. Quid de la solution à deux Etats ? Elle n’est en aucune façon mentionnée par l’arc de l’extrême droite que forme désormais la France, l’Italie, Israël et les autres pays qui s’alignent sur les positions du gouvernement d’extrême droite israélienne.

Hier, l’annonce du ministre de la Défense israélien aurait dû pourtant fait réagir la classe politique française. Ce ministre a comparé les Palestiniens à des « animaux ». Il a annoncé l’une des pires catastrophes humanitaires au monde en déclarant qu’« Aucune électricité, aucune nourriture, aucune eau, aucun carburant » ne serait autorisé à Gaza.

Le président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale l’analysait clairement sur France Info : « Enfermer la zone de Gaza et interdire son ravitaillement en eau, ça débouche sur quoi ? La disparition d’un peu plus de 2 millions de personnes à Gaza ». Une déclaration qui dénote avec l’indifférence d’un grand nombre de représentants politiques français et médias pour lesquels toutes les vies ne se valent pas.

La déshumanisation des Palestiniens en « animaux » doublée de la « vengeance terrible » voulue Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, annoncent le pire. Deux millions de civils palestiniens sont visés.

Siège de la bande de Gaza : le chef de l’ONU se dit « bouleversé »

Les appels à la paix et au cessez-le-feu se multiplient et la position française alignée sur l’extrême droite israélienne se retrouve de plus en plus isolée et contestée à travers le monde. Hier, le chef de l’ONU, Antonio Guterres se disait « bouleversé » par l’annonce du siège à Gaza. Aujourd’hui, l’ONU interdit le « siège complet ».

Pour aller plus loin : Siège de la bande de Gaza par Israël : le chef de l’ONU se dit « bouleversé »

Hier aussi, l’Union européenne a rétropédalé dans sa volonté initiale de suspendre tous les paiements de l’aide au développement à Gaza sous pressions des pays qui ont gardé un cap diplomatique tourné vers la paix comme l’Espagne, l’Irlande, le Danemark et bien d’autres. Union Africaine, Vatican, ONU, et une majorité de pays dans le monde : les voix pour appeler au cessez-le-feu sont majoritaires. Celles qui assimilent ce conflit entre « terroristes » et « État israélien » et s’alignent ainsi sur les positions de l’extrême droite israélienne sont minoritaires et annonciatrices du pire.

Par Sylvain Noel

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