Nahel Marine Le Pen

Mort de Nahel : sur 7 minutes d’interview, Marine Le Pen n’a pas un mot pour ses proches

Plus de 30 heures d’attente avant que Marine Le Pen ne daigne prendre la parole après la mort de Nahel à Nanterre, tué par un policier. La présidente du groupe parlementaire Rassemblement National (RN) à l’Assemblée nationale prétend qu’elle n’a pas « croisé de journalistes » depuis. Elle avait sans doute égaré son téléphone, qu’elle aurait pu utiliser pour exprimer ses condoléances, via ses réseaux sociaux, aux proches de ce jeune garçon de 17 ans. Ce 28 juin 2023, vers 16 heures 20, elle consacre finalement plus de sept minutes d’interview à BFM TV depuis l’Assemblée nationale. Marine Le Pen n’a pas un mot de soutien aux proches de Nahel. Pas un seul. Notre brève.

Marine Le Pen après la mort de Nahel : 30 heures de silence radio, puis 7 minutes d’interview et seulement 8 secondes pour évoquer la tragédie

Tout ce que parvient à formuler Marine Le Pen, c’est que cela ne la laisse pas « indifférente ». Quant à la nature de l’émotion qu’elle ressent en apprenant qu’une mère pleure son fils  ? Tristesse, colère ? Nous n’en saurons rien. 8 secondes après le début de son interview sur BFM TV cet après-midi, la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale embraye sur sa critique du reste de la classe politique. Nous n’entendrons plus jamais parler du jeune garçon de 17 ans. Marine Le Pen n’a même pas évoqué son prénom. Elle en arrive même à critiquer la minute de silence observée par l’Assemblée nationale aujourd’hui, en ces termes : «  l’Assemblée nationale devrait mesurer un peu les minutes de silence effectuées ».

Ce qu’elle propose pour éviter que de tels drames ne se reproduisent ? Absolument rien. Rien à redire sur le décret 435-1 de mars 2017 qui semble être à l’origine de la hausse de 26% de l’usage des armes à feu par les policiers. Au contraire, elle prône la présomption de légitime défense pour les policiers. Une mesure défendue par les syndicats de police les plus radicalisés qui augmenterait encore leur sentiment d’impunité, et mécaniquement, les violences policières.

Pour aller plus loin : Soulèvements, tristesses et colères après la mort de Nahel, 17 ans, tué par la police

Une ressemblance frappante avec les éléments de langage du syndicat de police Alliance

Marine Le Pen a visiblement lu avec beaucoup d’attention le communiqué de presse du syndicat de police Alliance, organisation proche de l’extrême droite. Comme pour la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, on n’y trouve pas un mot pour Nahel et ses proches. Un seul objectif : la défense coûte que coûte des policiers, alors qu’une vidéo dément clairement leur version.

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