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INFLATION – Pâtes, viandes, légumes : les chiffres chocs de l’explosion des prix dans le pays

L’inflation est LE chiffre le plus scruté, LE sujet le plus débattu en France en 2022. Mais est-il bien cerné ? L’Insee a publié son nouveau chiffre vendredi 21 octobre : 5,6% sur un an. Ce chiffre est une moyenne et comme toutes les moyennes, elle ne dit rien des écarts. Pour celles et ceux qui ont l’habitude de conserver leurs tickets de courses au supermarché pendant un temps légèrement déraisonnable (pas de jugement, c’est le cas de l’auteur de cet article), comparez. Vous allez vous rendre compte très rapidement qu’entre cette moyenne statistique de +5,6% et la hausse des prix de votre ticket de caisse, il y a une différence de taille.

Pourquoi ? Tout simplement parce que le prix de certains produits dépassent largement les 5,6% d’augmentation notamment les prix des produits de première nécessité et des marques premiers prix. Le record revient à l’huile de tournesol avec 137% d’augmentation en un an. Lorsqu’on creuse ce sujet, l’évidence est frappante : coquillettes et riz (+29%) steaks hachés (+26%) beurre (+17%). Les ménages populaires paient beaucoup beaucoup plus que 5,6% d’inflation pendant que les prix du champagne (+1,3%) et des sacs Hermès (+4%) progressent bien moins vite que l’inflation moyenne. La lutte des classes, c’est aussi dans le caddie. Enquête sur un point aveugle de l’actualité économique.

De 15 à 20 euros pour les mêmes produits, plus de 30 % d’augmentation du prix, comment est-ce possible ? 

L’évidence m’a frappé dimanche. Dimanche soir, chez moi, c’est soirée crêpe. Tous les dimanche, je descends au Franprix, et j’achète du lait, des œufs et du fromage râpé, parfois du beurre et de la farine. Jusqu’en juin, je m’en tirais pour 10 ou 12 euros, 15 euros grand maximum. Et ce dimanche, presque 20 euros ! Pour des produits qui sont parfois de plus basse qualité. Certains produits ont disparu, comme ma bûche de chèvre fétiche, remplacée par un produit bien moins savoureux, mais au même prix que l’ancienne.

On nous tanne pourtant suffisamment avec le chiffre de l’inflation, entre 5 et 10%, presque tous les jours à la radio ou à la télé ce chiffre est répété. Alors, j’ai décidé de mener mon enquête. Est-ce mon supermarché qui est voyou ? Ou bien ces moyennes d’inflation, répétées abondamment par les choristes du parti médiatique, masquent-t-elles une inflation bien plus forte sur certains produits ? 

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Le prix de denrées essentielles ont explosé quand celui des loisirs augmentent de moins de 5%

Les données collectées par la Banque centrale Européenne démontrent que le prix de l’alimentation est celui qui augmente le plus en France. (+10,6%) vient ensuite celui du logement (+9.7% qui inclut le chauffage et l’électricité) puis les équipements ménagers (7,2%) et les transports (7,1%). Toutes les dépenses les plus contraintes donc. De l’autre côté, les hôtels et les restaurants (+4,5%), les loisirs et la culture (+3,6%) et les vêtements (+2,6%). Les dépenses de confort ou moins contraintes sont donc bien plus épargnées. 

L’inflation moyenne est bien mesurée à 6,2%. Cependant, suivant que votre mode de vie comporte plus de nuits à l’hôtel ou de chauffage pour votre passoire thermique, vous ne verrez pas la même hausse de votre budget.

Avançons et concentrons nous maintenant sur les différences de prix au sein de l’alimentation. Fin septembre paraît une très belle enquête dans le journal Le Monde. Les journalistes suivent les prix d’un caddie de supermarché. Parti d’une valeur de 102 euros en septembre 2021, celui-ci atteint 115,03 euros, +12,41% un an plus tard. On est déjà bien au-dessus des chiffres de l’inflation, même si on ne garde que le secteur de l’alimentation. La raison ? Les produits de base qui constitue l’essentiel de ce caddie-témoin, augmentent beaucoup plus vite que les produits non-essentiels.

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+15% pour mon emmental + 17,65% sur ma plaquette de beurre, +17,31% sur la farine. Lee mystère du panier de ma soirée crêpe du dimanche à +30 commence à s’éclaircir. Cependant, il reste encore une dizaine de points de pourcentage à expliquer. 

Plus on descend en gamme, plus l’inflation est forte. Les premiers prix sont les plus touchés par l’inflation et ce sont donc les ménages populaires qui trinquent.  

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La corrélation est saisissante, sans pratiquement aucune exception, les premiers prix,  sont plus touchés par l’inflation que les marques de distributeurs, elles-mêmes plus touchées par les marques des fabricants. Or, les premiers prix sont précisément ceux qui permettaient encore à une frange précarisée de surnager juste au dessus de la pauvreté, et aux personnes touchées par la pauvreté de ne pas basculer dans la misère et les repas sautés régulièrement. 

La lutte des classes jusque dans le caddie. La France est ravagée par les inégalités jusque dans ses entrailles. Jusque dans l’inflation qui dévore les revenus populaires et épargnent les dépenses fastueuses de la caste.

Le fossé se creuse de plus en plus entre la caste et le peuple. Toutes les radios et télé nous en rabâchent de ces 5, 6, 8, 10 % d’inflation. Ces gens ne font-ils jamais les courses ? Ou bien est-ce que tout simplement, ils dépensent sans compter, puisque la crainte de ne pas réussir à boucler un budget de fin de mois ne les a jamais effleurés.

La réalité, c’est que pour les ménages populaires, le caddie du supermarché est passé de 100 à 120 euros. 20% d’augmentation, avec une hausse des salaires de 2,5%. Voilà le bilan de la politique du laisser-faire, du marché dérégulé, de la liberté d’accumulation sans limite de super-profits du gouvernement Macron. Le peuple a besoin d’urgence des mesures de bon sens proposées par la Nupes et toutes les organisations de la marche du 16 octobre contre la vie chère : la hausse des salaires et des minimas sociaux et le blocage des prix. 

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Des mesures contre lesquelles Marine Le Pen et Emmanuel Macron s’allaient pour empêcher qu’elles ne viennent au secours des Françaises et des Français. Le second est le champion choisi par les riches pour que rien ne change et que continue la grande fête aux super-profits. La première a besoin que s’accroisse la misère pour faire porter le chapeau aux immigrés et propager ses idées xénophobes et racistes. 

Leurs intérêts se rejoignent. Une alternative se construit pour leur résister et se prépare à gouverner le pays : Le Front Populaire.

Par Ulysse