« Interroger la pertinence » de la prise en charge des affections longue durée (ALD) : bientôt 13 millions de patients laissés sur le carreau ?
13 millions de patients atteints d’affections longue durée seront-ils toujours remboursés pour leur maladie chronique ? Une déclaration du ministre délégué chargé de la Santé, Frédéric Valletoux, à l’Assemblée nationale le 27 février 2024, a plus qu’inquiété les premiers concernés : « Les affections longue durée concernent 20 % de nos citoyens, ça représente les deux tiers des remboursements par l’Assurance maladie et donc, il n’est pas impertinent d’interroger la pertinence de ces dispositifs. »
Pour rappel, les affections longue durée (ALD) correspondent entre autres aux AVC, aux diabètes de type 1 et 2, Alzheimer, Parkinson, polyarthrite, sclérose en plaques… L’assurance-maladie en définit une trentaine, dont les soins sont intégralement remboursés après établissement d’un protocole thérapeutique. 13 millions de personnes sont concernées en France. Leur inquiétude de ne plus être entièrement remboursées est justifiée.
Le 5 février 2024, on apprenait par voie de presse que Gouvernement s’intéressait aux ALD et envisageait de procéder à des coupes budgétaires sur le dos des 13 millions de Français atteint pour construire le budget de 2025. La déclaration du ministre délégué à la Santé prend alors tout son sens. « Derrière les chiffres, il y a des femmes et des hommes qui souffrent de maladie chronique », alertait Julien à l’Insoumission.fr, atteint d’une ALD et inquiet des annonces du Gouvernement.
Pour aller plus loin : 10 milliards d’euros d’austérité imposés par le duo Macron-Bruxelles : qui va payer l’addition ?
Les macronistes ne se cachent même plus de vouloir faire des économies sur le dos des plus souffrants. Plutôt que de reconstruire pleinement la Sécurité sociale ou de taxer les super-profits des multinationales, le camp présidentiel préfère s’attaquer aux Français, à commencer par les plus malades. « Derrière les chiffres, il y a des femmes et des hommes qui souffrent de maladie chronique », alertait Julien à l’Insoumission.fr, atteint d’une ALD et inquiet des annonces du Gouvernement.
Dans une lettre ouverte, publiée lundi 4 mars 2024, 25 associations regroupant des malades chroniques ont interpellé le ministère avec inquiétude : « Nous refusons d’être désignés à la vindicte populaire comme responsables des déficits du système de santé, de nous excuser d’être de plus en plus nombreux, d’être de plus en plus malades. Ce n’est pas dans les poches des patients, le maillon le plus fragile de la chaîne, qu’il faut chercher cet argent. »
« Préparez-vous. Pour la grande cure d’austérité qu’il prépare, Attal a décidé de s’en prendre au traitement des maladies chroniques, dites affections longue durée. Une constance : s’en prendre, toujours, aux droits des plus vulnérables. Nous serons là pour les défendre », a réagi Clémence Guetté, députée LFI.