Gaza au bord d’une « crise nutritionnelle », un enfant sur six de moins de deux ans souffre de malnutrition aiguë
Gaza est au bord d’une « famine inévitable et d’une crise nutritionnelle ». 15,6 % des enfants de moins de deux ans, c’est-à-dire un sur six, souffrent de malnutrition aiguë au nord de l’enclave. Sur l’ensemble du territoire, de Gaza, 90 % des enfants de moins de 2 ans et 95 % des femmes enceintes et allaitantes sont confrontés à une grave pauvreté alimentaire. La quasi-totalité (95%) des ménages limitent la quantité des repas et des portions, tandis que 64 % des ménages ne prennent qu’un seul repas par jour. Plus de 95 % des ménages ont déclaré avoir limité la quantité de nourriture pour les adultes afin de s’assurer que les enfants en bas âge aient de quoi manger.
Des chiffres à la hauteur du drame humanitaire sur place, tirés du rapport « Nutrition Vulnerability and Situation Analysis / Gaza » de l’institut Global Nutrition Cluster. Nous vous en parlions déjà dans nos colonnes, l’ONU considère que la famine est désormais « inévitable » à Gaza. « Il y a au moins 576.000 personnes à Gaza qui sont à un pas de la famine », a déclaré Ramesh Rajasingham, chef de la branche de l’ONU pour la coordination des Affaires humanitaires. Le 29 février, plus de 104 Palestiniens ont été tués et 700 autres blessés lors d’une distribution d’aide alimentaire prise pour cible par l’armée de Netanyahu.
Pour aller plus loin : Gaza : alors que 30 000 Palestiniens ont été tués, la famine est désormais « inévitable » pour l’ONU
Les mots de Ted Chaiban, directeur général adjoint de l’UNICEF pour l’action humanitaire et les opérations d’approvisionnement, résument la situation dramatique à sur place (UNICEF) : « La bande de Gaza est sur le point d’assister à une explosion des décès d’enfants qui auraient pu être évités, ce qui aggraverait le niveau déjà insupportable de décès d’enfants à Gaza […] Nous avertissons depuis des semaines que la bande de Gaza est au bord d’une crise nutritionnelle. Si le conflit ne s’arrête pas maintenant, la nutrition des enfants va continuer à chuter, entraînant des décès évitables ou des problèmes de santé qui affecteront les enfants de Gaza pour le reste de leur vie et qui pourraient avoir des conséquences intergénérationnelles. »
Comme si la famine ne rendait pas déjà la vie insupportable aux Gazaouis, leur faiblesse due au manque de nourriture et d’eau les rend plus susceptibles de tomber malades. 90 % des enfants de moins de 5 ans sont atteints d’une ou plusieurs maladies infectieuses. Plus de 30 000 Palestiniens ont été tués par l’armée de Benjamin Netanyahu depuis le 7 octobre, dont 12 000 enfants.
À Rafah, 1,4 million tentent de survivre tant bien que mal, se battant tous les jours pour une gorgée d’eau ou pour avoir quelque chose à se mettre sous la dent, dans la peur de mourir à chaque instant. Le cessez-le-feu immédiat et permanent, comme le proposent les insoumis depuis le premier jour, est le seul chemin à emprunter.
