Le 30 novembre 2023, jour de leur « niche parlementaire », les insoumis ont bataillé pour faire adopter l’instauration d’un moratoire dans le déploiement des mégabassines. La proposition de loi entendait répondre aux alertes répétées des agriculteurs et des associations quant à la captation de la ressource en eau par les mégabassines qui saccagent l’environnement.
Vendues comme une solution à la sécheresse, elles participent de fait à l’effondrement climatique en déréglant le cycle de l’eau et en organisant le hold up de la ressource au profit de 5% des exploitations agricoles – celles de l’agro-business – au détriment de toutes les autres.
Ce modèle qui « réduit les revenus les agriculteurs et les intoxique » d’après les mots de la députée insoumise Clémence Guetté à l’initiative du texte de loi, avait une occasion d’être stoppée net le 30 novembre. Une occasion manquée en raison de l’alliance des députés macronistes, LR et RN qui ont préféré vidé le texte de sa substance.
Désintéressés du sort des agriculteurs et des problématiques environnementales, l’alliance de ces députés a préféré protéger les intérêts de l’agro-business plutôt que de prendre à bras le corps la question environnementale et la protection des agriculteurs. Quelques heures plus tôt, les mêmes députés votaient contre l’instauration de prix planchers pour les agriculteurs qui aurait permis une nette hausse de leur rémunération. Notre brève.
Mégabassines : les macronistes, LR et le RN s’allient contre un moratoire
Les députés de Renaissance (ex-LREM), de concert avec Les Républicains et le Rassemblement national, ont fait adopter des amendements de suppression de l’article unique de la proposition de loi insoumise. Ce, en faisant preuve de mauvaise foi et sans avancer d’argument de fond ni même déposer d’amendements proposant des dispositifs alternatifs.
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Cela est peu étonnant alors que sortait dans la presse ce matin que certains préfets devaient atteindre des objectifs chiffrés de construction des bassines, objectifs qui pouvaient donner lieu à une prime pouvant aller jusqu’à 3 000 euros
Les parlementaires du camp présidentiel ont fait preuve d’une hypocrisie dont ils sont coutumiers. Il ont clamé défendre les agriculteurs et les agricultrices. Pourtant, quelques heures plus tôt, ils ont voté contre le prix plancher payé aux agriculteurs défendu par les insoumis. Cherchez l’erreur.
Puisque le texte a été vidé de sa substance, la députée insoumise Clémence Guetté a annoncé qu’elle allait retirer la proposition de loi, vidée de sa substance. « En réalité, je pense qu’avec mes camarades de La France insoumise, ça nous fait peur. Vous n’avez pas l’air conscients des enjeux qui sont à l’œuvre aujourd’hui et de l’urgence qu’il y a à bifurquer pour notre modèle agricole. Alors que la COP 28 commence cette semaine […], vous venez de manquer une occasion d’appuyer sur pause gestion démocratique de la ressource en eau », a déploré la députée insoumise.
Pourtant, un tel moratoire aurait permis d’organiser un débat démocratique sur la gestion de l’eau dans un contexte de changement climatique et de raréfaction de la ressource en eau.
