Inflation. Le « quoi qu’il en coûte » paraît bien loin. Sous la pression des dettes Covid, de l’explosion des coûts de production et de l’aggravation toujours plus forte de la pauvreté, le nombre de faillites d’entreprises en France a explosé. La dernière note de conjoncture de l’Institut La Boétie l’indique clairement : « Les faillites d’entreprises augmentent fortement en France et rattrapent les niveaux d’avant Covid. »
Au total, plus de 13 000 ont mis la clé sous la porte au deuxième trimestre 2023, selon un rapport de la Banque de France. 55 000 emplois sont menacés. Pendant ce temps, les grandes entreprises, elles, se portent bien. Elles ont pu verser 46 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires (+13% en un an). Notre article.
Inflation – 13 266 procédures de liquidation en trois mois… soit 150 par jour
13 266 procédures de liquidation en trois mois… soit 150 par jour. Le dernier rapport de la Banque de France est alarmant. Le nombre de défaillances d’entreprises atteint un niveau pas vu depuis les suites de la crise des subprimes. Et les projections ne sont guère plus optimistes : le baromètre Altares prévoit 11 000 faillites supplémentaires au (pourtant fertile) troisième (actuel) trimestre, contre 9 000 à la même période l’an passé.
Ces faillites sont un portrait et un bilan de la France macronisée. Les plus pauvres se privent toujours plus : les procédures de liquidation explosent dans l’habillement (+72% en un trimestre), la coiffure, l’agroalimentaire, les services à la personne ou chez les garagistes. Cette hausse, note la banque de France, affecte tout particulièrement les banlieues des grandes villes. A contrario, les secteurs les plus résilients, note le Groupe BPCE, sont les acteurs privés de l’éducation et de la santé.
De même, les PME et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont les plus affectées. Leurs faillites sont plus de 30% plus nombreuses que l’an passé. Outre la baisse de la consommation et la hausse des coûts de production, les dernières aides Covid ont cessé d’être versées au cours du trimestre. Il n’a pas fallu beaucoup de temps pour en constater les effets, comme un témoignage d’une économie sous perfusion.
Pour aller plus loin : Inflation – La France, championne de la hausse des prix en Europe
Les grandes entreprises, elles, se portent bien
Les grandes entreprises, elles, se portent bien. Si bien qu’elles ont pu verser 46 milliards d’euros en dividendes à leurs actionnaires en 2023, une hausse de 13% (!) en un an. Grâce à l’un des derniers 49.3, les grandes entreprises bénéficient d’ailleurs de crédits d’impôts défiant toute concurrence, bien supérieurs à ceux octroyés aux entreprises de plus petite taille. L’auto-entrepreneuriat s’en sort aussi un peu mieux, bien aidé par l’ubérisation croissante du code du travail et les difficultés des auto-entrepreneurs à trouver un emploi plus stable.
Au total, plus de 50 000 entreprises ont fait faillite entre juillet 2022, début du pic inflationniste, et juin 2023. Rien n’indique que cette tendance va s’interrompre. Rien n’indique non plus que le gouvernement s’en préoccupe : le mot « faillite » n’a été prononcé par aucun député macroniste ni membre du gouvernement à l’Assemblée Nationale au cours des six derniers mois. C’est pourtant l’ordre du jour des prochains mois et des années : la faillite générale d’un système à bout de souffle.
