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Abandon des banlieues : même cet éditorialiste de BFM TV dénonce des chiffres chocs

Banlieues. « La réalité, c’est que dans presque tous les domaines, on dépense moins pour les habitants des quartiers difficiles que pour les habitants des quartiers plus favorisés » : un rappel salutaire, réalisé de façon inattendue par… Emmanuel Lechypre, la caricature de l’éditorialiste économique. Sur le plateau d’Apolline Matin sur BFM TV/RMC ce 4 juillet 2023, Emmanuel Lechypre ne joue pas au chien de garde de l’ordre néolibéral. Chiffres à l’appui, l’éditorialiste explique à quel point les quartiers défavorisés sont laissés à l’abandon par la République depuis des décennies.

Le constat est accablant : 45% des jeunes n’ont pas d’emploi, on compte deux fois moins de professionnels de santé pour 100 000 habitants, 40% de ces quartiers n’ont pas de crèches avec pourtant deux fois plus de familles monoparentales, 40% de bibliothèques en moins par habitant, trois fois moins d’équipements sportifs… Ces chiffres rappellent combien la « normale » est insupportable pour les habitants des banlieues défavorisées. Sans justice sociale, rien ne changera. Notre brève.

« Dans la réalité, ce ne sont pas des quartiers prioritaires » : un éditorialiste de BFM TV rappelle les difficultés dans les banlieues défavorisées

« [La situation économique] est bien plus compliquée pour les 7,5% de la population qui vivent dans ces quartiers que pour le reste du pays », commence Emmanuel Lechypre, éditorialiste sur BFM TV et RMC. « Le taux de chômage y est deux fois plus élevé : 45% des jeunes n’ont pas d’emploi, 4 habitants sur 10 n’ont aucun diplôme, c’est deux fois plus que la moyenne nationale. Le taux de pauvreté est trois fois plus élevé que dans l’ensemble du pays. ».

Rien n’a été fait depuis toutes ces années ? « Il y a quand même eu 100 milliards d’euros qui ont été versés depuis 40 ans », rappelle la journaliste Apolline de Malherbe. La réalité est plus complexe. « La réalité est que c’est moins de 1% du budget de l’État. La réalité, c’est que dans presque tous les domaines, finalement, on dépense moins pour les habitants des quartiers difficiles que pour les habitants des plus favorisés », insiste Emmanuel Lechypre.

Pour aller plus loin : Portrait – Emmanuel Lechypre, la caricature de l’éditorialiste économique

Pour appuyer son propos, l’éditorialiste cite… l’institut Montaigne, « pas un repère de dangereux gauchistes », souligne-t-il. En effet, les banlieues les plus défavorisées du pays ne sont pas forcément celles qui reçoivent le plus de transferts sociaux : 6 100 euros par an contre 6 800 euros pour l’ensemble des Français.

L’éditorialiste continue de citer de nombreux chiffres, dressant une situation accablante dans à ces endroits : deux fois moins de professionnels de santé pour 100 000 habitants, 40% de ces banlieues n’ont pas de crèches avec deux fois plus de familles monoparentales, 40% de bibliothèques en moins par habitant, trois fois moins d’équipements sportifs que pour les autres habitants. « Et c’est dans ces quartiers avec pourtant le plus de difficultés scolaires que les enseignants sont les plus jeunes et les moins expérimentés », insiste l’éditorialiste.

« Quand on dit que ces quartiers sont des quartiers prioritaires sur le papier, c’est faux en réalité », conclut Emmanuel Lechypre.

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