GIEC. Combien de rapports faudra-t-il ? Combien d’alertes de scientifiques, de tribunes, de marches pour le climat avant que nos gouvernements prennent enfin des mesures radicales face à l’urgence climatique ? Ce lundi sortait le deuxième volet du 6e rapport du GIEC :sur les conséquences de la crise climatique sur nos sociétés, il est « un terrible avertissement« , annonçant que la moitié de l’Humanité y sera « très vulnérable ». Le silence assourdissant dans les médias est révoltant, la crise climatique représentant moins de 3% du temps médiatique dans cette campagne.
Les moyens pour lutter face à cet immense défi doivent être imposés à l’agenda de cette campagne présidentielle. Face à l’urgence climatique absolue, nous n’avons plus 5 ans à perdre avec un gouvernement condamné à deux reprises pour inaction climatique. C’est de l’avenir de notre planète et de l’Humanité toute entière dont il est question. Notre article.
Le GIEC tire une nouvelle fois le signal d’alarme : le changement climatique a déjà commencé
En réalité, le changement climatique a déjà commencé. Ceux qui le nient sont des menteurs. Toute forme de climato-scepticisme doit être condamnée. Ainsi, les famines liées au changement climatique se sont multipliées dans le monde. Cet été, une sécheresse à Madagascar causait une famine touchant plus d’un million de personnes.« L’instabilité climatique est un facteur majeur de l’augmentation de la faim dans le monde et est l’une des principales causes des graves crises alimentaires » avait déclaré l’ONU.
Toute l’Humanité a été témoin des phénomènes climatiques extrêmes qui ont touché l’Allemagne, la Californie ou le Canada pour ne citer que ces pays : respectivement inondations, feux de forêts et canicule. Certaines régions du monde sont touchées par des phénomènes exceptionnels. Fin 2021, des chaleurs extrêmes dans le Colorado déclenchèrent d’effrayants incendies, obligeant des dizaines de milliers de personnes à fuir. Le lendemain, est tombé… de la neige, qui mit fin à la catastrophe. Glaçant.
Inondations, sécheresses, canicules, extinction d’espèces : le changement climatique nous prépare un avenir sombre
Selon le dernier rapport du GIEC, c’est environ la moitié des habitants de la Terre qui sont « très vulnérables » aux impacts du réchauffement climatique. L’Afrique subirait des dégâts très lourds si 2° de réchauffement climatique sont dépassés. C’est malheureusement en très bonne voie si rien n’est fait. Elle verrait ainsi « l’extinction assurée de 7% à 18% des espèces et de 90% des coraux d’Afrique« . À l’échelle de la terre, on dénombrerait 1 million d’espèces menacées d’extinction désormais.
+2,5° aura pour conséquence des déplacements massifs de population en Afrique : « jusqu’à 90 millions de déplacés dont les deux tiers en Afrique de l’Ouest« . Par ailleurs, les phénomènes météorologiques extrêmes à venir auront des conséquences effrayantes. Ainsi, ils « exposent des millions d’individus à une insécurité alimentaire et hydrique aiguë. » Avec +2°, c’est entre 800 millions à 3 milliards de personnes qui « devraient connaître une pénurie chronique d’eau en raison de sécheresses accrues. »
Selon le GIEC, nous vivrons des canicules extrêmes. D’ici la fin du siècle, c’est « 75% de la population mondiale [qui] pourrait être exposée à des vagues de chaleur mortelles« . C’est effrayant. Certaines conséquences seront irréversibles. La menace de graves inondations plane également.
Dès lors, « la population potentiellement exposée à une inondation côtière majeure devrait augmenter d’environ 40% si le niveau moyen mondial de la mer augmente de 75 cm. » Inondations et autres phénomènes qui auraient des conséquences désastreuses pour nos sociétés : sur nos infrastructures, sur nos moyens de communication, sur nos productions d’énergie ou de nourritures. Des seuils de basculement pourraient être atteints d’ici la fin du siècle et produiraient des effets irréversibles. Effrayant.
Crise climatique : la macronie condamnée pour inaction tandis que les médias n’en parlent (quasiment) pas
Pour lutter contre le dérèglement climatique, ce n’est pas sur la macronie qu’il fallait compter. Incompétente, hors-sol, elle n’a tellement pas été à la hauteur que la justice l’a condamnée pour inaction climatique. En effet, le 3 janvier 2021, la justice a reconnu que l’Etat a commis une « faute » en se montrant incapable de tenir ses engagements de réduction des gaz à effet de serre. Une décision historique !
À l’Assemblée, le député Bastien Lachaud n’avait pas manqué de villipender le piètre bilan du champion de la terre en matière d’écologie. Piétinement des travaux de la Convention Citoyenne sur Climat qu’il avait lui-même convoquée, criminalisation des défenseurs du climat, reniement sur l’abandon du glyphosate, ré-autorisation des néonicotinoïdes. Définitivement, ce quinquennat n’aura été que 5 années perdues pour l’écologie.
À côté de cette incompétence, il est accablant de constater la quasi-absence du sujet climatique dans les médias. Elle devrait être au cœur de la campagne présidentielle. Et pourtant, l’écologie n’occupe que… 2,7% de l’espace médiatique. C’est l’institut Onclusive (ex-Kantar) qui a publié ce chiffre choc à partir de l’analyse de 120 médias (télévision, radio, presse écrite et en ligne). L’objectif est de mesurer afin de mesurer le « bruit médiatique » du thème de l’écologie dans l’ensemble des médias… 2,7% pour parler de la plus grave crise que l’humanité n’ait jamais eue à affronter. La planète brûle et les médias regardent ailleurs, jusqu’à nous présenter des scènes dignes du film « Don’t look up ».
Règle verte, bifurcation écologique : le programme de rupture de l’Union populaire face à la crise climatique
Que faire face à l’urgence climatique ? Définitivement, il faut mener une politique de rupture. C’est ce que proposent les insoumis dans leur programme, l’Avenir en commun. Plus qu’un catalogue de mesures, l’écologie est sa colonne vertébrale. Jean-Luc Mélenchon l’a résumé de la façon suivant : il est un outil pour tendre vers « l’harmonie des êtres humains ente eux et avec la nature« .
Beaucoup de Français plébiscitent ainsi le programme de l’Union Populaire et en particulier ses mesures pour faire face à la crise climatique. Ainsi, 74% des Français sont favorables à un objectif de 100% d’énergies renouvelables à l’horizon 2050. En effet, Jean-Luc Mélenchon souhaite sortir complètement de l’énergie nucléaire. La même proportion de Français est favorable à l’instauration d’un tribunal international consacré aux crimes climatiques.
De plus, la planification écologique est approuvée par 83% des Français qui sont favorables à l’inscription de la « règle verte » dans la Constitution. Son principe est le suivant : ne pas prélever davantage à la nature que ce qu’elle est en état de reconstituer. Selon la députée Danièle Obono, « elle devra être la boussole guidant l’ensemble des politiques que les insoumis souhaitent mener. » Actuellement, le « jour du dépassement », c’est-à-dire celui où l’Humanité a consommé l’ensemble des ressources de la terre en un an, arrive chaque fois plus tôt d’année en année. Cette situation ne peut plus durer.
Jean-Luc Mélenchon est le candidat de l’écologie populaire. 41% des Français considèrent qu’il est conscient des enjeux climatiques. Sa dynamique a rassemblé autour de lui des figures de l’écologie comme Aymeric Caron, qui explique que « Mélenchon a le programme le plus travaillé sur l’écologie ». Le changement climatique est la plus grave crise que l’Humanité n’ait jamais eue à affronter. Il est temps que des mesures de rupture soient prises pour y faire face. Avant qu’il ne soit définitivement trop tard.
Par Nadim Février