metex LFI

À l’usine Metex, LFI en soutien aux salariés menacés de perdre leurs emplois

Grande journée de mobilisation ce lundi midi à Amiens. Les 450 salariés et intérimaires de l’usine Metex se sont rassemblées devant leur usine. Leurs emplois sont menacés par la concurrence déloyale et le libre-échange. Un nouveau cas de désindustrialisation qui s’ajoute à la longue liste des usines victimes de l’hécatombe industriel produit et encouragé par Emmanuel Macron en complicité avec la Commission européenne. En soutien des salariés, une délégation insoumise était présente autour de Manon Aubry, tête de liste pour les élections européennes du 9 juin. Notre brève.

Metex en lutte : LFI est à ses côtés contre la concurrence déloyale et pour le maintien des emplois

À Amiens, l’usine Metex produit notamment de la lysine, un acide aminé essentiel, utilisé dans la nutrition humaine et animale. Cette usine est la dernière d’Europe à en produire. Le 22 mars, l’usine a été placée en redressement judiciaire par le Tribunal de commerce de Paris.

Les emplois 450 travailleurs et travailleuses, incluant les salariés et les intérimaires travaillant pour Metex sont menacés. La flambée des prix de l’énergie et des prix des matières a mis l’usine en très grande difficulté. « Que ce soit l’augmentation des prix du sucre ou l’augmentation des prix de l’énergie, la question posée est celle du marché et de son contrôle : des questions éminemment européennes, qu’on veut mettre au cœur de la campagne européenne, en venant nombreux ici », a résumé le député LFI Antoine Léaument.

« La Chine nous tue, l’Europe cautionne », peut-on lire sur les pancartes scotchées sur les murs de l’usine. « Il n’y a pas de barrières aux frontières sur la lysine. On se bat contre quelque chose qui n’est pas juste. Il y a un dumping sur le prix. On peut comprendre que les clients ne puissent pas acheter un produit deux fois plus cher », explique Edith, ingénieure et directrice technique sur le site.

« On fait face à un problème de concurrence déloyale, en termes de prix d’accès à notre matière première principale : le sucre. Nous la payons beaucoup plus cher que nos concurrents chinois, qui prennent de plus en plus de parts de marché en Europe », résume Nicolas Martin, chargé du développement durable et des affaires publiques pour le groupe Metex. En effet, le sucre coûte 900 euros la tonne ces dernières semaines. Sur le marché mondial, la tonne de sucre oscille plutôt entre 400 et 450 euros.

Dès lors, quelles sont les pistes pour sauver cette entreprise et les 450 emplois menacés ? « À court terme, il faut trouver une solution sur le prix du sucre pour permettre de faire travailler l’usine à plein régime. Il faut mettre en place une protection anti-dumping contre les produits chinois. Il faut réformer l’organisation commune du marché commune, à travers la Politique Agricole Commune, pour permettre un accès compétitif au sucre pour l’industrie de la fermentation », selon Nicolas Martin. « Maintenir une production en Europe est un moyen de limiter l’inflation alimentaire. Également, notre empreinte carbone est 5 fois importante que les produits chinois ».

« C’est une folie de devoir dépendre de la concurrence chinoise » : les insoumis apportent tout leur soutien aux salariés de Metex

Lors de ce déplacement, les députés insoumis et l’euro-députée LFI Younous Omarjee ont pris la parole. Ils ont exprimé leur complète solidarité avec les salariés de Metex menacés.

« C’est une folie de devoir dépendre de la concurrence chinoise, une folie d’un point de vue environnemental, d’un point de vue de la souveraineté et de l’industrie. C’est une folie pour 300 salariés, pour leur savoir-faire, leurs familles, qu’on laisse littéralement sur le carreau. […] Cette folie, ils la continuent en signant à tours des bras des accords de libre-échange au Parlement européen. Je veux le dire avec fermeté : nous allons les poursuivre un à un, chaque élu ! », s’est exclamé Manon Aubry dans sa prise de parole. « Depuis 3 ans, ils nous disent que c’est le retour de l’industrie, qu’il y aurait des relocalisations, de la souveraineté. Ici 300 familles vivent dans l’angoisse » a poursuivi le député LFI François Ruffin.

Pour aller plus loin : Manon Aubry : 10 propositions pour tout changer dès le 9 juin

Younous Omarjee a particulièrement ciblé la responsabilité du Gouvernement avec la Commission européenne, déclarant : « Quand je vous regarde, je ne peux m’empêcher d’être en colère, contre celles et ceux qui avec la complicité de la Commission européenne et des gouvernements, spéculent sur vos vies. Le prix du sucre a été totalement libéralisé par la Commission. Le marché est totalement dérégulé et les prix ne sont plus garantis. Vous pouvez compter sur notre détermination. Nous serons à vos côtés, dans la lutte. Ce n’est que dans la lutte, que par la lutte, que nous obtenons des résultats »,