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« À bas la guerre ! » : de Genève à Rafah, les insoumis portent le cessez-le-feu immédiat à Gaza

« Nous nous sommes rendus à la frontière avec Gaza pour porter le message du cessez-le-feu immédiat et permanent ». En conférence de presse le 6 février dernier, le député LFI Éric Coquerel tenait une conférence de presse avec l’ensemble de la délégation de parlementaires, dont il a été à l’initiative. Deux jours plus tôt, celle-ci effectuait le déplacement au plus proche de la zone de guerre au Proche-Orient.

Le samedi, alors que la délégation arrivait au Caire, Jean-Luc Mélenchon était présent à la marche à l’initiative du député LFI Jean-François Coulomne à Genève devant le siège de l’ONU. De Genève à Rafah, en passant par la Cour Internationale de Justice où s’était rendu le leader insoumis et le député LFI Arnaud Le Gall, l’organisation insoumise multiplie les initiatives et les manifestations. L’objectif : diffuser, sans relâche, le même message de paix : cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza, en vue d’une solution à deux États. Notre article.

De Genève à Rafah, les insoumis disent d’une même voix « cessez-le-feu immédiat » à Gaza

À Genève, samedi 3 février, une délégation de députés insoumis réunis à l’initiative de Jean-François Coulomme se réunissait devant le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme avant de marcher vers le palais des Nations de l’ONU. À leurs côtés, plusieurs milliers de personnes. Toutes présentes et unies autour du même message de paix et de justice pour la Palestine.

Arrivé dans le Palais des Nations, Jean-Luc Mélenchon s’est exprimé devant la foule rassemblée : « Notre devoir est de protester et d’exiger : Cessez-le-feu ! À bas la guerre ! » rappelant que « tous les États qui ont signé la convention de 1948 contre le génocide doivent appliquer la décision de la Cour Internationale de Justice (CIJ). Ils doivent cesser de livrer des armes et d’aider de quelque manière que ce soit les meurtres qui ont lieu à Gaza ».

La CIJ a en effet décidé de six mesures conservatoires que le Gouvernement de Benjamin Netanyahu doit appliquer. Son pays est en effet partie prenante à la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. Des mesures qui accompagnent le « risque génocidaire », reconnu par la Cour de la Haye, après la démonstration de l’intention et des actes génocidaires par l’Afrique du Sud.

Parmi les mesures, l’une d’elle prévoit l’obligation de l’accès à l’aide humanitaire à Gaza, balayée et ignorée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui poursuit le blocage systématique de l’aide humanitaire. Des files de camion bloquées. C’est l’une des premières scènes auxquelles ont assisté les parlementaires emmenées par le député LFI Eric Coquerel à Rafah. Des files ininterrompues de camion d’aides humanitaire, à perte de vue, par centaines.

En première ligne à Rafah, les insoumis sur le front de la paix

« Il s’agit du premier voyage de parlementaires nationaux à la frontière » : en conférence de presse au Caire entouré de la délégation de 22 élus, le député LFI Eric Coquerel a expliqué les objectifs du voyage en soulignant le caractère inédit de la démarche. « Porter l’exigence d’un cessez-le-feu immédiat et durable afin que toutes les armes se taisent, et que cesse l’intervention militaire israélienne qui entraîne le massacre de civils Palestiniens à Gaza ». Le soir, même au Caire, la délégation rencontrait le directeur de plaidoyer de l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés Palestiniens.

Une première rencontre avant celles prévues avec d’autres organisations, dont le Croissant rouge, le lendemain. Auprès du député LFI Sébastien Delogu, le directeur a confié : « Si demain l’UNRWA s’effondre à cause de l’arrêt des financements, toute l’aide humanitaire à Gaza s’effondrera ». En cause : le « châtiment collectif », d’après les mots de Philippe Lazzarini, infligé à l’agence qui assure la survie de 2,3 millions de Palestiniens. L’agence est en effet menacée de disparaître suite à la suspension des aides de la part des États-Unis suivis par une dizaine de pays occidentaux. Des décisions de suspension des aides qui font suite à des accusations, non-prouvées, de Benjamin Netanyahu contre l’UNWRA.

Pour aller plus loin : Rafah – L’armée de Netanyahu bombarde 1,4 million de Palestiniens pris au piège

Dès le lendemain, à l’aube, la délégation se dirige vers Rafah, au poste frontière avec Gaza. Sur la route, les scènes de camions d’aides alimentaires arrêtées constituent le seul paysage. En visite dans un entrepôt d’aide alimentaire, les associatifs sur place expliquent la situation glaçante aux parlementaires. La députée LFI Alma Dufour l’a résumé dans une vidéo relayée dans nos colonnes : « Plus d’un tiers de l’aide pour Gaza est interdite par Netanyahu. Des ambulances disparaissent et des sites de stockage sont bombardés par l’armée de Netanyahu. Des filtres à eau, du matériel médical et des jeux pour enfants sont refusés d’accès à Gaza car considérés comme armes de guerre ».

Devant le poste frontière de Gaza, en début d’après-midi du dimanche, un responsable des Nations Unies explique la situation auprès des parlementaires : « Avant la guerre, les camions d’aide humanitaire passaient directement. Désormais, deux points de contrôle sont exigés, ce qui ralentit l’acheminement de l’aide. ».

Quant à l’aide qui passe les checkpoints, elle n’a aucune garantie d’arrivée. La veille de l’arrivée des parlementaires, des ambulances ont disparu des radars alors qu’elles étaient parties chercher des blessées. Elles ne sont jamais revenues. Les camions d’aides sont, eux aussi, la proie des bombardements. Au fur et à mesure des récits qui sont faits, « l’enfer sur terre à Gaza » décrit par l’ONU et les organisations humanitaires se précise encore un peu plus.

De retour en France, la délégation a tenu une conférence de presse. Le député LFI Eric Coquerel l’a dit sans détours : « Un peuple est en train de disparaitre, voilà la situation à Gaza ! ». Le député LFI Thomas Portes a dénoncé les livraisons d’armes qui alimentent les massacres : « Celles et ceux qui continuent de telles livraisons se rendent complices », indiquant de nouvelles interpellations du Gouvernement sur le sujet.

Le 17 octobre, l’Insoumission.fr avait révélé le montant des livraisons effectuées par la France au Gouvernement de Benjamin Netanyahu. Près de 111 millions d’euros d’armements et d’équipements militaires livrées entre 2017 et aujourd’hui. La France poursuit-elle de telles livraisons ? Pourquoi ne propose-t-elle pas un embargo sur les armes ainsi qu’une série de sanctions économiques ? Des propositions martelées par Jean-Luc Mélenchon et l’organisation insoumise, qui, dès le premier jour, ont appelé au cessez-le-feu.

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