Une femme sans-abri d’une soixantaine d’années a été découverte morte mardi matin sous une couverture de fortune dans une rue de Carpentras dans le Var. Quelques heures plus tard, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), un homme de 69 ans a été retrouvé, mort de froid lui aussi, dans la cave d’un immeuble dans laquelle il tentait de s’abriter du gel.
Partout en France, les températures glaciales font leurs premières victimes. Elles menacent chacune des 330 000 personnes sans-abris de notre pays, dont plus de 3 000 enfants. Le problème est social, constant, et s’aggrave d’année en année. Il ne réapparaît que sous la ligne de l’urgence dans le débat public, ignoré par la classe politico-médiatique trop occupée à commenter un remaniement qui ne changera pas le sort des sans-abris. Pour qualifier cette indifférence et cette impréparation crasse des autorités, les associations parlent d’une « gestion au thermomètre ». Elles ont raison.
En 2017, Emmanuel Macron promettait en fanfare que « plus personne ne sera à la rue en France ». Résultat : en 2022, au moins 624 personnes sont décédées dans la rue, selon le collectif « Les Morts de la Rue ». La préfecture d’Île-de-France se targue de l’ouverture de 274 places supplémentaires pour l’hébergement d’urgence alors que la capitale compte 3 000 sans-abris. Les solutions sont pourtant connues, notamment celles proposées année après année par les insoumis : réquisition des logements vides, investissement massif dans l’hébergement d’urgence et le logement social. Jusqu’à quand la politique d’hébergement et d’accompagnement social des sans-abris sera-t-elle à la rue ? Notre article.
Deux sans-abris sont morts de froid ces dernières 24 heures, 2 autres personnes morts de froid ont été dénombrées depuis le 1ᵉʳ janvier
Le froid tue. Deux sans-abris sont morts de froid ces dernières 24 heures. Une femme d’environ 60 ans a été retrouvée morte sous sa couverture de fortune dans les rues de Carpentras. À Boulogne-Billancourt, un homme de 69 ans tentait de s’abriter du froid dans une cave. Ces deux sans-abris s’ajoutent aux deux autres personnes qui ont perdu la vie à cause du froid depuis le 1ᵉʳ janvier. En effet, une jeune femme de 19 ans a été retrouvée sans vie dans un champ à Saint-Flour (Cantal). Un homme de 48 ans a également été retrouvé à Saint-Priest-en-Jarez (Loire), mort en état d’hypothermie.
« Horreur non médiatique : en France, ce n’est pas le froid qui tue. C’est l’abandon des démunis. Les morts de froid sont les morts d’une politique », écrit Jean-Luc Mélenchon sur Twitter. Partout en France, les températures glaciales font leurs premières victimes. Elles menacent chacune des 330 000 personnes sans-abris, dont plus de 3 000 enfants.
Pour aller plus loin : « Je gèle mais il n’y a pas de place pour moi » : faute d’hébergement d’urgence, les sans-abris menacés de mort à cause du froid
Emmanuel Macron n’a pas tenu sa promesse : à quand la réquisition de logements et l’investissement massif dans l’hébergement ?
« La première bataille, c’est de loger tout le monde dignement. Je ne veux plus, d’ici à la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois ou perdus », déclarait Emmanuel Macron en juillet 2017. Chaque année, cette promesse s’éloigne. 15 millions de personnes sont touchées par la crise du logement dans notre pays.
La France compte 330 000 sans-abris. Toutefois, des solutions existent, comme proposées depuis longtemps par les insoumis : réquisition des logements vides, ouvertures de places supplémentaires et investissement massif dans l’hébergement d’urgence et le logement social. Dans notre pays, 3,1 millions de logements sont vacants. En 2020, ils représentaient 19 % des habitations à Paris, soit 262 000 logements. Comme l’argent dont se gavent les actionnaires, il suffit de se baisser pour les ramasser. Alors, qu’attendent les autorités pour les réquisitionner et protéger les sans-abris du froid ?
