Vendredi 27 octobre marque une nouvelle étape dans l’offensive menée par Gérald Darmanin et Emmanuel Macron contre les Soulèvements de Terre. Le 28 mars dernier, le ministre de l’Intérieur avait engagé la procédure de dissolution contre la coalition des défenseurs du vivant. Après une intense mobilisation, la création de 200 comités locaux, et une pétition signée par 150 000 personnes, une première victoire avait été obtenue.
Le 11 aout, le Conseil d’Etat a en effet suspendu le décret de dissolution, infligeant ainsi une cinglante défaite à Gérald Darmanin. Ce jour, à 14h, le Conseil d’Etat se prononcera de nouveau, cette fois sur le fond du recours. Comme l’écrit le communiqué du collectif aux plus de 100 000 membres, cette séquence sera « un moment majeur pour l’histoire du mouvement et une audience particulièrement emblématique pour l’avenir des libertés publiques et politiques. » Un rassemblement est prévu à midi devant le Conseil d’Etat pour apporter un soutien populaire large aux premiers défenseurs du vivant. Notre brève.
La fonte des glaciers désormais irréversible
Cette même semaine d’octobre où les Soulèvements sont de nouveau gravement menacés, les scientifiques ont entériné la fonte inexorable des glaciers. Selon une étude du British Antarctic Survey publiée ce lundi dans la revue Nature Climate Change, le processus de fonte des glaces, provoqué par le réchauffement climatique, est enclenché et rien ne peut plus l’arrêter. L’effondrement est commencé, et la fonte des glaciers irréversibles d’après les scientifiques.
Pour toutes les populations qui vivent au niveau de la mer, c’est la migration climatique qui est au bout du chemin. Quelle que soit l’ampleur de la bifurcation écologique, la fonte de l’Antarctique conduira, inexorablement, à la submersion, à la disparition définitive de leur terre.
À l’autre bout de la croûte terrestre, au sommet des montagnes, ce sont des milieux naturels complexes, des paysages qui ont façonné les rêves et les modes de vies, formé la poésie quotidienne de millions de gens dont le capitalisme a signé la disparition. Dans les Pyrénées, c’est le cœur lourd que l’association Moraine, qui étudie les glaciers de cette chaîne parmi les plus septentrionales d’Europe annonce qu’il est trop tard. Disparition inexorable.
Les Soulèvements de la terre, premiers défenseurs du vivants
En août 2023, les Soulèvements avaient obtenu une première victoire. Le Conseil d’État avait suspendu la dissolution. C’est ce qui a permis au mouvement de reprendre ses activités pour la défense de notre futur, notamment contre le projet écocidaire de l’A69.
Ce vendredi 27 c’est sur le fond que le Conseil d’État sera amené à se prononcer. Les Soulèvements appellent à un rassemblement de soutien à partir de midi sur la place du palais Royal à Paris. Ainsi est formulé leur revendication dans leur communiqué : « Gageons que les membres du Conseil d’État continueront à condamner l’inaction gouvernementale face à l’urgence climatique et à l’effondrement de la biodiversité plutôt que de prohiber les mouvements qui assument la nécessité d’agir en conséquence. »
Pour aller plus loin : « On ne dissout pas une révolte »
