Avion. Une nouvelle taxe sur les autoroutes sera dans le budget 2024 présenté par le gouvernement. Et « en même temps », aucune taxe n’est prévue sur les billets d’avion. Seulement sur les aéroports. Conséquence de ce choix politique : il y aurait « inévitablement une hausse des tarifs des péages », dixit le patron de Vinci Autoroutes, malgré un pactole d’1,9 milliard d’euros de bénéfices pour la maison mère au premier semestre 2022.
À la fin, ce sont les plus pauvres qui trinquent le plus. La planète également, puisque taxer les billets d’avion afin de financer des alternatives de transports aurait eu du sens. Une solution vite balayée par le Gouvernement qui préfère organiser l’impôt privé des plus pauvres plutôt que de s’attaquer aux riches qui polluent sept fois plus. Notre article.
Avion : pas de taxes sur les billets, les riches volent en paix et la planète vole en éclats
Le choix politique doit être noté. Le secteur aérien est l’un des plus polluants, en France comme partout dans le monde. Dans l’Hexagone, il est responsable de 7% des émissions de gaz à effet de serre. Sans étonnement, il est le moyen de transport préféré des plus riches. Ces derniers sont les vrais responsables de l’effondrement climatique qui est commencé. Entre 1990 et 2015, les 10 % les plus riches ont été responsables de plus de la moitié des émissions de CO2 cumulées. Pourtant, toujours aucune taxation sur les billets d’avion n’est prévue si une alternative en train est possible Les niches fiscales sur l’aviation, elles, continuent de prospérer : près de 4,7 milliards d’euros volés aux Français en 2022.
Qui utilise ce moyen de transport ? Seuls 4% des Français le prennent régulièrement, selon l’ONG Possible (via Reporterre) « Dans l’ensemble de l’Union européenne, les 20 % de la population ayant le revenu le plus élevé sont responsables de plus de la moitié des dépenses consacrées aux voyages en avion », peut-on également lire dans le rapport. Privilégier les riches, au détriment des plus pauvres et de la planète, le gouvernement a choisi. Faut-il vraiment en être (encore) étonné ?
Péages : Vinci Autoroutes contredit Bruno Le Maire, les plus pauvres vont trinquer
Encore raté ! Tout semblait pourtant bien ficelé du côté de Bercy : une augmentation de taxes sur les autoroutes n’aurait pas de répercussion sur les tarifs des péages. Si Bruno Le Maire le dit, on peut avoir toute confiance, non ? Tout ceci a sûrement été discuté avec « l’ensemble des acteurs concernés » pour qu’il n’y ait pas de couac de communication. Patratas : «une hausse des taxes, c’est inévitablement une hausse des tarifs des péages », a répondu mercredi le président de Vinci Autoroutes, Pierre Coppey, après l’annonce du gouvernement.
Pour aller plus loin : Autoroutes : +4,75% aux péages le 1er février mais Bruno Le Maire enterre un rapport… qui dénonce les super-profits des concessionnaires
Le « inévitablement » dans la déclaration du président relève d’un sacré culot de la direction de Vinci. Pour rappel, un rapport sorti en janvier 2023, enterré par le même Bruno Le Maire démontrait combien les concessionnaires d’autoroutes se gavent au détriment des automobilistes. Au premier semestre 2022, Vinci, maison mère de Vinci Autoroutes a réalisé 1,9 milliard de bénéfices. Chercher l’erreur. Malgré ces super-profits, cela ne pose aucun problème à ce concessionnaire de prévoir une hausse des tarifs de péages, alors que de nombreux Français ont déjà du mal à se nourrir.
Pour aller plus loin : Nationalisation des autoroutes : la proposition de loi insoumise
Comme défendu par les insoumis, la nationalisation des autoroutes est indispensable pour mettre fin au pillage des usagers au profit des actionnaires et répondre aux besoins commandés par les urgences climatiques et sociales. Les concessionnaires se sont déjà bien assez gavés. L’intérêt général doit être de retour.
