manifestation 23 septembre

« Nous refusons d’obtempérer face à tant d’injustices » : plus de 50 manifestations prévues pour le 23 septembre

Manifestation. Ce mercredi 13 septembre 2023, un large collectif d’une centaine d’organisations se réunissait à la bourse du travail à Paris. Collectifs de victimes de violences policières, organisations politiques, associations et syndicats, ils tenaient une conférence de presse ce matin en vue des manifestations du 23 septembre pour la justice sociale et contre les violences policières. À ce stade, plus de 50 manifestations auront lieu dans toutes les villes du pays, selon les organisateurs.

À la tribune, à côté de la statue de Jaurès, ils sont des dizaines à prendre la parole. L’émotion est palpable et se lit sur les visages et dans le ton. L’appel à la dignité est unanime. Une formule revient souvent : « Le 23 mars marquera un début ». Un même message est porté : que les violences cessent et que l’ordre injuste du monde s’inverse. Les brutalités n’ont que trop duré. Combien d’autres Nahel avant l’abolition de la loi de 2017, dite « permis de tuer » laquelle n’a fait qu’accroître les meurtres de façon exponentielle ?

Combien de Sainte-Soline avant la refonte de la police et la mise à pied des factieux et des violents ? Combien de tueries et de tabassages avant la mise au pas des syndicats qui traitent nos jeunes de « nuisibles » à qui il faut faire la « guerre » ? Combien de temps avant que les BRAV-M soient remplacés par une police républicaine bien formée, bien commandée et de proximité ? Le 23 septembre, pour la dignité de toutes celles et ceux qui sont tombés, tués par la police, blessés ou mutilés, la rue est à prendre.

Le 23 septembre aussi, la rue est à prendre pour la justice sociale. Assez des parasites de l’agro-alimentaire ou des groupes tel que Total et ses 19 milliards d’euros de bénéfices en un semestre pendant que les familles agonisent par l’inflation. Assez de l’eau qui est coupée 2 jours sur 3 à Mayotte. Assez des 3 millions de millionnaires qui se gavent pendant que nos services publics sont déchiquetés. Il faut rétablir l’ordre : l’ordre social, l’ordre de la République, sans police qui tue ses enfants et endeuille leurs parents. Il est temps d’abattre cet ordre injuste pour un autre monde. Le 23 septembre peut y contribuer. Notre article.

« Tous les humains naissent et demeurent libres et égaux » : le 23 septembre, une manifestation pour le respect et la dignité

Les premiers à prendre la parole sont ceux dont l’expression est la plus souvent occultée par l’appareil médiatique. Proches et soutiens des victimes de violences policières, ils se sont unis sous l’égide d’une coordination nationale après le meurtre de Nahel. Parmi eux, Samia El Khalfaoui, tante de Souheil El Khalfaoui, 19 ans, tué par un policier stagiaire lors d’un « banal contrôle ». Elle raconte la violence inouïe de ce meurtre.

Elle raconte aussi les « innombrables violences » qui se sont ajoutées à ce drame. Les violences de l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) de Marseille et du juge d’instruction nommé qui a refusé toutes les demandes de justice de la famille. Pour elle, les racines du mal sont clairement établies : « Pour protéger sa caste, Emmanuel Macron a donné les pleins pouvoirs à sa police ».

Elle s’interroge : « Pour cette rentrée, avons-nous eu le droit à un discours d’apaisement après le meurtre de Nahel ? Non, le Gouvernement a choisit l’extrême-droitisation ». Le constat est clair : la meute aboie « Abaya » pendant que les causes qui ont déclenché les révoltes urbaines sont tout bonnement passées à la trappe, pendant que les problèmes de fond (comme le manque d’enseignants ou les enfants à la rue) sont passés sous silence. C’est ce silence qui est insupportable. Pour Mornia Labsdi du Collectif de défense des quartiers populaires, la conclusion est claire : « Nous refusons d’obtempérer face à tant d’injustices ».

Le représentant de la Marche des solidarités et des sans-papiers, Anzoumane Cissoko, monte à la tribune et enchaîne : « Les sans-papiers sont la plus grande famille de victimes de violences policières ». Il déclare « Pour lutter contre le racisme, il ne suffit pas de le dire, il faut se battre ! ».  Pour la même raison, M. Cissoko lance un appel fort à « se battre contre la loi asile-immigration ». Comment pourrait-il en être autrement ? Cette loi est indigne, d’inspiration fasciste, une flatterie de plus à l’électorat de Zemmour et Le Pen, un clou de plus sur le cercueil du droit d’asile. Une loi aussi qui construit une hiérarchie entre travailleurs sans papiers. Une loi qui hiérarchise les vies est une loi de mort.

M. Cissoko a raison de le rappeler : le 23 septembre est une date contre toutes les brutalités, celles contre les migrants, les sans-papiers et tous nos camarades étrangers. La présidente de « Femmes égalités », Ana Azaria, enchaîne et lance un vibrant appel à toutes les femmes. Elle rappelle : « Des femmes sont exclues de l’école à cause de l’abaya, des milliers d’autres sont surexploitées par la machine capitaliste ». Elle lance un appel : « À toutes les femmes qui luttent pour la justice sociale, soyons nombreuses le 23 septembre. »

À leurs appels, suivent ceux des organisations syndicales, de la CGT, de Solidaires, et des syndicats étudiants qui embrayent. Tous appellent unanimement à participer en masse au 23 septembre, pour marquer le « début d’une prise de conscience collective ». Les représentants d’associations (ATTAC, Amis de la Terre) rappellent aussi que les plus pauvres sont les premiers touchés par l’inaction climatique et que le Gouvernement franchit chaque fois un peu plus un nouveau seuil de répression intolérable. 

« Ils ne nous feront pas taire ni dans la rue ni à l’Assemblée »

Viennent ensuite le tour des organisations politiques, dont Farid du Front uni des immigrations et des quartiers populaires, Aurélie Trouvé pour les insoumis, Naiga Stefel, pour EELV et Pauline Salingue pour le NPA. 

Pour Aurélie Trouvé, la députée insoumise cheville ouvrière de la marche du 23 septembre, cette manifestation marquera « un nouveau front populaire pour la justice sociale et contre toutes les brutalités ». Le camp présidentiel « aura beau interdire des sifflets », ils ne pourront « ni nous faire taire dans la rue ni à l’Assemblée ».

L’Insoumission.fr vous donne rendez-vous dans la rue le 23 septembre.

Par Sylvain Noël

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