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Pour toutes les justices et contre les violences policières, tous dans la rue le 23 septembre

Violences policières. Un très large collectif s’est constitué pour appeler à manifester partout en France, le 23 septembre. Une centaine d’organisations et d’associations appellent à cette marche unitaire, parmi lesquelles EELV, le NPA, la CGT, la FSU, Solidaires, ATTAC, de nombreux collectifs Justice et Vérité dont le collectif Justice pour Adama. L’objectif ? Marcher contre les violences policières et pour toutes les justices. Pour Nahel, Zineb Redouane, Cédric Chouviat, Steve Maia Caniço, Amine Bentounsi, Adama Traoré, Zineb Redouane…La liste est longue et la colère immense.

Ils font partie des 700 personnes tuées par la police depuis 1977, quand d’autres ont été blessées par milliers. Le 27 juin, Nahel a été tué à bout portant par la police. Depuis, quels changements ?  Malgré des causes connues et des alertes répétées, rien n’aura été fait. Les violences policières se poursuivent, le racisme dans la police aussi. Combien d’autres Nahel suivront ? Au total, toutes les causes qui ont déclenché les révoltes urbaines n’ont pas varié d’un pouce. Comment dire le contraire après la remise en liberté du policier qui a défiguré, à vie, le jeune Hedi, par un tir de LBD en juillet à Marseille ? Hier à Elancourt, à nouveau, un jeune homme de 16 ans est mort des suites de ses blessures après un « refus d’obtempérer ».

La loi « permis de tuer » de 2017 a-t-elle été abolie ? A-t-on mis à pied les brutes en uniformes ? A-t-on mis au pas les syndicats qui dépeignent les jeunes de nos quartiers en « nuisibles » et veulent leur faire la « guerre » ? A-t-on taxé les superprofits, ceux de Bernard Arnault, des milliardaires et des 3 millions de millionnaires français pour enfin partager les richesses ? La fin de l’abandon des banlieues a-t-il été décrété ? Les services publics de proximité ont-ils été reconstruits ? Non. Depuis la mort de Nahel, rien n’a changé. Le camp présidentiel et leurs alliés n’écoutent rien et ne contrôlent plus rien, surtout pas la police. En face, le RN et Reconquête justifient les meurtres et régurgitent les communiqués des syndicats factieux.

Aucune des propositions faites par Jean-Luc Mélenchon et les insoumis n’aura été entendu. Dépayser les juges des affaires de violences policières, créer une commission « Justice et Vérité » pour traiter publiquement des dossiers, abolir la loi Cazeneuve de 2017 : rien, seulement la matraque et le LBD en guise de réponse à tout.

Ces mesures d’urgence et de justice auraient pourtant aidé à bâtir le calme plutôt que l’incanter. Au total, c’est toute l’institution policière qu’il faut refonder. C’est tous les coupables qu’il faut punir au lieu de les glorifier en tolérant des cagnottes de la honte. Il faut rétablir l’ordre : social et celui de la République qui protège, sans police qui tue ses enfants et endeuille leurs parents. Il est temps d’abattre cet ordre injuste pour un autre monde. Le 23 septembre peut y contribuer. Nous relayons dans nos colonnes l’appel à cette marche unitaire.   

Une marche unitaire contre les violences policières et l’ordre capitaliste qui les promeut   

Organisations syndicales, associations, comités de quartiers populaires, collectifs de victimes de violences policières, partis politiques : ils sont plus d’une centaine à répondre présent. Un collectif d’une ampleur inédite qui concrétise la méthode de l’Union populaire. Un collectif large car le temps presse et les violences ne cessent pas.

Macron poursuit sa guerre sociale et ses protégés, les ultras riches, peuvent dormir en paix dans leurs quartiers privés. Les millionnaires, qui sont 3 millions en France (dont 25 000 de plus en 2022) continuent de prospérer sur le dos du peuple. Comment le tolérer alors que 45% des jeunes n’ont pas d’emploi, et que 45% des quartiers en banlieues n’ont pas de crèches, que ces mêmes quartiers comptent deux fois de moins de professionnels de santé pour 100 000 habitants etc… Ces chiffres rappellent combien la « normale » est insupportable pour les habitants des banlieues défavorisées. Sans justice sociale, pas de changement possible.

L’année 2022 a établi un triste record : 13 personnes, 6 conducteurs et 7 passagers, ont été tués par la police pour un refus d’obtempérer. Depuis plus d’un an, une personne par mois est tuée au volant de sa voiture par la police. Depuis une loi de 2017, qui modifie l’usage de l’article 435-1 du code de sécurité intérieure, les policiers peuvent tirer hors légitime défense. Résultat : augmentation de 40% des tirs policiers depuis 2017.

La cause ? Une police en roue libre. Le camp présidentiel en a perdu tout contrôle et en a peur. Des syndicats factieux sortent des torchons et qualifient les jeunes des banlieues de « horde » en toute impunité. Des policiers se mettent en arrêt maladie par centaines pour soutenir leurs collègues qui ont défiguré Hedi. Des cagnottes encouragent les meurtriers. La jonction de la droite et de l’extrême droite progresse en justifiant la même horreur et en faisant monter le même racisme.

Mais surtout, pas un mot ! La meute aboie « Abaya » pour faire diversion et depuis trois semaines, les médias en raffolent. Rien sur les mahorais qui vivent 2 jours sur 3 sans eau. Rien sur l’inaction climatique du monarque présidentiel. Bref, l’ordre injuste de la société et du monde gagne partout du terrain. La réponse groupée est la seule qui marche pour renverser la table. Le 23 septembre en sera une étape essentielle.

Un mot d’ordre : Union populaire. Une date, le 23 septembre. Soyons nombreux pour donner une réaction forte, unitaire, et rassembleuse pour toutes les justices et contre les violences policières.

Pour aller plus loin : 1 Français sur 2 considère les banlieues comme des quartiers oubliés de la République.

L’appel du 1er aout pour la marche unitaire du 23 septembre

Le meurtre de Nahel, tué par un policier à bout portant le 27 juin 2023 à Nanterre, a mis de nouveau la lumière sur ce qui doit cesser : le racisme systémique, les violences policières, et les inégalités sociales que creuse la politique de Macron. Une politique néolibérale imposée par des méthodes autoritaires, des lois sécuritaires et une doctrine du maintien de l’ordre décriée jusque dans les plus grandes instances internationales. Une politique régressive qui fait le lit de l’extrême-droite et piétine toujours plus nos libertés publiques, notre modèle social, notre avenir face à l’effondrement écologique.

En première ligne des victimes de ces choix politiques, les habitant·es, et notamment les jeunes des quartiers populaires et des territoires ultramarins, qui subissent de plein fouet l’aggravation de toutes les inégalités sociales dans un contexte économique d’inflation, de hausse des loyers, des prix de l’énergie et de politiques d’urbanisme brutales. Les réformes de la Macronie accentuent la pauvreté en durcissant notamment l’accès aux prestations sociales. La scandaleuse réforme de l’assurance chômage en est un exemple significatif alors que la précarité au travail augmente.

Les révoltes dans les quartiers populaires ne peuvent s’analyser que dans ce contexte global. Les habitant·es de ces quartiers, et notamment les mères isolées, pallient bien souvent seul·es les carences de services publics dont la destruction s’accélère de jour en jour.

À côté de cela, de nombreuses violences sont perpétrées contre les populations : délocalisation et destruction de l’emploi, évasion et fraude fiscale, mode de vie des ultras-riches écocidaire, super-profits des multinationales, modes de production hypers-polluants responsables de la crise climatique. Et pour cela, l’Etat laisse faire ! De plus, les populations racisées et/ ou issues des classes sociales défavorisées, des quartiers populaires, des zones rurales et périurbaines appauvries, des territoires ultramarins sont victimes de violences institutionnelles et systémiques, notamment policières.

La politique répressive de l’Etat est encore renforcée par le dernier remaniement ministériel, qui a élargi les compétences du ministère de l’Intérieur à la ville, l’Outre-mer et la citoyenneté. La répression s’étend avec toujours plus d’intensité et de violences policières, d’interdictions de manifester, contre le mouvement social et écologiste, comme lors de la lutte contre la réforme des retraites rejetée par l’immense majorité des travailleurs et leurs syndicats et à Sainte-Soline. La liberté associative, directement et indirectement, est de plus en plus remise en cause.

Cette situation est d’autant plus inquiétante que l’institution policière paraît hors de contrôle du pouvoir politique. Des déclarations factieuses de certains syndicats de policiers suite au meurtre de Nahel aux déclarations du Directeur général de la police nationale et à celle du Préfet de police de Paris ainsi que le ministre de l’intérieur, c’est l’institution policière qui aujourd’hui remet en cause l’État de droit, plutôt que de mettre fin à l’impunité des auteurs de violences policières.

Nos organisations syndicales, associations, collectifs, comités de quartiers populaires, de victimes de violences policières et partis politiques se mobilisent ensemble dans la durée pour la convergence des justices antiraciste, sociale et écologique, féministe et pour que cessent les politiques sécuritaire et anti sociale.

La crise démocratique, sociale, politique que nous traversons est très grave.

Nous ne pouvons accepter qu’il y ait encore d’autres morts comme Nahel, ou d’autres blessé.es, victimes des violences policières.

Nous appelons à reprendre la rue samedi 23 septembre, à organiser des manifestations ou d’autres initiatives sur tout le territoire, pour faire front ensemble contre la répression des contestations sociales démocratiques et écologiques, pour la fin du racisme systémique, des violences policières, et pour la justice sociale, climatique, féministe et les libertés publiques.

Nous exigeons des réponses immédiates et dans l’urgence :

– abrogation de la loi de 2017 sur l’assouplissement des règles en matière d’usage des armes à feu par les forces de l’ordre ;

– une réforme en profondeur de la police, de ses techniques d’intervention et de son armement

– le remplacement de l’IGPN par un organisme indépendant de la hiérarchie policière et du pouvoir politique ;

– la création d’un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse au sein de l’autorité administrative présidée par le Défenseur des droits et le renforcement des moyens de lutte contre le racisme, y compris dans la police ;

– Un plan d’investissement public ambitieux dans les quartiers populaires et sur l’ensemble du territoire pour rétablir les services publics, le financement des associations et des centres sociaux.

Marchons toutes et tous ensemble le 23 septembre !


Premières organisations signataires :

Collectifs/comités de quartiers populaires, de victimes de violences policières : Coordination pour la Défense des habitants des Quartiers Populaires, Coordination nationale contre les violences policières, Coordination nationale “Marche 40 ans”, Collectif Justice pour Claude Jean-Pierre, Comité Justice pour Othmane, Collectif Justice et Vérité pour Yanis, Comité Justice pour Alassane, Collectif Stop Violences Policières à Saint-Denis, Comité vérité et justice pour Safyatou, Salif et Ilan, Mémoire en marche Marseille.

Organisations syndicales : CGT, FSU, Union syndicale Solidaires, Fédération Syndicale Étudiante (FSE), Mouvement national lycéen ( MNL ), L’Union étudiante.

Associations et autres collectifs : Alternatiba, ANV-COP21, Attac France, Collectif National pour les Droits des Femmes (CNDF), Coudes à Coudes, Dernière Rénovation, Droit Au Logement (DAL), FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s), Fédération nationale de la LIbre Pensée, Femmes Egalité, Fondation Copernic, Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigré·es), Les Amis de la Terre France, La Révolution est en marche, Marche des Solidarités, Memorial 98, Planning familial, Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR), Association Stop Aux Violences d’État, Alternatiba Paris, Association Intergénérationelle de la Rabière (AIR-37), Association Naya (37), Association Nouveaux Souffle pour l’Insertion Sociale et Professionnelle (ANSIP-37)

Organisations politiques : EELV Europe Ecologie Les Verts, ENSEMBLE Mouvement pour une Alternative de Gauche, Écologiste et Solidaire, LFI – La France insoumise, Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires ( FUIQP), Gauche démocratique et sociale (GDS), La Gauche Ecosocialiste, Génération.s, Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Nouvelle Donne, Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF), Parti Ouvrier Indépendant (POI), Révolution Écologique pour le Vivant (REV), Vivre Ensemble Solidaires en Métropole Tourangelle (VESEMT-37)

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