bac Blanquer
Source : Amélie Tsaag Valren, Commons Wikipédia

La réforme du Bac Blanquer, « une machine à broyer »

L’annonce des résultats du bac est l’occasion de donner la parole à celles et ceux dont l’existence même a été affectée par la nouvelle mouture de ce diplôme qui consacre la fin du lycée. La contre-réforme de l’ancien ministre Jean-Michel Blanquer était présentée comme celle qui allait sauver l’Éducation nationale. En réalité, il s’agit d’une machine à broyer. Machine à broyer les profs, les élèves, les parents.

Perte de motivation, du sens des études ou du travail, freins supplémentaires à l’émancipation et à la promotion sociale, les aspects négatifs de cette réforme sont nombreux.

Témoignages croisés d’un professeur de mathématiques, d’une éducatrice spécialisée, de parents, d’élèves.

Bac Blanquer : une réforme ultralibérale

Le premier point que soulève Malik est celui de la vision libérale, dans les mathématiques, comme dans les autres disciplines, mise en œuvre par la réforme de Jean-Michel Blanquer. 

Jusqu’alors, les mathématiques étaient vues comme une matière dite de « sélection ». Aussi détestable que paraisse ce concept à ses yeux, ce professeur témoigne néanmoins  que dans le système antérieur, il y avait quelque chose de démocratique qui permettait à des gens de quartiers populaires, d’accéder à des fonctions d’ingénierie, de recherche… Pierre Bourdieu a révélé l’impact du capital culturel dans toutes les matières, mais également l’importance moindre de cet héritage dans les sciences physiques et en mathématiques. 

Avec la réforme du bac Blanquer, deux choses apparaissent de manière flagrante : D’une part, de moins en moins de filles exercent le choix de la spécialisation maths. D’autre part, de moins en moins de gens de quartiers populaires accèdent à cet enseignement.

Pour aller plus loin : La réforme Blanquer fait chuter la part de filles et des classes populaires en mathématiques

Avant la contre-réforme de Blanquer, malgré un système dont les inégalités n’avaient pas été traitées, des filles et des personnes issues des quartiers populaires accédaient tout de même à tous les types de formations, désormais, c’est comme si on avait utilisé le frein à main, sur l’ascenseur social des quartiers populaires et l’accessibilité aux filles de certaines spécialités. C’est le propre de la logique libérale : la loi de la compétition généralisée, sans aucune prise en compte, sans aucune régulation des inégalités sociales. 

Nous sommes en train de subir en France, ce qui s’est passé aux États-Unis dans les années 90 avec Georges Bush père. Son ancienne vice-ministre de l’éducation, Diane Ravitch, a écrit son mea culpa à ce sujet, dans le Monde Diplomatique, en 2010. Elle y explique comment elle avait mis en place le même type de réformes que celles qui frappent la France depuis quelques années et dont on va voir combien Jean-Michel Blanquer s’en est largement inspiré.

Étape par étape, méthodiquement, est appliquée en France exactement la même catastrophe que celle qui s’est produite aux États-Unis dans les années 90. En 2010, alors que le mal était fait dans son pays depuis 20 ans et sous son autorité, avec la généralisation des « choix », des « spécialités », l’autonomie des établissements et leurs auto-évaluations, elle parvient à la conclusion suivante : 

Ces réformes aux États-Unis ont abouti à regrouper les lycées en deux types de Mac schools : Les Macintosh schools et les Mcdonald’s schools.

Des Macintosh schools pour 0,1%, l’élite, et les autres, des Mcdonald’s schools, qui concernent 99,9% de la population.

« On crée donc une élite, très minoritaire, et de l’autre côté, une main d’œuvre pas chère, exploitable, (d’autant plus exploitable qu’elle est moins bien éduquée), corvéable à merci. »

L’ultra-libéralisme poussé à son paroxysme. L’horizon dessiné par Jean-Michel Blanquer. 

Au lieu de supprimer les inégalités existantes, déjà plus élevées en France que dans la plupart des pays de l’OCDE, la contre-réforme Blanquer aggrave donc l’état du système scolaire. 

1h30 d’enseignement scientifique, délivré par des professeurs de SVT et de sciences physiques

Le deuxième point sur lequel le professeur de mathématiques nous apporte des éclairages est la place des mathématiques dans « le tronc commun ». Lorsque Jean-Michel Blanquer essaye de se déculpabiliser de la médiocrité de sa réforme, il tente de cacher  la chute drastique du temps consacré aux mathématiques derrière la mise en place d’un « enseignement scientifique »

Problème :  l’enseignement scientifique, c’est une heure trente par semaine, pour les secondes, premières et terminales. Dans la plupart des cas, cet enseignement est délivré par les profs de SVT et sciences physiques.

Les enseignants les plus impactés par les pertes d’heures dans le nouveau Bac Blanquer, sont ceux de SVT et de physique. Pour compléter leurs services, ils prennent donc en charge ces troncs communs. Ainsi l’enseignement scientifique (1h30 de maths, SVT, physique) est de fait, occupé par les profs de SVT et de sciences physiques. Mais ces derniers ne sont pas formés pour enseigner les mathématiques, qu’ils n’enseignent donc pas ou peu.

Autant dire que la part des mathématiques, dans cette heure et demie, est infinitésimale.

Malik dénonce ensuite l’hypocrisie du « retour des mathématiques »

Comment le ministre de l’Éducation nationale est-il revenu à de meilleures dispositions par rapport aux mathématiques ? Ne cherchez pas ! Il est tombé sur plus fort que lui en termes d’influences : la Société Française de Mathématiques (SFM).

Blanquer s’est en effet heurté à une bronca menée notamment par la SFM . Il s’est donc senti obligé d’ajouter une heure trente de mathématiques supplémentaires dans le tronc commun, pour celles et ceux qui ne choisiront donc pas l’enseignement de spécialité « mathématiques », autrement dit, la majorité des élèves.

L’enseignement obligatoire des maths dans le tronc commun ne sera cependant effectif qu’en septembre prochain (2023), mais cela ne sera pas « miraculeux ». Les années « sans maths » et leurs cohortes malheureuses auront marqué les esprits et les habitudes.

Moins de maths, moins de temps …Euclide, reviens !

Malik alerte : « Depuis que je suis élève, le nombre d’heures de maths a été diminué drastiquement… On se plaint depuis trente ou quarante ans, que dans les évaluations internationales, la France soit en bas de classement. Mais on subit des réformes dans l’Éducation nationale, qui font que le volume horaire enseigné se réduit à peau de chagrin, voire, nous subissons des aberrations comme la contre-réforme Blanquer, où des enseignements sont purement et simplement supprimés, et on se plaint ensuite du fait qu’il y ait de mauvaises évaluations internationales… »

Il rappelle ce que disait Euclide d’Alexandrie, mathématicien grec : 

« Si vous touchez aux maths, vous ne devez être ni pressés, ni cupides, fussiez-vous roi ou reine. »

« Pour faire des maths, il faut prendre le temps. Ce temps là dont nous, quand nous étions élèves, disposions un peu plus. Aujourd’hui, quand on est élèves, on l’a beaucoup moins. C’est dramatique, parce que…Les maths ont cette mauvaise image de truc calculatoire, alors qu’il s’agit d’une superbe manière de penser. On pense le monde autrement, c’est presque philosophique, tu vois ».

Que ce soit pour l’apprentissage des mathématiques ou l’exercice pratique, le temps est fondamental. Certaines découvertes en mathématiques étaient complètement abstraites pour l’époque où elles ont été faites, on ne leur voyait pas d’utilité. Puis, 300 ou 400 ans plus tard, elles deviennent concrètes.

Les mathématiques sont intimement liées, comme toute part de réflexion humaine, avec le temps. Se laisser le temps de réfléchir. Ne pas être dans une société ultra-opérationnelle, capitalistique, que ce soit au niveau de la recherche ou de l’enseignement.

Au moment de la scolarité, si nous ne donnons pas aux élèves les outils de la réflexion, sur le temps long, alors, les adultes sortant de ce système n’auront plus les clés de compréhension du monde. Notre société tend déjà bien trop vers des recherches scientifiques hyper opérationnelles et rentables sur le champ.

Les effets pervers du Bac Blanquer dénoncés par un professeur de mathématiques et une éducatrice spécialisée

Malik raconte comment  dans son lycée, depuis la réforme Blanquer, se rabougrissent les filières générales. Il explique que les élèves ont cette crainte de ne pas réussir à obtenir leur bac et donc de se retrouver sans affectation pour l’enseignement supérieur. Car avec Parcoursup, autre invention du ministre de l’Éducation nationale, les épreuves anticipées du bac (connue sous le doux acronymes d’E3C) comptent pour l’orientation. Cette peur est décuplée concernant les maths. En effet, le programme est très ambitieux et il doit être « fait » entre septembre et mars. Les élèves, notamment les filles et les enfants des classes défavorisées s’auto-censurent donc. Par peur. 

Le professeur ajoute que cette peur ne les place pas dans les meilleures dispositions pour accueillir l’apprentissage quand ils choisissent tout de même une spécialisation en mathématiques. Nous nous retrouvons dans un schéma qui va naturellement écarter ceux qui ne sont pas, au sens bourgeois du terme « bien nés », pour répondre à la demande.

« On est vraiment dans une filtration, là où l’école devrait être émancipatrice, aidant les élèves des quartiers populaires, les élèves différents aux besoins spécifiques, les moins « bien nés » à dépasser leurs craintes.  Là, on est vraiment dans « tenez, bouffez de la crainte, bouffez du stress, et faites ce que vous pouvez avec Parcoursup » » achève Malik. 

Laure, éducatrice spécialisée et maman d’une lycéenne fait le même constat en lycée pro. Elle rencontre beaucoup d’élèves qui tentent leur chance au lycée général, et qui ensuite abandonnent, pas nécessairement par manque d’envie, mais par peur.

En fonction du choix des options, qui entraînent une sur-spécialisation, « le champ des possibles après le bac se trouve par ailleurs limité. »

De plus, sur Parcoursup, les élèves cochent/font cocher des tas de cases pour être sûrs d’être retenus au moins sur une option, mais le résultat, c’est que certains cursus de spécialité, cochés par défaut, ne remplissent pas leurs classes et ne voient jamais tous les élèves prévus en entretien.

L’algorithme de Parcoursup ajoute au stress du mois de mars dans l’année scolaire des terminales, le stress des listes d’attente, parfois tout l’été.

Elle raconte qu’elle a vu des élèves qui avaient tous leurs choix en liste d’attente alors que leur scolarité a été impeccable… « Il n’y a pas de prime aux élèves studieux, « à quoi bon » travailler en classe ? Cela laisse le sentiment d’une immense loterie ».

« Aller demander, en plus, à des gens qui ne sont pas forcément au clair avec l’informatique, d’aller cocher des cases, est-ce vraiment une bonne idée sachant que chaque pas sur ce formulaire peut anéantir les choix de carrière de l’enfant concerné ? »

Et le pire dans tout cela selon Laure, c’est que même les enseignants entre eux ne sont pas d’accord sur l’interprétation des mesures, et ce n’est pas de leur faute… Elle donne l’exemple d’une élève qui devait passer un grand oral blanc. Pour la préparation de cet oral, deux profs l’accompagnaient et lui donnaient des consignes contradictoires quant à la manière de mener cet oral. Pourtant, les deux enseignants en question se basaient sur la même documentation… visiblement, pas suffisamment pédagogique, même ceux qui doivent l’enseigner, l’expliquer ne la comprenne pas tous de la même façon.

Un lycée différent sur chaque territoire

Jaroen est élève de terminale. Il a loupé le bac de peu en 2022, il faisait spé math et spé SVT. Il a voulu se réinscrire dans le même lycée, pas de soucis de la part de l’administration, Sauf que… Dans ce lycée l’année suivante, il n’y a plus de doublette maths et SVT.

Donc il a dû choisir entre maths et SVT… Il choisit la spécialité (spé) SVT et prend la spé SES pour accroître ses chances sur Parcoursup. Problème : il n’avait jamais fait de SES.

En 2023, le voilà donc emmanché dans un bac qu’il doit passer où il fait des SVT mais aussi SES, spécialité pour laquelle il dit n’avoir « aucun attrait. », un pur choix stratégique.

Laure, l’éducatrice spécialisée que nous avons rencontré, s’indigne que « Le bac n’est plus égalitaire, toutes les options, tous les cours, ne sont plus disponibles à égalité sur le territoire national. »

Des élèves doivent s’inscrire loin de leur domicile pour pouvoir suivre les options qui les intéressent, certains doivent changer de lycée entre la seconde et la première… On les oblige à une mobilité pour laquelle ils ne sont pas nécessairement prêts, ils ne sont pas majeurs, cela pose des problèmes de trajet et d’hébergement, aussi. 

Si l’élève n’a pas les moyens de se déplacer pour suivre l’option qui l’intéresse, par défaut, il choisira des options disponibles dans le lycée où il est en seconde. Si cet élève est en situation de handicap, qui sait si son accompagnement sera aussi bien assuré dans cet autre lycée ? De plus, passer d’un lycée à un autre, pour certains élèves en situation de handicap, ajoute un stress dont ils n’avaient vraiment pas besoin.

Et parfois, c’est la camaraderie qui joue … Des lycéens vont faire leurs choix en fonction de ceux de leurs amis. Ce sont des choix par défaut.

Malik renchérit : « Là où l’école devait s’adapter aux besoins des élèves, ce sont les élèves qui s’adaptent aux besoins des établissements ou plutôt aux manques de moyens des établissements ». Laure s’inquiète : « L’école publique blanquérisée va laisser beaucoup de monde sur le bord de la route. » À commencer par les élèves en situation de handicap : la réforme prévoyant de fondre les métiers d’AESH et d’AED ne va pas arranger les choses.

« Les lycées pro, ça marche ! Mais laissez-les donc tranquilles ! » Laure, éducatrice spécialisée et maman d’une lycéenne en situation de handicap

« Les lycées professionnels permettent, à ce jour, à certains élèves considérés jusque-là comme moyens, d’exceller. Je prends le cas d’une jeune, assez moyenne en cursus général. Elle a pu intégrer une filière, à sa demande, où il y a pourtant des maths et de la physique, mais une filière qui lui plaisait. Elle s’en est sortie avec les félicitations et la tête de classe sur tous les trimestres ! C’est hyper valorisant, tout de même. Ce sera la personne la mieux diplômée du bac de toute sa famille. »

Pour la petite histoire, ce témoignage fut récolté en juin, aujourd’hui, en ce 4 juillet, jour de résultat du bac, nous avons la joie d’apprendre qu’elle a obtenu le diplôme et qu’elle EST donc la personne la mieux diplômée du bac de sa famille.

Malheureusement, les perspectives d’avenir sont bien sombres pour la filière. Malik juge même que « à la rentrée, ce sera catastrophique… Avec ce superbe appel de la secrétaire d’État à l’enseignement professionnel qui demande aux entreprises de l’aider à mettre en place la réforme des lycées pro… Elle donne les clés des lycées professionnels au Cac 40. »

Aujourd’hui, la formation initiale professionnelle peut s’effectuer à travers deux voies : l’apprentissage en Centre de Formation des Apprentis (CFA), avec un statut de salarié ou la voie scolaire, en lycée professionnel.

Depuis les années 70 le MEDEF réclame la privatisation des lycées professionnels, pour n’y faire que de l’apprentissage… Ce qui permettrait aux grandes entreprises d’obtenir une main d’œuvre presque gratuite, et d’avoir la main sur la carte des formations en LP pour la caler à leurs besoins immédiats. Concrètement, nous explique Malik : « Si demain il fallait 100 000 couvreurs, tous les lycées pro devraient délivrer des formations couverture. Idem pour les soudeurs. Demain tu fais une formation flunch pour être serveur chez flunch, et si flunch fait faillite, tu vas devoir refaire trois ans de formation macdo pour bosser chez macdo… »

« Et tout ceci aboutit à quel résultat dans la conscience des gens ? Ça les met dans une situation de dominés, où ils sont prêts à accepter n’importe quelle condition salariale.On les formate à tout accepter car on les empêche d’acquérir les outils intellectuels nécessaires pour contester cette situation…Ce qui est vrai avec les maths est aussi vrai avec le français, la philo, l’histoire… » Une main d’œuvre qui se tient sage, tel est le rêve du MEDEF. Grâce à la politique d’Emmanuel Macron, ce rêve cruel est en passe de devenir réalité.

Pour aller plus loin : Macron continue la casse du lycée professionnel

Perte de sens, burn out et l’attaque de Pap Ndiaye sur le décret de 50

Derniers dégâts de la politique éducative entamée par Jean-Michel Blanquer et poursuivie par Pap NDiaye sur lequel nous alertent nos témoins : le mal-être des enseignants et l’attaque contre le statut des fonctionnaires. 

« En terminale, les épreuves de sélection Parcoursup ont lieu en Mars, il y a donc une perte de sens à garder les élèves de terminale actifs et apprenants après cette période. » Cela crée « une perte de sens général, couplée au stress de finir le programme pour mars, à la fois pour les élèves et les profs. De nombreux profs craquent. Ils restent, parce que c’est difficile pour tout le monde, mais… Cette situation crée des burn out, de la dépression, des comportements en classe qui ne sont pas trop bons. »

Et voilà que sur un corps enseignant déjà à bout, Pap Ndiaye vient ajouter une nouvelle attaque libérale au statut des enseignants à travers le « Pacte enseignant »

Tous ceux qui vont signer ce pacte vont mettre un coup de couteau dans le « décret de 50« , qui régit le statut enseignant, sur les obligations réglementaires de service (ORS). 

Le gouvernement Fillon avait tenté d’abroger ce décret en février 2007 mais face aux grèves, il a été remis en vigueur en septembre de la même année. Une deuxième attaque contre ce même décret a eu lieu en 2014, quand il avait été question d’annualiser le temps de travail. Cette attaque a elle aussi été repoussée. Le gel du point d’indice, face à l’augmentation du coût de la vie et à la récente inflation galopante, paupérise le corps enseignant : une méthode supplémentaire pour obtenir le consentement des agents notamment au pacte Ndiaye ? Ce qui n’a pas marché par le haut (lois, décrets, abrogations) marcherait-il par le bas (consentement arraché aux agents par la pression sur les salaires) ?

« C’est très finement joué de la part de ce ministre et de ses conseils. Ils demandent aux enseignants, à titre individuel, aux abois en termes financiers, de signer une autorisation de déroger à ces ORS. Pour les certifiés, d’après ce décret (abrogé puis remis en vigueur en 2007) c’est 18H maximum en face à face élèves. Celui qui signera, acceptera d’aller au-delà des 18H maximum. » 

Rappelons que 18 heures devant les élèves est évalué à un temps de travail total de 44 heures.

« Ce type de manœuvre s’est vu aux Etats-Unis mais aussi chez nous, chez EDF, Orange, ou GDF. À  l’école, ils l’ont déjà fait avec des agents des établissements scolaires. On est en train de voir aujourd’hui, les conséquences de la perte de statut de ces agents qui s’occupaient du nettoyage ou de la cantine, dans les établissements scolaires. Cela a pris 13 ans pour casser leur statut, et maintenant on voit les premières vagues de licenciements qui arrivent. Un rassemblement est prévu ce jeudi, au siège de région, parce que plein de lycées vont devoir se séparer de leur personnel. Et tous ces gens vont être remplacés par… Des entreprises privées ! » 

Différentes souffrances, sur différents individus, mais une même racine : l’idéologie ultralibérale appliquée avec une passion féroce par Jean-Michel Blanquer à l’Éducation nationale. 

Alix B