Les 300 plus grands yachts émettent à eux seuls plus de 280 000 tonnes de CO2 par an. Vous avez bien lu. Ces mastodontes mesurent au minimum 40-45 mètres de long. En moyenne, les super-yachts émettent 7000 tonnes de CO2 par an. Ces palais sillonnant les mers sont des sources de pollution considérables, sans parler de leurs conséquences sur l’écosystème marin. Les riches détruisent la planète, écrivait Hervé Kempf dès 2007. À l’heure de l’urgence climatique, il ne faut surtout pas se tromper d’adversaire. Il est temps de cibler les principaux responsables de la catastrophe en cours : les ultra-riches et les multinationales climaticides. L’écologie, sans lutte des classes, c’est du jardinage. Notre brève.
Les superyachts, une source de pollution considérable
La pollution des jets privés est faramineuse. Ils sont ainsi 5 à 14 fois plus polluants que l’aviation commerciale (10 fois plus intensifs en carbone en moyenne), et 50 fois plus que le train. Ce chiffre va s’accroître : la tendance s’oriente vers des appareils plus gros et polluants. Ce n’est rien à côté de la pollution des superyachts, pourtant moins médiatisée. Ces mastodontes, équipés de piscines, de pistes d’hélicoptères, de sous-marins, de golfs, émettent en moyenne 7000 tonnes de CO2 par an, d’après une étude publiée dans la revue scientifique Taylor & Francis Online. Vous avez bien lu : 7000 tonnes de CO2 par an.
Les super-yachts mesurent au minimum 40-45 mètres de long. Leur consommation de carburant ? Jusqu’à 2000 litres… à l’heure (via L’Obs). Selon une étude parue en 2019, chaque année, les 300 plus grands yachts émettent à eux seuls plus de 280 000 tonnes de dioxyde de carbone, autant de CO2 que les 10 millions d’habitants du Burundi. Sans parler de la pollution venant des utilisateurs de ces palaces aquatiques : déchets, eaux usagées, détergents ou autres.
Un autre effet bien moins connu des superyachts : « la destruction des herbiers de posidonie, une plante à fleur maritime indispensable au développement des écosystèmes aquatiques en Méditerranée », détruite par les ancres de ses palaces sillonnant les mers (via L’Obs).
Pendant le grand prix de Monaco, le collectif Yacht CO Tracker a calculé les émissions « des yachts mouillant entre Saint-Jean-Cap-Ferrat et Roquebrune-Cap-Martin pendant la course de F1, qui s’est tenue le 28 mai dernier, dans la principauté » (via L’Obs). Résultat : 155 yachts dénombrés. « Leurs déplacements cumulés sur trois semaines ont produit environ 6 200 tonnes de CO2 », selon un des membres du collectif. Un Français émet environ… 11 tonnes de CO2 par an. Les ultra-riches sont des ultra-pollueurs.
Les invisibles d’en haut détruisent la planète
En France, 63 milliardaires polluent davantage que la moitié des Français. Les ultra-riches et leurs vies luxueuses sont extrêmement polluants, beaucoup plus qu’un travailleur qui n’a d’autres choix que de consommer de l’essence pour se déplacer. D’après une étude publiée par Oxfam et Greenpeace en 2022, « les milliardaires français brûlent la planète ». Les riches détruisent la planète : Hervé Kempf l’écrivait déjà en 2007.
Pour aller plus loin : Les parasites d’en haut : ces invisibles qui détruisent la planète, qu’on ne vous montre jamais
Quelques chiffres doivent être rappelés. 3 milliardaires polluent à eux seuls autant que 20% des Français. Leurs noms diront quelque chose aux lecteurs assidus de l’insoumission. fr : Gérard Mulliez, PDG de Auchan, Rodolphe Saadé, détenteur de trois quarts des parts de l’armateur CMA CGM et Emmanuel Besnier, PDG de Lactalis.
Le problème, ce ne sont pas les Gilets Jaunes, obligés de prendre leur voiture pour aller travailler. Le problème, c’est le grand capital qui détruit et la planète et les humains. Le temps est venu de cibler les principaux responsables de la catastrophe climatique, celle-ci ayant déjà commencé. Parce que l’écologie sans lutte des classes, c’est du jardinage.