Fonds Marianne Marlène Schiappa

Fonds Marianne : Marlène Schiappa ne sait pas ce qu’il se passait dans son ministère

Fonds Marianne. Ce 14 juin 2023, Marlène Schiappa, ancienne ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, était convoquée par la commission d’enquête du Sénat sur l’affaire du Fonds Marianne. L’objectif : éclaircir son rôle dans la gestion opaque de ce fonds censé lutter contre un soi-disant « séparatisme ». Somme totale : 2,5 millions d’euros. Pour rappel, ce fonds a été créé suite au terrible assassinat de l’enseignant Samuel Paty. Depuis de longues semaines, les révélations se sont enchaînées.

Ce fonds a financé des contenus politiques à l’encontre d’opposants au chef de l’État, pendant les élections présidentielle et législatives de 2022, selon Mediapart. Le rapport publié par l’Inspection Générale de l’Administration à ce sujet est accablant. Il atteste d’un traitement « privilégié » du comité chargé de distribuer les subventions du fonds. Le 7 juin, il y a moins d’une semaine, Mediapart nous apprenait que Marlène Schiappa avait personnellement décidé de ne pas accorder 100 000 euros à l’association SOS Racisme, dans le cadre du fonds Marianne. La raison ? Les positions politiques de son président. Accablant, on vous dit. Devant les sénateurs, Marlène Schiappa a donné l’impression de ne pas savoir ce qui se passait dans son ministère.

Ce n’est pas moi, c’est mon cabinet ?

Les auditions se sont enchaînées à la commission d’enquête du Sénat : toutes ont accablé Marlène Schiappa. Ce matin, c’était à son tour de s’expliquer. L’ex-ministre déléguée, chargée de la Citoyenneté, a donné l’impression de ne pas savoir ce qui passait dans son ministère concernant le fameux fonds. « Vous êtes en train de nous dire que vous n’êtes au courant de rien », lui a lancé le rapporteur de la commission des finances du Sénat durant son audition. Pire, l’auditionnée s’est défaussée sur son cabinet ou sur son administration.

« Dans votre propos introductif, vous n’avez mis en cause ou en jeu votre propre responsabilité. Vous dites que c’est l’administration, votre cabinet. Non madame, quand le cabinet prend une position, c’est supposé être celle du ou de la ministre », lui a rétorqué Claure Raynal, président de la commission d’enquête, visiblement agacé par les réponses évasives de la ministre, la poussant jusque dans ses retranchements.

Comment croire Marlène Schiappa quand elle dit qu’elle n’a pas participé aux décisions concernant la distribution des subventions du Fonds marianne ? « Il est difficile d’imaginer qu’un ministre et son cabinet ne fonctionnent pas en totale confiance. », avait asséné Claude Raynal à l’ex-ministre déléguée chargée de la Citoyennenté.

« Je rappelle que sur ce sujet, la communication de votre ministère a été extrêmement forte », rappelle-t-il, ce qui devrait impliquer un suivi tout particulier de l’autorité ministérielle. Marlène Schiappa est restée évasive sur de nombreuses questions, faisant bouillir les membres de la commission d’enquête, qui ont réussi à mettre la ministre face à ses contradictions.

Marlène Schiappa n’a pas passé une bonne matinée

En résumé, Marlène Schiappa a sûrement connu meilleure matinée que celle-ci. Longtemps une protégée de l’exécutif, elle pouvait se vanter d’une certaine popularité dans la population. Ce n’est désormais plus le cas. L’affaire du fonds Marianne est devenue un boulet pour le gouvernement, comme le capitaine Haddock n’arrivant pas à se débarrasser de son sparadrap. Depuis quelques semaines, la solidarité n’est pas au rendez-vous au sein du camp présidentiel : les ministres ne se sont pas bousculés au portillon pour défendre Marlène Schiappa. Du bout des lèvres seulement, la Première ministre n’a pas jugé « pas nécessaire » son départ du gouvernement. Hier dans, l’hémicycle, le député insoumis Aurélien Saintoul appelait la ministre à démissionner.

L’insoumisssion.fr publiera très rapidement un plus long article pour bien saisir toute l’ampleur de cette affaire.