retraites

Retraites – « Après 50 ans on ne t’embauche plus » : quand Marlène Schiappa taclait le MEDEF

Sur la question des retraites, Marlène Schiappa avait raison. Mais ça, c’était avant qu’elle rejoigne la macronie en 2017. En mai 2015, elle avait taclé sèchement le MEDEF, le syndicat des grands patrons, sur Twitter. La raison ? Celui-ci défendait un départ à la retraite à… 67 ans, alors qu’il est déjà difficile de se faire embaucher lorsqu’on est un senior.

Aujourd’hui pourtant, Marlène Schiappa défend la réforme des retraites voulue par Macron pour décaler l’âge légal de départ à 64 ou 65 ans. Une réforme inique, injuste et inutile. Élisabeth Borne va en présenter les derniers contours aujourd’hui vers 17h30. Un chiffre a du la faire frissonner ce matin : que ce soit un départ à la retraite à 64 ou 65 ans, 80% à 83% des Français n’en veulent pas. Notre brève.

Retraites : Marlène Schiappa avait raison, mais ça c’était avant qu’elle rejoigne la macronie

Marlène Schiappa avait raison sur la question des retraites. Mais ça, c’était avant qu’elle ne se range sous la bannière de la macronie en 2017. Le 23 mai 2015, sûrement agacée par le catéchisme néolibéral du syndicat des patrons, le MEDEF, elle l’a taclé sur Twitter. « Après 50 ans, on ne t’embauche plus, mais le MEDEF veut que tu partes à la retraite à 67 ans… Pendant 17 ans, tu fais quoi ? », assène-t-elle.

À 50 ans passés, il est plus difficile d’être embauché. La situation s’est très légèrement améliorée depuis les années 2000, mais nous sommes encore loin du compte. Selon le rapport 2022 du Conseil d’Orientation des Retraites (COR), le taux d’emploi des 55-59 ans était d’environ 75% en 2021. Ce nombre descend à… 35% pour les 60-64 ans. La macronie souhaite donc prolonger la précarité que vivent déjà nos seniors en décalant l’âge de départ à la retraite à 64 ans ou 65 ans.

Travailler jusqu’à la mort ?

Emmanuel Macron, lui, ne souhaite nous faire travailler « que » jusqu’à 65 ou 64 ans, contrairement à ce que formulait le MEDEF. Tout dépend de ce que la Première ministre confirmera cet après-midi en conférence de presse vers 17h30. Si, après 50 ans, « on ne t’embauche plus », comme le souligne Marlène Schiappa, qu’est-ce que tu fais avant la retraite ? Tu finis ta vie dans la précarité, au RSA, après avoir abîmé ton corps et ton esprit au travail. Mais tu peux aussi finir ta vie sans vivre ta retraite.

Certains passent leur vie à bosser, sans même voir le début du quart de leur retraite, brisés par des années de travail jusqu’à la mort. À 62 ans, un quart des 5% des hommes les plus pauvres de France sont déjà décédés (13% pour les femmes). À 65 ans, un tiers des 5% des hommes les plus pauvres sont partis. Encore davantage, si, comme le souhaitait le MEDEF, nous travaillions jusqu’à 67 ans.

Plutôt faire travailler les gens jusqu’à la mort que de faire payer le capital ? Voilà le choix morbide des libéraux. Une vision contre laquelle les organisations de jeunesse appellent à manifester le 21 janvier à Paris. LFI sera dans la rue, à leurs côtés, pour défendre nos retraites face au projet macroniste.