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Inflation – France 2023, les antivols font leur apparition sur la viande et le poisson

En 2023, les Français ont faim. La cause : l’inflation à deux chiffres sur les produits alimentaires. Le responsable : le Ministre de l’Économie qui préfère envoyer des lettres aux multinationales pour les implorer de baisser leurs prix plutôt que d’imposer le blocage des prix par la loi. Le résultat : le nombre de vols à l’étalage augmente pour les produits de base. Les grandes surfaces ont désormais massivement recours aux antivols. Auparavant réservés aux produits les plus chers comme les jeux vidéos ou les cosmétiques, ils sont maintenant utilisés sur la viande et le poisson. Notre article. 

Inflation, antivol : le cercle vicieux

Vous l’avez peut-être remarqué si vous faites vos courses en grandes surfaces : de nouveaux appareils ornent les cuisses de poulet et les tranches de truites fumés. Ce n’est pas la nouvelle collection hiver 2023. Ce sont des antivols. On les connaissait déjà pour les articles les plus chers et faciles à dérober, comme les jeux vidéos ou le maquillage. Maintenant, on les trouve de plus en plus sur des nouveaux objets de convoitise : la viande et le poisson frais. 

Ces antivols pourraient participer à la course folle des prix. En effet, ces équipements ont un coût. En moyenne, le prix des antivols loués par les magasins est compris entre 38 et 79 euros sur les sites spécialisés. Pour couvrir ce surcoût, il est probable que les distributeurs le répercutent sur les articles protégés. Le capitalisme démontre une nouvelle fois sa capacité à se nourrir de ses propres turpitudes.

Macron et Bruno Le Maire inutiles face à la crise alimentaire qui fracasse le pays

On en est là. En 2023, dans la 7ème puissance mondiale, le peuple a faim. Affamé par le capitalisme débridé, néolibéral, ensauvagé. Affamé par la spéculation sur les prix de l’énergie et du transport, par des multinationales qui se gavent de super-profits. 

Affamé par l’inflation sur tous les produits de base de l’alimentation. Le sucre : +52%, l’huile : +48%, les légumes frais : +29,3%, le beurre : +23,8%, les œufs : 20,3%, le riz 18,6 %. Les prix ont également fortement augmenté sur des produits alimentaires qui étaient déjà chers et pour lesquels la plupart des ménages se restreignaient déjà avant l’envolée des prix.  Ceux du bœuf, du porc et de la volaille ont aussi respectivement progressé de 12,4 %, 12,5 % et 18 %. Pour le poisson : 10 %. Les salaires, eux, progressent moins vite que l’inflation générale de 5,6%. Quand ils ne sont pas totalement gelés. 

Affamés surtout, par un gouvernement qui refuse de sortir de son logiciel idéologique périmé, défaillant. Avec la bénédiction d’un Rassemblement National qui ne rêve que d’une société se déchirant entre les travailleurs pauvres et les travailleurs plus pauvres afin de mieux protéger les intérêts du capital.

La Nupes propose de bloquer les prix ? D’augmenter le SMIC ? Les députés macronistes et d’extrême droite votent contre. Les milliardaires se gavent de super-profits ? Bruno Le Maire les implore de partager les miettes. Le peuple entre en résistance contre ce pouvoir qui lui rend la vie impossible ? Marine Le Pen demande la fin de la mobilisation sociale et d’attendre jusqu’en 2027, année de la prochaine élection présidentielle.

De la compétition mortifère à la coopération populaire

Certes, il faut réduire notre consommation de protéines carnées et arrêter de vider les océans. Mais pas ainsi. Pas par une sélection sauvage du marché capitaliste. Vous êtes riches ? Orgie de viande rouge à chaque repas ! Tous les autres, que pensez-vous de devenir un peu plus sobre ? Parmi les plus précaires, 42 % se privent d’un repas par jour. 

Les ressources se raréfient. Il nous faut donc nous organiser collectivement, intelligemment, pour se les partager équitablement. La démocratie, la plus profondément enracinée, active jusqu’à l’échelle la plus locale, dans la commune, dans l’entreprise. Voilà, le seul mode de régulation des conflits qui soit raisonnable, porteur d’émancipation et de progrès humain.

La compétition entre toutes et tous, pour l’accès à toutes les ressources, de la cuisse de poulet aujourd’hui, au verre d’eau demain, ne peut être une solution. Face aux graves perturbations engendrés par le réchauffement climatique, garder comme seul mécanisme de règlement des conflits des dispositifs sécuritaires, des barbelés aux antivols en passant par les caméras de surveillance, ne peut être viable et encore moins enviable. 

Dans la crise, les sociétés qui survivent sont celles qui pratiquent l’entraide. La compétition, c’est bon pour les pelouses de foot et de rugby, les parquets de handball ou de basket, les tatamis de judo, la piste d’athlétisme. C’est bon uniquement lorsqu’on doit se partager une médaille plus ou moins brillante. Pas lorsque de l’issue de l’épreuve dépend le repas du soir de son enfant. Avec un tel enjeu, c’est l’assurance de transformer chaque espace de sociabilité en octogone sans règle. 

Face à l’urgence sociale, démocratique et écologique, il est temps de sortir de la compétition mortifère du capitalisme néolibéral défendue par Macron, sans tomber dans la compétition raciale défendue par Le Pen. Il est temps de passer à la coopération populaire.