Mayotte

Mayotte : « Il faut en tuer », l’appel au meurtre de jeunes Comoriens par le Vice-Président du Conseil départemental

Mayotte. « Ces délinquants, ces voyous, ces terroristes… à un moment donné, il faut peut-être en tuer, je pèse mes mots. Il faut peut-être en tuer ». Des propos glaçants, prononcés par le Vice-Président du conseil départemental du 101ème département français, Salime Mdere. Un appel effrayant à tuer de jeunes Comoriens. L’élu de Mayotte était interviewé sur la chaîne La Première, le 24 avril 2023 au soir, alors que le gouvernement avait lancé l’irresponsable opération « Wuambushu ». Son objectif ? Une expulsion massive d’exilés présents sur l’île et la destruction de leurs habitations. Notre brève.

L’appel au meurtre de jeunes Comoriens par le Vice-Président du Conseil départemental de Mayotte, en plein opération « Wuambushu »

Lundi 24 avril 2023, Salime Mdere, Vice-Président du Conseil départemental de Mayotte et proche du parti Les Républicains (LR), est invité de la chaine La Première, branche de France Télévisions. Il est interrogé par la présentatrice sur l’actuelle opération « Wuambushu », lancée par le gouvernement. Son objectif ? L’expulsion massive d’exilés présents à Mayotte et de leurs habitations. Salime Mdere en est venu à… appeler au meurtre de jeunes Comoriens.

« Des gamins qu’on voit de loin… enfin c’est même pas des gamins, moi je refuse d’ailleurs qu’on emploie ces termes-là : ‘‘jeunes’’ ou ‘‘gamins’’, ces délinquants, ces voyous, ces terroristes… à un moment donné, il faut peut-être en tuer, je pèse mes mots. Il faut peut-être en tuer. S’il n’y en a pas un qui est tué, il y en aura toujours d’autres qui vont oser tenter de tuer des policiers. » Comment est-il possible de se regarder dans la glace après de telles paroles ?

Des propos effrayants. La présentatrice, désemparée par leur violence, a immédiatement recadré Samime Mdere : « Je ne peux pas vous laisser dire ça à la télévision publique ».

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Cet appel au meurtre démontre l’irresponsabilité de cette opération. Un collectif qui rassemble 400 associations et syndicats dont la Ligue des Droits de l’Homme l’a dénoncée. Il s’inquiète que « la France place des mineurs dans des situations de vulnérabilité et de dangers intolérables ». De son côté, la Commission nationale consultative des droits de l’homme a demandé à Gérald Darmanin de renoncer à l’opération. Alors que la justice a suspendu l’opération d’évacuation et de destruction d’un bidonville quelques minutes avant son commencement, le préfet de Mayotte a fait appel de cette décision, soutenu par Gérald Darmanin. Affaire à suivre.