Darmanin

Darmanin ministre de l’Intérieur + des Outre-mer : pour surveiller et punir les ultra-marins ?

Gérald Darmanin est toujours ministre de l’Intérieur. Mais son champ de compétences est maintenant plus large : il est aussi ministre des Outre-mer. Il avait envoyé le GIGN et le RAID en Guadeloupe pour réprimer les citoyens ultramarins qui manifestaient pour plus de justice sociale. Selon Macron, le ministre de l’Intérieur serait ainsi le plus à même de s’occuper des problèmes ultramarins ? Darmanin aux Outre-mer : pour mater les rébellions des citoyennes et des citoyens français qui subissent le plus durement la crise sociale ? Le message envoyé est révoltant. Des territoires de la République ramenés au seul sujet de l’ordre public : surveiller et punir. Le régime autoritaire en marche. Notre article.

Darmanin aux Outre-mer : des territoires ramenés au seul sujet de l’ordre public

Darmanin dispose désormais d’un large portefeuille ministériel. Non plus seulement l’Intérieur, mais aussi les Outre-mer. Ces territoires sont maintenant considérés via un seul prisme : celui de l’ordre public. Ordre public que Gérald Darmanin a déjà mis à mal en envoyant le RAID et le GIGN en Guadeloupe. Alors que ses habitants demandaient plus de justice sociale, pris à la gorge par la pauvreté et le chômage.

Karine Lebon, député de la Réunion (Gauche Démocrate et Républicaine) dénonce un « retour en arrière historique ». « Quel message envoie-t-on aux ultramarins ? Prière de ne pas déranger ? », s’interroge-t-elle. Même son de cloche du côté d’Elsa Faucillon, députée communiste : fusionner les deux ministères « pour mater les rébellions de celles et ceux qui subissent le plus durement la crise sociale ?! ». « Comment ne pas voir le mépris et l’outrage, la référence coloniale », s’indigne-t-elle.

Outre-mer : des territoires méprisés en macronie

Pas besoin de remonter bien loin. Le dernier signe de mépris pour les territoires d’Outre-mer est venu de Yaël Braun-Pivet. Elle a été élue la semaine dernière présidente de l’Assemblée nationale. « Une proposition qui ne se refuse pas », disait-elle pourtant, lorsqu’elle a été désignée ministre des Outre-mer dans le premier gouvernement Borne. Elle aura finalement passé 36 jours à ce poste. Plutôt le confort du perchoir de l’Assemblée nationale que la défense de ces territoires en proie aux plus grandes difficultés.

En septembre 2021, Mathilde Panot dénonçait déjà la politique du ministre de l’époque. Sébastien Lecornu n’avait pas hésité à approuver l’envoi de gendarmes mobiles et du GIGN en Guadeloupe. L’objectif ? Réprimer les mobilisations sociales sur place. Aujourd’hui, l’élargissement du champ de compétence de Gérald Darmanin indique un inquiétant cynisme macronien.