L’inflation sur les prix alimentaires atteint 15%. La cause principale ? Les super-profits des multinationales du secteur. Le résultat : 42% des Français gagnants le SMIC ou moins se privent de manger une fois par jour. Pour combattre ce fléau, une loi pour bloquer les prix ? Non. Macron comme Le Pen ont demandé à leurs députés de voter contre cette proposition de la NUPES. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie adresse un courrier aux multinationales de l’agro-business pour les supplier de baisser les prix en rayon.
Cette douceur envers ces patrons millionnaires tranche nettement avec la brutalité avec laquelle le gouvernement Macron traite les opposants à la retraite à 64 ans, sous le regard approbateur de Marine Le Pen qui demande la réquisition des grévistes, s’oppose aux blocages et ne s’insurge jamais du déchainement de violence que subissent les manifestants. Notre article.
Bruno Le Maire adresse aux patrons des multinationales l’assurance de sa considération distinguée
Pour lutter contre l’inflation, supérieure à 15% pour l’alimentation en mars 2023, le ministre de l’économie d’Emmanuel Macron a trouvé la parade. Le 7 avril, il a envoyé un courrier aux multinationales de la grande distribution. Comme le montre notre infographie ci-dessus, ces grands patrons se gavent de super-profits. Au risque d’affamer le peuple. Et tout ce que Bruno Le Maire trouve à faire, c’est de leur demander poliment s’ils auraient la gentillesse de bien vouloir baisser un peu les prix dans les rayons de leurs supermarchés compte tenu de la baisse récente des coûts des matières premières. Il enchaîne en saluant les efforts déjà consentis. Il achève même sa lettre en leur assurant de sa considération distinguée.
Cette douceur du ton, cette absence totale de contrainte contre ces milliardaires immoraux qui s’enrichissent à outrance, quand 42 % des Français les plus précaires doivent se priver de manger une fois par jour, contraste fortement avec le traitement réservé aux opposants au projet de retraite à 64 ans. Pour voler deux ans de vie douce aux travailleurs, le gouvernement Macron passe en force au Parlement par le 49.3. La réponse à la contestation ? La matraque. Les lacrymos. Des forces de l’ordre qui se déchaînent avec une brutalité sans nom. On ne compte plus les cortèges gazés et matraqués, les jeunes mis en garde à vue sans motif.
Le Pen et Macron, alliés contre le blocage des prix et pour brutaliser les opposants à la retraite à 64 ans
Quand on est au gouvernement, on a pourtant des outils plus efficaces que des courriers pour régler le problème de l’inflation qui dévore le pouvoir d’achat des Français. Notamment la loi. Par exemple, sur le blocage des prix de première nécessité. Mais cela, Emmanuel Macron et Bruno Le Maire s’y refusent. Tout comme Marine Le Pen et tous ses députés qui ont voté contre cette mesure alors que 93% des gens qui ont voté Rassemblement national y sont favorables.
Marine Pen s’est prononcée également en faveur de l’usage de la force contre les opposants à la retraite à 64 ans, notamment en approuvant les réquisitions contre les grévistes. De même, elle n’a jamais condamné les coups de matraque et les pluies de gaz lacrymogène sur les manifestations. Autre exemple de l’accointance de ces deux formations politiques : Jordan Bardella, président de Rassemblement national, comme Gérald Darmanin s’oppose à la dissolution de la BRAV-M malgré une pétition qui a rassemblée plus de 250 000 signatures sur le site de l’Assemblée nationale, un record. Une pétition enterrée par la macronie.
Pour aller plus loin : Retraite : Jordan Bardella contre la dissolution des BRAV-M, le RN ennemi du mouvement social
Cajoler les grands patrons, brutaliser le peuple : ainsi s’exprime le plus clairement l’idéologie politique de Macron et Le Pen. L’alliance capital-fasciste.
Par Ulysse