Pouyanné Total

Détresse financière de Patrick Pouyanné, PDG de Total : la France entière compatit

Patrick Pouyanné, PDG de la firme de tous les records de gavage d’actionnaires, est fatigué. Fatigué des injustices à son encontre. Fatigué de toutes ces critiques, sous prétexte qu’il a augmenté de 51,7% son salaire entre 2020 et 2021. Fatigué que sa générosité, sa grandeur d’âme ne soit pas reconnues à leurs justes valeurs. Lui qui a volontairement accepté de se contenter de 245 SMIC annuels pour réussir de justesse à boucler son budget caviar du Ritz, champagne en jet privé au beau milieu d’une pandémie mondiale, mériterait bien une ovation de la Nation reconnaissante. Notre article.

Quand Patrick Pouyanné est colère, ça balance sur la twittosphère

Ouin ouin. La vie est injuste.

Ouin ouin, je sacrifie mon confort de mon plein gré pour l’intérêt général humain et personne ne m’acclame.

Ouin ouin, j’ai dû survivre avec moins de quatre millions d’euros en 2020 et personne ne me plaint.

Voici en résumé, la complainte du patron de TotalEnergies, multinationale qui n’a pas payé d’impôts en France en 2021, et pourtant explose tous les records de super-profits avec 18,3 milliards d’euros de bénéfices pour le seul premier trimestre 2022 en exploitant les humains et en ravageant la nature.

À l’assaut des poncifs éculés des serviteurs zélés de l’oligarchie : le PDG de Total ne « donne » pas du travail à ses employés

Polémique dans la polémique. Pour tenter d’éteindre l’incendie social qui se nourrit de l’indécence insupportable des super-profits que le gouvernement Macron refuse de taxer, les quelques fanzouzes du président des riches ont tenté de contre-attaquer.

Ils ont cru judicieux de conspuer Jamel Debbouze qui se déclare favorable à la taxe sur les super-profits et soutient les grévistes des raffineries alors qu’il gagne très bien sa vie. Ils ont cru pertinent de dénigrer Karim Benzema, récemment consacré Ballon d’or, sous prétexte qu’il gagnerait « des millions juste pour taper dans un ballon ». Et surtout, ils ont cru malin de les comparer au grand patron Pouyanné qui lui, n’aurait à cœur que de fournir des emplois à des pauvres gens incapables de s’en sortir sans l’immense générosité de ce noble bienfaiteur.

« Les patrons donne du travail à leurs salariés ». Ce poncif maintes fois répété par les éditorialistes des plateaux de milliardaires et les politicards alliés à l’oligarchie financière, sans pour autant gagner une once de vérité doit être démonté.

  1. Les salariés n’appartiennent pas aux patrons. Les salariés louent leur force de travail à une entreprise, soit un collectif humain organisé pour la production de biens ou de services. Le patron est lui-même salarié de cette entreprise, avec pour fonction de prendre les décisions au niveau hiérarchique, il n’en reste pas moins un chainon lié aux autres par le contrat de travail.
  2. Le patron peut parfois en être le principal propriétaire, parfois le créateur. On pourrait alors dire que c’est son entreprise qui donne du travail aux salariés ? Ce serait oublier un peu vite que si l’entreprise fait des bénéfices, c’est grâce au travail des salariés. Tous les salariés, patron inclus, mettent leur force de travail dans l’entreprise afin de produire de la valeur. C’est cette valeur produite qui génère le chiffre d’affaires de l’entreprise, qui permet de payer les salaires. On n’a jamais vu un propriétaire d’entreprise, un actionnaire majoritaire, puiser dans son patrimoine, vendre un château pour payer ses ouvriers. Jamais.
  3. Le travail du patron est-il même une contribution à la création de richesses égale à celles d’un autre employé et/ou ouvrier ? Si, disons, Patrick Pouyanné, PDG de Total, arrêtait de travailler pendant un mois, la France serait-elle aussi impactée lorsque les raffineurs se mettent en grève ? Quand bien même tous les grands cadres de l’entreprise, directeur marketing, directeur financier stoppait le travail, qui pense sincèrement que cela aurait des conséquences tangibles pour la production de carburant ?
  4. Dans le même registre, qui est le plus indispensable au collectif humain pour lequel il travaille ? Karim Benzema ou Patrick Pouyanné ? Même des fans de Barcelone reconnaîtront que le Réal sans Benzema ne leur fait pas aussi peur. Alors que Pouyanné, franchement, si ce n’est pas lui, ce sera son frère. Et même sans lui, le reste des directeurs s’en sortiront très bien. De la même manière avec Jamel Debbouze. Sa notoriété permet au film d’être vu, les gens ne vont pas chez Total parce que l’incroyable Pouyanné dirige la boîte. Ils vont à la station-service car ils y sont forcés pour survivre. Au contraire la figure de Jamel Debbouze est un facteur déterminant pour une meilleure rémunération des techniciennes et techniciens grâce à des bons chiffres d’exploitation du film.

Karim Benzema et Jamel Debbouze ne se vautrent pas dans leurs privilèges en méprisant le peuple, Patrick Pouyanné, si

Si après tout cela vous ne comprenez toujours pas les vives critiques que suscitent Patrick Pouyanné et l’enthousiasme qui accompagne les sorties de Jamel et la consécration de Karim, il reste un argument.

Oui, peut-être que Jamel et Karim sont trop payés, peut-être que dans une société mieux organisée, plus soucieuse de la justice sociale, leur rémunération serait moins importante. Peut-être. Mais aucun des deux ne se vautre avec entrain dans ses privilèges. Karim Benzema a choisi de payer une grande partie de ses impôts en France, volontairement, en reconnaissance au pays qui lui a permis d’être le footballeur qu’il est aujourd’hui. Et Jamel, en plus de payer ses impôts, prend le risque de prendre une position politique en pleine crise sociale. Il sait d’où il vient et que sa réussite individuelle ne remet pas en cause sa conviction « que l’ascenseur social est bloqué au sous-sol et qu’il pue la pisse ! ».

De l’autre côté, on a un patron qui se promène en jet-privé tout en demandant au peuple français de réduire sa consommation de carburant. Un patron qui déclare les yeux dans les yeux des représentants du peuple qu’il ne sait pas définir un super-profits quand son entreprise réalise plus de bénéfices sur le seul premier semestre 2022 que sur toute l’année 2021, pourtant déjà assez faste avec pas moins de 16 milliards d’euros de bénéfices.

Libre à vous de défendre le deuxième camp, l’Insoumission se rangera toujours résolument dans le premier.

Par Ulysse