Carburants. Patrick Pouyanné, le PDG de Total, la multinationale pétrolière multirécidiviste, s’est augmenté de 52% en 2021. Près de 6 millions d’euros par an. Au calme. Une fortune colossale ponctionnée sur les bénéfices incroyables de son entreprise : 16 milliards d’euros en 2021, 18,3 seulement au premier semestre de l’année 2022. Bien sûr, rien à voir avec la flambée des prix des carburants observée en France ces derniers mois. « Et en même temps », Total refuse d’augmenter les autres salaires de son entreprise. La multinationale s’est gavée de super-profits. Mais elle refuse d’accéder aux revendications des salariés des raffineries en grève depuis plusieurs jours : des hausses de S.A.L.A.I.R.E.S. Alors que l’inflation explose le plafond.
Haro sur les grévistes qui bloquent le pays ! Les éditorialistes de plateaux et les macronistes s’étranglent face à un mouvement social qui ne faiblit pas. Ils abusent alors de leur stratégie favorite : diviser les travailleurs entre eux, en montant ceux qui galèrent à faire le plein d’essence avec ceux qui bloquent les raffineries pour demander des hausses de salaires. Diviser pour mieux régner. De son côté, le chef de l’État explique que le blocage n’est pas une façon de négocier. Le même menace de passer en force au Parlement grâce au 49.3 et de dissoudre de l’Assemblée nationale. Notre article.
Carburants : le patron de Total s’est augmenté de 52% en plein crise
« Je gagne 3.8 millions d’euros de salaire [annuel] et je reçois des actions de performance », déclarait le patron de Total en 2019. « Ce n’est pas parce que je reçois ce salaire que je fais mon travail. Si on m’enlève 500.000 euros, ou un million, ça ne changera rien », avait-il complété. Si cela ne change rien, pourquoi ne pas partager sa richesse alors ? Lui en fallait-il encore plus ? Peut-être bien.
L’année dernière, Patrick Pouyanné a vu son salaire augmenter de 52%. Il gagne désormais 6 millions d’euros par an. Au même moment, les Français souffraient des pleins d’essence à deux euros le litre. Qu’avait fait le gouvernement à ce moment-là ? Une taxe ? Un blocage des prix ? Rien de tout ça. « Des fauves face aux citoyens et des carpettes face aux multinationales », avait dénoncé le député François Ruffin.
La multinationale pétrolière n’avait pas jugé opportun de réduire ses marges, de faire preuve d’exemplarité alors que la crise fracassait le pays. Calculer au kilomètre près ses déplacements, voire les réduire, moins manger, vivre dans l’angoisse permanente d’une dépense impondérable. Voilà ce qu’a subi le peuple, pendant que des profiteurs de crise comme Total et Patrick Pouyanné se sont enrichis sur leur dos. Et le PDG ose encore faire l’ingénu : « Moi, je ne sais pas définir un super-profit » sur son banc des accusés de super-profits. Il est grand temps de les faire redescendre sur Terre et de leur inculquer la décence.
Et il y a du chemin :
Faire des efforts : l’appel culotté du PDG de Total
Avec les PDGs de EDF et Engie, Patrick Pouyanné avait signé fin juin une tribune dans le Journal du Dimanche (JDD). Elle constituait un appel aux Français à la sobriété face à la hausse des prix de l’énergie : « L’effort doit être immédiat, collectif et massif. Chaque geste compte ». Le peuple a subi de plein fouet l’inflation des prix de l’énergie. Total n’a pas rogné sur ses marges. La multinationale a réalisé des bénéfices historiques pour une entreprise du CAC 40. Son PDG, Patrick Pouyanné, s’est augmenté de 52% son salaire en 2021.
Et « en même temps », celui-ci a appelé les Français à la sobriété. Un sacré culot, sachant que Monsieur Pouyanné se déplace en jet privé. Quelques questions s’imposent. 18 milliards d’euros de bénéfices au premier semestre 2022 : Patrick Pouyanné est-il sûr que ce ne sont pas des super-profits ? Comment justifier l’augmentation de sa rémunération en pleine crise sociale ? Pourquoi Total n’a pas payé d’impôts en France en 2021 ? De combien précisément s’est enrichie TotalÉnergies grâce à des pleins à plus de 2 euros le litre d’essence ? Le patron de Total doit rendre des comptes aux élus du peuple. Il est aujourd’hui sur les bancs de la mission flash de l’Assemblée nationale sur les super-profits.