Nice. Ce dimanche 24 avril, une bonne sœur et un prêtre ont été agressés de plusieurs coups de couteau par un homme d’une trentaine d’années alors qu’ils préparaient la messe dans l’église Saint-Pierre-d’Arène, au sud de Nice. Celui-ci se trouve être un militant local bien connu du Rassemblement National (RN). Légalement, cet acte peut être qualifié de terrorisme. Légalement, son irresponsabilité pénale liée à sa situation psychiatrique devra être discutée selon l’avocat Arié Alimi. Notre article sur ce que l’on sait à cette heure.
Kevin Ravenna a 31 ans. Il est sympathisant du Front National de la Jeunesse (FNJ), branche jeune du Rassemblement National qu’il rejoint en 2017. Proche de Benoit Loeuillet, dirigeant local du Rassemblement National suspendu pour des propos négationnistes (déclarant qu’il n’y avait « pas eu de mort de masse comme cela a pu être dit » pendant la Shoah), il a lui-même déjà tenu des propos racistes et homophobes en direct à la télévision en 2018 visant notamment Florian Philippot (« Moi j’ai une éducation à l’ancienne et les homosexuels ce n’est pas mon délire. »).
Dans les faits, son irresponsabilité pénale pourra être discutée, étant diagnostiqué bipolaire et ayant séjourné plusieurs fois à l’hôpital psychiatrique. Mais on trouve aussi des motifs politiques : celui-ci voulait « tuer Macron » selon ses dires et se serait rabattu sur l’église et les deux religieux. Comme l’indique Arié Alimi sur Twitter : « Légalement, cet acte peut être qualifié de terrorisme. Légalement, son irresponsabilité pénale liée à sa situation psychiatrique devra être discutée »
Au-delà de l’attaque de Nice, une longue histoire des liens entre Rassemblement National (RN) et attentats terroristes
Ce n’est pas la première fois que le Rassemblement National se trouve mêlé à des attentats ou à leur apologie sur le sol français. En octobre 2019, l’effroyable fusillade à la sortie de la mosquée de Bayonne faisant deux blessés graves ayant provoqué un immense sursaut contre l’islamophobie était menée directement par un ex-candidat RN aux départementales.
Logan N., à l’origine des projets d’attentats de 2017 visant Jean-Luc Mélenchon et Christophe Castaner, et toute une série de lieux de culte musulmans, avait été activement engagé dans la campagne de 2017 de Marine Le Pen et dans celle des législatives de Jean-Lin Lacapelle dans les Bouches-du-Rhône. Il s’était même vu proposé la direction du groupe FNJ de Tarascon.
Enfin, on peut citer Catherine Blein, ex-conseillère régionale RN de Bretagne, condamnée pour apologie du terrorisme pour avoir soutenu sur Twitter l’attentat de Christchurch contre deux mosquées en Nouvelle-Zélande qui avaient fait une cinquantaine de morts.
Plus récemment, c’était Loïk Le Priol et ses acolytes, ayant côtoyés intimement des cadres du RN et du Groupe Union Défense qui passaient à l’action en assassinant le rugbyman argentin Federico Martin Aramburu. L’extrême-droite continue de tuer en France. Elle a heureusement été empêchée hier de prendre le pouvoir. Mais la lutte contre elle et son idéologie meurtrière doit continuer. Toujours nous la combattrons. Et nous la battrons dans les urnes par une Union Populaire élargie et renforcée à l’Assemblée.
François Jarlier