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Présidentielle : Mélenchon élu meilleur défenseur des Droits des Femmes

L’association « Osez le féminisme ! » a publié un classement des différents candidats à la présidentielle selon leur programme en faveur des droits des femmes. Égalité des salaires, lutte contre les violences, garantie du droit à l’avortement, soutien aux mères seules… C’est l’Avenir en commun, le programme de Jean-Luc Mélenchon, qui a été élu le meilleur programme pour les droits des femmes. Dans 34 jours, le bulletin féministe se nomme Jean-Luc Mélenchon. Notre article. Pour cette journée internationale des droits des femmes, journée spéciale sur l’insoumission : retrouvez toute la journée nos éditos, articles et direct des manifestations.

5 ans de macronisme, 5 ans de perdus pour les droits des femmes

La défense des droits des femmes devait être la « grande cause du quinquennat » d’Emmanuel Macron. Que de déceptions. Des paroles sans acte. Si les associations féministes demandent 1 milliard pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, seulement 79 millions y ont été consacrés. « Le discours est bien, mais il n’y a rien qui suit. C’est totalement contradictoire« , dénonce Rebecca Amsellem, fondatrice de la newsletter féministe Les Glorieuses.

La libération de la parole autour de #MeToo, #MeTooInceste, #MeTooThéâtre, #MeTooPolitique ou encore le décompte des féminicides, qui sont de grandes étapes franchies dans la libération de la parole, n’ont pas engendré un changement de cap du gouvernement. À ce sujet, les associations ont pointé les « signaux inquiétants » envoyés par le gouvernement durant le quinquennat : les nominations de Darmanin et Dupond-Moretti. En effet, « si le premier [a été nommé] à la tête de la police en étant accusé de viol, le second [l’a été] à la Justice alors qu’il se posait en adversaire de #MeToo« .

Plus largement, le compte n’y est pas du tout pour les droits des femmes selon Rebecca Amsellem : « Les femmes n’ont pas été intégrées dans le plan de relance économique, aucune valorisation des métiers précaires où les femmes sont dominantes n’a été décidée, les aides sont distribuées sans exiger d’éga-conditionnalité…« 

Mélenchon : sincère féministe et ardent défenseur des droits des femmes

D’aucuns se souviennent de la leçon de féminisme qu’avait donné Jean-Luc Mélenchon à Emmanuel Macron. Ce dernier s’était prononcé contre le crop-top, ce t-shirt dévoilant le nombril, dans les établissements scolaires, et en faveur d’une « tenue décente« . Des propos qui n’avaient pas manqué de faire réagir. Ainsi, le candidat de l’Union Populaire avait fait la leçon au Président de la République, en lui rappellent que le patriarcat était « un arrière-plan constant de l’Histoire, une structure politique contenue mais non-visible qui traverse les structures politiques« .

Concernant les droits des femmes, le programme des insoumis a été co-construit avec les associations féministes sur ces questions. Hier, l’association Osez le féminisme a établi son « féministomètre », c’est-à-dire un classement qui classe les candidats selon les mesures en faveur des droits des femmes dans leurs programmes. Jean-Luc Mélenchon et le programme l’Avenir en Commun sont arrivés en tête.

Défense des droits des femmes : le programme ambitieux des insoumis

Le projet des insoumis est simple : l’égalité réelle, ici et maintenant. S’il faut modifier la loi, il va aussi falloir faire évoluer les pratiques sociales pour l’instaurer. C’est avant tout une question de volonté politique, que les insoumis ont pleinement. D’abord, ils veulent en finir avec les violences systémiques faites aux femmes. Nous pouvons citer deux mesures-clés : la création d’un Haut-commissariat dédié à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles qui aura liens privilégiés avec les associations ; allouer le milliard d’euros de budget qu’elles demandent pour lutter contre ce fléau.

La défense des droits des femmes passe par l’égalité de revenus. Si les insoumis veulent avant tout porter le SMIC à 1 400 euros nets, ils augmenteront aussi les sanctions financières et pénales prévues à l’encontre des entreprises qui ne respectent pas l’égalité salariale. Ils comptent également abroger le quotient conjugal et revaloriser l’allocation de soutien familial, versée aux mères célibataires.

Le droit de disposer de son corps et l’accès égal à la santé sont deux points majeurs dans la défense du droit des femmes. Il est clair que le combat pour le droit à l’IVG est loin d’être achevé. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon souhaite l’inscrire dans la Constitution afin de le protéger des attaques réactionnaires, tout en le rendant effectif sur l’ensemble du territoire et en supprimant la double clause de conscience des médecins. Concernant l’accès à la santé, le candidat de l’Union Populaire demande entre autres à ce que la contraception soit en accès libre et totalement gratuite, et que l’on redonne davantage de moyens aux associations comme le Planning familial.

Enfin, c’est la société dans son ensemble qui doit sortir des normes patriarcales. Les insoumis souhaitent agir au long terme afin que disparaissent petit à petit ces normes qui font tant de mal à la moitié de l’Humanité. Concrètement, cela passerait par une politique résolue de féminisation des titres et des textes officiels, et par la suppression de la catégorisation masculin/féminin dans tous les documents officiels. Entre autres, il s’agira de lutter aussi contre les représentations discriminantes des femmes dans les industries culturelles et créatives. Dans 33 jours, pour défendre au mieux les droits des femmes, un seul bulletin : celui de l’Union Populaire.

Par Nadim Février