Ce jeudi 23 septembre 2021, se tenait un débat très attendu entre Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour sur BFMTV. Et le verdict est sans appel : une victoire par KO de Jean-Luc Mélenchon. Vide absolu sur l’écologie et le social, fake news sur l’immigration, Jean-Luc Mélenchon a démasqué Éric Zemmour devant la France entière. Fait suffisamment rare pour être souligné, nombre de journalistes ont conclu à une victoire de Jean-Luc Mélenchon. Notre article.
Coquille vide. L’attraction médiatique de la rentrée a déçu. Très attendu, Éric Zemmour, a été démasqué ce jeudi soir par un très bon Jean-Luc Mélenchon. Très agressif, refusant de répondre aux journalistes, le polémiste d’extrême droite, pourtant habitué des débats télévisés, n’était visiblement pas prêt à délaisser son costume de chroniqueur pour enfiler celui de candidat crédible à l’élection présidentielle.
Sorti de ses thématiques de prédilection, l’islam, l’immigration, le « grand remplacement », le polémiste a semblé pour le moins mal à l’aise. Et y compris sur « son terrain », l’homme condamné à trois reprises pour incitation à la haine, a enchaîné les fake news. Dans les cordes, le polémiste a sorti deux arguments « massue » : Jacques Bainville, journaliste maurassien militant de l’Action Française, et Boualem Sansal, un écrivain algérien… de science fiction. Pas à la hauteur d’un débat qui se voulait sans soutes, dans son esprit, un marchepied vers la présidentielle.
Et en deuxième partie d’émission, le constat n’a été guère plus reluisant. L’écologie ? « Pas la priorité » du polémiste. Embêtant quand on connait la nouvelle alarme que constitue la publication du 6ème rapport du GIEC, alors que le dérèglement climatique embrasait la planète. Sur l’économie et le social, le polémiste, qui avait tenu ces derniers jours à rassurer le patronat, a promis que rien ne changerait, son unique priorité étant d’affronter ses maladies imaginaires.
En face, le grand favori de la gauche pour 2022 n’a lui pas déçu. Planification de la bifurcation écologique, partage des richesses, souveraineté alimentaire, 6ème République et constituante, créolisation, unité républicaine du peuple, Jean-Luc Mélenchon a pu dérouler. À l’inverse étonnement détendu aux regards des enjeux, le leader des insoumis a pu ressortir son costume d’instituteur républicain des débats de 2017 et développer son contre projet face à la haine et la division zemmourienne : l’harmonie des êtres humains entre eux et avec la nature, l’entraide plutôt que la fracture.
Et sans surprise, les journalistes ont majoritairement conclu à une victoire du leader des insoumis. « Qu’on l’aime ou pas , évidemment que #Melenchon domine ce débat , marque des points à gauche et renvoie #Zemmour à sa limite de journaliste polémiste. Dans le détail, hormis son obsession « immigration » ,il est brouillon sur tout sujet. Le gap crève les yeux » a par exemple déclaré Françoise Degois, journaliste chez LCI.
De son côté, le chef du service tech de BFMTV, Raphael Grably, n’a pas hésité à complimenter Jean-Luc Mélenchon : « Il y a cinq ans, certains disaient que Mélenchon risquait d’être trop vieux pour 2022… ce n’est clairement pas le cas ». Fait suffisamment rare pour être souligné. Pierre Lepelletier, journaliste du Figaro s’il vous plaît, n’a pas tari d’éloge à l’endroit de Jean-Luc Mélenchon : « Ce débat aura permis à Jean-Luc Mélenchon de développer ses propositions (notamment écologiques) et de prouver qu’il savait toujours tenir tête, tout en restant calme. Précieux pour la bataille du leadership à gauche… ».
Par Pierre Joigneaux.