Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation, a affirmé jeudi 27 août sur France Inter que : « aucun pays au monde » ne payait pour fournir des masques à ses élèves. La veille, le Premier ministre avait lui aussi refusé la gratuité des masques, en utilisant ce même argument : « Pas de gratuité générale du masque. Pas plus qu’il n’en existe ailleurs. » Un mensonge gros comme une maison. La Grèce et l’Italie ont en effet prévu d’offrir des masques gratuits à l’ensemble de leurs élèves. La France insoumise réclame leur gratuité depuis le 12 mai. Le gouvernement lui, a visiblement opté une nouvelle fois pour le mensonge. Sur le sujet des masques, les mensonges d’État sont en effet récurrents ces dernières semaines.
« Aucun pays au monde ne fait la gratuité des masques à l’école » : nouveau mensonge gouvernemental sur les masques
« Aucun pays au monde ne fait la gratuité des masques à l’école« . Cette affirmation du ministre de l’Éducation est tout simplement… une fake news. Selon un article Checknews de Libération : « au moins deux pays proches, la Grèce et l’Italie, ont prévu d’offrir des masques gratuits à l’ensemble de leurs élèves, et cela “aussi longtemps que nécessaire” ». Le gouvernement n’est pas à son coup d’essai. Les mensonges d’État à propos des masques sont en effet monnaie courante ces dernières semaines.
Rappelez-vous. « Le port de masque, en population générale dans la rue, ça ne sert à rien », Édouard Philippe, Premier ministre, le 13 mars. « Les Français ne pourront pas acheter de masques dans les pharmacies, car ce n’est pas nécessaire si on n’est pas malade », Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, le 17 mars. Ou encore : « Il n’y a pas de preuve que le port du masque dans la population apportera un bénéfice. Ce serait plutôt le contraire, à cause d’une mauvaise utilisation » , Édouard Philippe, le 1er avril. Le nouveau Premier ministre, Jean Castex, s’est lui aussi pris au jeu. La veille du mensonge de Blanquer, Jean Castex a déclaré, lui aussi au micro de France Inter : « Pas de gratuité générale du masque. Pas plus qu’il n’en existe ailleurs. » Sornette. Baliverne.
La gratuité des masques : un combat des insoumis depuis des mois
29 avril, Paris, hémicycle de l’Assemblée nationale. Nous sommes en plein confinement. Alors qu’un mois plus tôt, la porte-parole du gouvernement affirmait que le port du masque pouvait s’avérer être « contre productif », le discours gouvernemental évolue en même temps que les stocks se reforment. Au passage, rappelons ici que 600 millions de masques ont été détruits sous le quinquennat Macron : une succession de mensonges d’État pour masquer une responsabilité gouvernementale bien concrète. Au fur et à mesure que les stocks de masques se reforment, évolution radicale donc du discours gouvernemental : le port du masque devient indispensable. Le député insoumis Bastien Lachaud prend la parole, et demande leur gratuité pour toutes et tous. Nous sommes le 29 avril. Mai, Juin, Juillet, Août passent. Quatre mois plus tard, on attend toujours.
Dans les exposés de sa proposition de loi pour la gratuité des masques datant du 12 mai, la France insoumise alerte : « Même si le coût unitaire du masque peut sembler modique, il ne sera pas à la portée des personnes les plus démunies déjà fortement touchées par la crise sociale (…). Celles‑ci seront placées devant l’alternative de payer des masques, ou de manger à leur faim. ». Une réalité peut-être lointaine pour les macronistes, mais bien réelle pour une majorité de français, favorable à 78% à la gratuité des masques selon un sondage Odoxa paru le 30 août. Pour un ménage de 4 personnes, l’ardoise grimpe : 340 euros par mois. Un nouveau genre de taxe : la dépense obligatoire pour aller à l’école, pour marcher dans la rue et pour aller au travail. Masque obligatoire ? Masque gratuit.
Par Pierre Joigneaux.