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Coronavirus : Amazon condamné par la justice. L’inaction du gouvernement interroge.

Le tribunal judiciaire de Nanterre a sanctionné la multinationale Amazon ce mardi 14 avril concernant les conditions de travail de ses salariés et le maintien d’une partie de ses activités. Saisi par le syndicat SUD (Union syndicale Solidaires) et l’association Les Amis de la Terre, la justice a notamment estimé que l’entreprise a « de façon évidente méconnu son obligation de sécurité et de prévention de la santé des salariés ». Cette décision arrive après une lutte de plusieurs semaines auprès du gouvernement et de la justice pour demander une réelle protection des salariés qui doivent poursuivre leur activité malgré le confinement.

Les conditions de protection des salariés régulièrement dénoncées depuis le début du confinement

En plein confinement, des centaines de personnes se rendent chaque jour dans les entrepôts de l’entreprise pour y travailler à l’expédition de colis sans bénéficier des protections nécessaires. Sous peine de lourdes amendes, le groupe du milliardaire Jeff Bezos devra désormais s’assurer de faire une évaluation des risques dans ses entrepôts en lien avec les représentants du personnel.

Si la situation des salariés d’Amazon pose question en France, il en va de même à l’international. Une lettre ouverte intitulée « La santé des salariés d’Amazon passe avant le maintien du marché » avait été adressée le 11 avril dernier par plusieurs eurodéputés au président de la multinationale. En France, elle était notamment cosignée par Leïla Chaibi, eurodéputée insoumise, engagée de longue date pour le droit des travailleurs d’Amazon mais aussi des plateformes de livraison Deliveroo ou Uber Eats.

L’inaction du gouvernement interroge.

Le tribunal demande également à Amazon de se restreindre « aux seules activités de réception des marchandises, de préparation et d’expédition des commandes de produits alimentaires, d’hygiène et médicaux ». Une restriction qui s’applique « dans les vingt-quatre heures » et pour un mois.

Le gouvernement avait été interrogé à plusieurs reprises sur sa définition des activités dites « essentielles » maintenues en période de confinement et sur les mesures de protections imposées. À l’Assemblée nationale, le groupe parlementaire insoumis avait questionné le Premier ministre sur ces sujets.

Pourtant, les activités de livraisons de produits divers n’avaient jusqu’alors jamais été interdites par la majorité LREM et elles continuent d’exposer de nombreux salariés aux risques du coronavirus. Avec cette décision, la justice a donc réaffirmé, à la place du gouvernement, la primauté de la protection des salariés sur les enjeux économiques.

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