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Le nouveau front populaire : un accord historique

Nouveau front populaire. Voici la bannière sous laquelle les différents partis de gauche se présenteront, ensembles et réunis, aux élections législatives du 30 juin et 7 juillet prochain. Des candidatures uniques dans chaque circonscription et un programme de mesures d’urgence et de rupture pour les 100 premiers jours de gouvernement. C’est la promesse des formations politiques de gauche, réunis ce lundi 10 juin toute la journée, à l’initiative de la France insoumise, dans les locaux des Écologistes. LFI, EELV, PCF, PS : tous ont signé un accord ambitieux dans la soirée, ouvrant une nouvelle page de la lutte contre le fascisme dopé par sept ans de macronisme.

Après la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron et la menace d’une extrême droite au pouvoir, l’heure est donc à l’union sur une ligne de rupture avec le macronisme. « Maintenant l’Union. Urgente, forte, claire », avait déclaré Jean-Luc Mélenchon dès le lendemain matin. « La gravité du moment politique l’exige. Nous sommes prêts », avait abondé Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise. Leur accord est une réussite à la hauteur des attentes de la jeunesse rassemblée partout en France par dizaines de milliers contre l’extrême droite et pour réclamer cette union. Notre article.

Le nouveau front populaire : s’unir dans la clarté

« L’unité dans la clarté » : voilà la ligne qui guide la création du Nouveau front populaire. Une formule utilisée par les insoumis dès le lendemain de l’annonce de la dissolution, qui résume l’enjeu des élections législatives à venir. Dès lundi matin, la coordination de la France insoumise a adressé une proposition de rencontre aux formations politiques de la NUPES.

Leurs dirigeants politiques se sont donc rassemblés tout l’après-midi, à l’initiative de LFI, au siège des Écologistes. Même le Parti socialiste, qui avait au départ décliné l’invitation, s’est finalement joint aux discussions pour l’union. C’est à près de 23 heures que l’annonce est tombée : les formations politiques de la NUPES ont signé un nouvel accord d’union. « Nous appelons à la constitution d’un nouveau front populaire rassemblant dans une forme inédite toutes les forces de gauche humanistes, syndicales, associatives et citoyennes […] dans un programme de ruptures sociales et écologiques ».

Un programme qui sera décliné en plusieurs « mesures à engager dans les 100 premiers jours du gouvernement du nouveau front populaire ». Surtout : les partis s’engagent à « soutenir des candidatures uniques dès le premier tour » des élections législatives. Un même procédé qui avait permis à la NUPEs de gagner le premier tour des élections législatives en 2022, devant l’extrême droite et les macronistes. Contre les diviseurs – en première ligne, Raphaël Glucksmann qui annonce dès le lendemain refuser toute union avec LFI, les unionistes ont su se rassembler dans la clarté et la responsabilité.

Pour aller plus loin : Raphaël Glucksmann, fossoyeur du nouveau front populaire : « Il n’y aura pas d’accord avec LFI »

Une jeunesse mobilisée contre le front réactionnaire et raciste

Le secret de cette réussite ? « La conscience de la gravité politique de la situation », d’abord, comme l’a souligné Manuel Bompard. Mais aussi la mobilisation inédite et spontanée de toutes les forces vives de la société. La jeunesse et les quartiers populaires en première ligne. Partout en France, des dizaines de milliers de jeunes se sont rassemblés spontanément dans leurs villes pour lutter contre l’extrême droite de Bardella et Macron, premier responsable de la montée du fascisme. De Marseille à Rennes en passant par Clermont-Ferrand, Strasbourg, Lyon, Bayonne et tant d’autres. À Paris, place de la République, ils étaient des milliers en réaction à la dissolution, déterminés à se battre pour porter une alternative pour le peuple.

Un rassemblement qui s’est vite transformé en manifestation devant le siège des Écologistes où se tenaient les négociations pour ce Nouveau Front populaire. Les « Tenez vos engagements ! », « Tout le monde déteste Bardella » ou encore « Même si Macron ne veut pas nous on est là, pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur ! » se sont mêlés aux chants en soutien à la Palestine et aux slogans antifascistes.

Un seul objectif : pousser les dirigeants des formations politiques de gauche à un accord clair et ambitieux pour les élections ; leur rappeler l’urgence d’une union populaire pour porter la rupture face aux macronistes et à l’extrême droite. Après l’annonce de l’union par Manuel Bompard, Marine Tondelier et les autres : soulagement et détermination chez les manifestants. « On ne lâchera pas ! » ont-ils continué à scander jusqu’à tard dans la soirée.

Partout, tout le temps, la pression populaire est nécessaire pour construire l’alternative à Macron et combattre l’extrême droite raciste. Le nouveau front populaire pourra compter sur cette jeunesse, qui a voté en immense majorité pour la liste de Manon Aubry ce 9 juin. Les 18-24 l’ont en effet placé largement en tête à 31%, devant le RN et les macronistes. Un appui politique nécessaire à la nouvelle bataille politique qui s’ouvre.

Un nouveau front populaire pour gagner le 30 juin et 7 juillet prochain

La jeunesse qui se mobilise l’est pour la victoire, comme les insoumis et les autres composantes de ce nouveau front populaire. Battre l’extrême droite de Bardella et Le Pen dans les urnes le 30 juin et 7 juillet prochain, voilà l’objectif de cette coalition. En somme : gouverner. Tourner la page de 7 ans de macronisme, marchepied ultime d’une extrême droite raciste et antisociale. Louis Boyard, député LFI sortant du Val-de-Marne, le déclarait ce matin, mardi 11 juin au micro de RTL : « Dans 3 semaines, on gagne et on change ce pays ! »

La vitesse avec laquelle les formations politiques de la Nupes sont parvenues à ce nouvel accord, poussé par les insoumis, est un gage d’espoir indéniable pour la victoire le 30 juin et 7 juillet prochains. « À présent, il faut, sans trêve ni pause, agir, regrouper, mettre en mouvement partout où des forces sont disponibles. Moins de paroles, plus d’action, le slogan est désormais une ligne de conduite urgente » a conclu Jean-Luc Mélenchon dans sa note de blog à ce sujet. Cap sur le 30 juin.

Pour aller plus loin : « L’union de nouveau », une note de blog de Jean-Luc Mélenchon