retour à l'austérité

Austérité en Europe : les socialistes, les macronistes et la droite votent pour le racket

Hier, le retour à l’austérité à perpétuité a été voté au Parlement européen par la coalition des groupes socialiste, de droite et des macronistes. « Le pire programme d’austérité depuis des années » dénoncent beaucoup de responsables insoumis et syndicaux. Hier, en meeting à Strasbourg, Manon Aubry, tête de liste LFI pour les élections européennes du 9 juin, l’a souligné : « La réalité, c’est que les socialistes, la droite et les macronistes gouvernent ensemble au Parlement européen. Ils viennent de voter la funeste réforme des règles budgétaires, qui nous condamne à l’austérité à perpétuité », pointant un nouveau triptyque : « On a maintenant la troïka Macron-Glucksmann-Meloni ! »

Cette nouvelle réforme du Pacte de Stabilité et de Croissance (PSC, créé en 1997), en discussion depuis 2019, vient donc réaffirmer les modalités d’applications des critères de Maastricht, autrement dit la limitation du déficit à 3% du PIB, et de la dette à 60% du PIB. À 367 voix pour et 161 contre, le Parlement européen renoue avec les pires exigences austéritaires budgétaires de l’Union européenne. Celles-là même que combat la liste de l’Union Populaire de Manon Aubry. Son groupe est le premier à s’être engagé pleinement dans la bataille contre ce texte.

En adoptant ces nouvelles règles budgétaires, les forces politiques condamnent les Français et les européens à perpétuité. La sanction est ferme : le sacrifice des écoles, des hôpitaux, de la protection sociale, de la transition écologique, et plus encore. « Une pure folie ! Le 9 juin, la riposte viendra du peuple ! » assène Manon Aubry sur Twitter. Notre brève.

Le Parlement ressuscite des critères de Maastricht pourtant agonisants

Après leur suspension pendant la crise du Covid-19, du 20 mars 2020 jusqu’au 1ᵉʳ janvier 2024, les critères de Maastricht font leur grand retour. Loin de tout bon sens social et économique, dans la droite lignée de Macron. Quelques jours plus tôt, son Gouvernement présentait en effet en Conseil des ministres le « Programme de stabilité 2024-2027 », actant de nouveaux milliards de coupes budgétaires pour respecter les règles européennes.

Pourtant, après la crise du Covid, l’espoir d’un changement de cap avait brièvement été à l’ordre du jour. Les appels à prendre en compte et à retenir les leçons de la crise après le Covid se sont multipliés, y compris chez les hauts dirigeants et hauts fonctionnaires. Le premier projet de réforme du PSC de la Commission européenne, présenté en novembre 2022, prévoyait un assouplissement des critères de Maastricht et une plus grande marge de manœuvre laissée aux États concernant la trajectoire de leurs finances publiques.

Rien de révolutionnaire puisque les seuils de 3% et 60% existaient toujours dans l’idée, mais a minima un pas de côté salutaire qui aurait pu être la première pierre d’une remise en cause générale du paradigme de Maastricht.

Hélas, le texte voté par le Parlement ce 23 avril est un coup de massue aux espoirs des Français pour une vie meilleure. Retour à l’austérité classique : la Commission européenne continuera d’inciter les états à revenir dans les clous de Maastricht, en surveillant exclusivement la diminution de leurs dépenses publiques – rien sur la hausse des recettes donc. La France devra supprimer l’équivalent de 0.8 points de PIB par an sur quatre ans. L’équivalent de 75 milliards, soit près de 20 milliards par an en moyenne. Bref, l’orthodoxie budgétaire est néfaste pour le peuple : coupes dans l’hôpital, l’école, les investissements écologiques, les retraites, l’assurance chômage, etc.

Le Parlement européen n’a rien appris des erreurs des crises de 2008 et des dettes souveraines en 2010-2012. Il s’entête dans une voie délétère, contre l’avis du peuple et de la majorité des économistes – voir à ce sujet Jean Pisani-Ferry ou François Geerolf.

Retour à l’austérité à perpétuité en Europe : les socialistes main dans la main avec la droite

Ce texte a été voté par la coalition des groupes socialiste (dont fait partie Raphaël Glucksmann), macroniste et de droite au Parlement européen, contre les intérêts du peuple. Les syndicats européens étaient d’ailleurs nombreux à se réunir devant le Parlement pour dénoncer ce vote. La liste de l’Union Populaire menée par Manon Aubry met quant à elle le combat contre l’austérité au cœur de sa campagne pour les élections du 9 juin.

Pierre angulaire du programme, « Sortir de l’austérité et partager les richesses » constitue en ce sens le tout premier chapitre du programme des insoumis disponible en ligne. Manon Aubry a déclaré a plusieurs reprises vouloir faire du 9 juin un « référendum contre l’austérité et le racket social de Macron ». La France Insoumise se bat, elle aussi, depuis des années, pour l’abandon des critères de Maastricht, inventés « sur un coin de table » dans les années 80 pour des raisons politiques, sans aucun fondement économique.

Pour Manon Aubry donc, « Il faut choisir. C’est la dette ou la vie. Le 9 juin, votez #UnionPopulaire pour sortir de l’ornière budgétaire. » Contre ce retour à l’austérité et face à l’alliance des droites, des macronistes et des socialistes, la liste de l’Union Populaire souhaite affronter frontalement l’orthodoxie budgétaire des différentes institutions de l’Union européenne avec ses nouveaux eurodéputés.

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