Près de 550 personnels de l’Éducation nationale, parents d’élèves et lycéens se sont réunis en soirée à Nantes, ce jeudi 11 avril, à l’initiative d’une large intersyndicale de l’Enseignement en Loire-Atlantique (CNT, Ferc-CGT, FNEC FP FO, FSU, Sgen-CFDT, Sud-Education, Unsa-Education), du Syndicat national lycéen 44 et des parents d’élèves (FCPE 44 et groupe WhatsApp des parents d’élèves 44). Au cœur de la mobilisation, la revendication de retrait du « choc des savoirs », des « groupes de niveau » et du « tri social ».
Un non au « choc des savoirs » et oui au « choc des moyens. Pour des recrutements supplémentaires, pour des hausses de salaires, pour la baisse des effectifs d’élèves dans les classes. Découvrez le reportage du partenariat entre l’Insoumission.fr et Informations ouvrières qui s’associent pour proposer à leurs lecteurs des contenus sur les résistances et les luttes en cours aux quatre coins du pays. À retrouver sur tous les réseaux de l’Insoumission et d’Informations ouvrières.
Éducation : contre le « choc des savoirs », pour le « choc des moyens »
Les différentes opérations écoles ou collèges « morts » ont été suivies avec réussite dans une soixantaine d’établissements scolaires. Lors de la Grande soirée pour l’École, Édith, mère d’élève à l’initiative de la création d’une boucle WhatsApp des parents d’élèves du 44, co-organisatrice de l’évènement, reprend ainsi l’historique : « Nous étions une quarantaine réunie, lorsque nous avons décidé de créer une boucle WhatsApp de parents. Nous sommes aujourd’hui 2 000 sur le groupe : il est saturé ». Ces parents d’élèves ne sont pas forcément des militants, ni des adhérents d’une organisation existante. Outrés par les mesures d’Attal et ses conséquences pour leurs enfants, ils ont spontanément rejoint cette boucle afin de s’organiser.
Pour aller plus loin : « Choc des savoirs », pénurie de moyens, groupes de niveaux : la large mobilisation contre la casse de l’École publique
De nombreux témoignages ont montré l’ancrage de la mobilisation, chez les personnels comme les parents d’élèves, venus d’au moins 22 communes. Plusieurs chefs d’établissements sont également intervenus, parmi lesquels une élue du bureau national d’ID-FO, principale d’un collège de Nantes. Elle est d’ailleurs signataire de la tribune de 34 chefs d’établissement contre le choc des savoirs, qui a réaffirmé la position de son syndicat pour le retrait des mesures Attal – véritable « chaos des savoirs ».
Les interventions de deux universitaires, ainsi que les échanges qui ont suivi, ont permis de rappeler que le « choc des savoirs » s’inscrit dans une politique ségrégative d’ensemble, dont les « groupes de niveau », issus notamment des programmes présidentiels du RN et de Reconquête, ne sont qu’un aspect.
Il est revenu aux différentes organisations syndicales de clore la soirée. Les co-secrétaires du SNL 44, Ange et Ethan, ont ainsi fait le lien entre le thème de la soirée et leur refus du SNU, de l’uniforme et de Parcoursup : « La solution que nous voulons est très simple : abroger Parcoursup et refaire du bac un diplôme national permettent d’accéder aux études supérieures de notre choix ». Dès le lendemain, deux nouveaux blocus étaient organisés dans deux lycées nantais pour le retrait du « choc des savoirs ».
Sont également intervenues la secrétaire générale du Snes-FSU et la cosecrétaire fédérale de Sud Éducation. Venant du collège Allende, de Rezé, très mobilisé, le représentant FO a mis en avant le travail de terrain, déclarant notamment : « Le syndicat doit être au service du mouvement social ».
Cette Grande soirée pour l’École s’inscrit dans une dynamique et une volonté de combattre la politique d’Emmanuel Macron, dont le rap « tu nous casses l’école », créé par des parents d’élèves de Nantes et retransmis en fin de soirée dans un clip composé avec les vidéos d’une quarantaine d’établissements mobilisés, est une expression.
C’est une illustration de la volonté de tous d’être partie prenante de toutes les initiatives, tout comme les assemblées générales à tous les niveaux, permettant impliquer un nombre toujours plus grand de personnels, de parents d’élèves et de lycéens. S’agit-il de « tenir dans la durée », d’être « endurant » comme a pu le titrer un quotidien local, comme s’il parlait de coureurs de fond menacés d’épuisement ? L’objectif est plutôt, bel et bien, de se donner tous les moyens pour gagner.