Hausse des factures d’électricité. Ce jeudi 11 avril, le Parlement européen vient de voter la non-réforme du marché de l’électricité. Un vote terrible pour les factures d’électricité des Français, puisqu’il acte la fin des tarifs réglementés et généralise la privatisation de l’électricité. Sans surprise, aucune évocation de la taxation des super-profits, pourtant à l’origine de la flambée des prix qui étranglent ménages, entreprises, collectivités depuis des mois. L’insoumission était revenue longuement sur l’absurdité de ce marché européen de l’électricité, que le vote d’aujourd’hui ne fait que prolonger.
Le groupe de la France Insoumise est le seul à avoir combattu cette nouvelle attaque. Marie Toussaint, tête de liste des Écologistes aux élections européennes, a voté pour ce texte aux côtés de la droite macroniste et Bellamy. Raphaël Glucksmann, lui, a opté pour la politique de la chaise vide : il n’a pas daigné être présent pour ce vote crucial. Peut-être était-il trop occupé par le Pacte Asile immigration voté hier, que son groupe socialiste a largement co-écrit avec la droite du Parlement européen. Bardella a, lui aussi, fait la démonstration de son inutilité en s’abstenant. Notre brève.
Hausse des factures d’électricité, une réforme contre les Français
Après plus d’un an de négociations, le Parlement a donc validé cette non-réforme du marché de l’électricité, au détriment des porte-monnaies des ménages français et européens. En pleine crise de l’électricité, les producteurs d’électricité français ont engrangé plus de 30 milliards d’euros de profits. De l’autre côté de la barrière, les Français ne parviennent plus à se chauffer, des milliers d’artisans mettent la clé sous la porte, des communes coupent dans les services publics pour payer leur facture.
Dans ce contexte, le texte voté ce jour-ci préfère renforcer les mécanismes de marché – dont l’inefficacité n’est plus à prouver – plutôt que réguler les tarifs et la production d’électricité. Et ce, avec l’aval d’une partie de la gauche française et européenne. Un naufrage idéologique et stratégique, dont les Français les plus précaires devront essuyer les frais.
LFI sur le front, Glucksmann et Toussaint contre les Français
Raphaël Glucksmann et Marie Toussaint n’ont que faire de cette situation d’urgence sociale. Si leurs silences sont éloquents, leurs votes parlent aussi à leur place. Glucksmann avait piscine, Toussaint a voté en faveur de cette non-réforme. Le groupe de LFI a été le seul à proposer de sortir l’électricité du marché pour remettre aux mains de la puissance publique la production et la définition du prix de l’électricité. Une mesure défendue historiquement par le camp populaire. Les autres groupes politiques ont été aux abonnés absents pendant les durs mois de négociations.
Pire : Marie Toussaint et son groupe ont donc soutenu ce texte dans les urnes aux côtés de le droit. À revers de leur soutien affiché aux classes populaires donc. En pleine campagne européenne, les Écologistes démontrent une opposition avec les aspirations du bloc populaire ; qui souhaite simplement pouvoir se chauffer correctement. Le camp de Glucksmann, lui, réaffirme son profond désintérêt pour la question sociale – comme il l’avait lui-même affirmé publiquement.
Chez la France Insoumise, autre ambiance. Ses élus proposent la sortie claire et nette de ce marché absurde, et ont combattu pendant des mois cette réforme débattue au Parlement. Le groupe demandait a minima le maintien de la taxation des superprofits des énergéticiens et la pérennisation des tarifs réglementés. Aucune de ces propositions n’a été retenue.
« Le combat continue », affirme Marina Mesure, eurodéputée LFI cheffe de file sur la question. « Le 9 juin votez pour la seule liste qui remettra les biens essentiels entre les mains du peuple » continue-t-elle. Certains votes ont la vertu de clarifier des situations politiques et d’en faire apparaître les lignes de clivages essentielles pour le corps social. Celui d’aujourd’hui en fait partie. Ce jeudi, le camp du peuple était profondément du côté de l’opposition à ce texte. Les élections européennes de juin prochain seront une occasion de plus pour les français de faire entendre leur voix contre de nouvelles hausses des factures d’électricité.
Par Zoé Pébay