La hausse des prix et des factures n’en finit pas de faire des ravages en France. En ce début de printemps, chaque famille continuer d’avoir les yeux rivés sur ses tickets de caisses et sur ses compteurs de gaz et d’électricité. Hier, ce fut l’un des sujets abordés lors du débat sur Public Sénat entre les différents candidats aux élections européennes. À l’exception de Manon Aubry, la tête de liste insoumise, tous les candidats débattant hier soir appartenaient à des groupes politiques qui ont acté la hausse des factures des Français en votant la réforme du marché de l’électricité en juillet dernier.
La tête de liste insoumise s’est distinguée en rappelant qu’elle seule avait refusé d’acter ces hausses de prix en « combattant cette réforme du marché de l’énergie qui met fin aux tarifs réglementés et prend tout le monde à la gorge, familles comme entreprises ». Manon Aubry a poursuivi en appelant à sortir de cette logique du tout marché, qui lorsqu’elle est appliquée à d’autres secteurs, à l’instar des hôpitaux, tue des centaines de patients par mois. Notre article.
Marché européen de l’électricité : une horreur libérale de la droite et l’extrême droite
A cause du marché européen, nous payons un prix de l’électricité 5 fois supérieur à son prix de production. Ce 1ᵉʳ février 2024, les factures d’électricité ont augmenté de 10%, soit 45% de hausse ces deux dernières années : un choix politique sans aucune justification et décidé du seul fait d’Emmanuel Macron. Cette hausse s’ajoute et s’inscrit pleinement dans celles organisées par la libéralisation du marché européen de l’électricité. Depuis la mise en place de ce mastodonte libéral, le tarif réglementé a plus que doublé, au détriment des ménages et des TPE/PME.
Et la situation va aller en s’aggravant, comme l’avait déjà expliqué Manon Aubry, députée européenne insoumise : « La réforme en cours du marché européen va mettre fin aux tarifs réglementés, et seul le marché décidera avec à la clé, des prix qui vont exploser ».
Qui profite de ce marché absurde ? Les fournisseurs et les producteurs avant tout, comme l’explique Marina Mesure, elle aussi députée LFI européenne, contactée par nos équipes : « Le coût réel de l’électricité ne varie pas depuis dix ans… Les factures flambent car les hausses de prix sont liées au gavage des producteurs et des fournisseurs… Seul le retour à la gestion publique par la sortie du marché européen, avec un pôle public de l’énergie, permettra des tarifs réglementés qui correspondent aux couts de production et non à la spéculation des marchés ».
Une gestion publique qu’Emmanuel Macron refuse pour lui préférer une gestion prévisionnelle des entreprises, au détriment de la planification nécessaire du secteur stratégique de l’électricité. Le socialistes, les écologistes, la droite et l’extrême droite ont donc voté pour une aggravation de ce système.
Pour aller plus loin : « Marché européen de l’électricité : ce système absurde qui fait flamber les factures »
LFI aux côtés des français pris à la gorge par la hausse des factures d’énergie pour sortir du chaos du marché
Manon Aubry l’a fermement rappelé à ses adversaires lors du débat : « Les groupes politiques autour de la table ce soir ont approuvé la fin des tarifs réglementés de l’électricité. Bardella comme Hayer sont d’accord pour laisser faire. Ce sont des hypocrites !«
La France Insoumise propose de sortir pleinement du marché européen de l’électricité et d’assurer la gratuité des premiers kilowattheures. En parallèle, elle porte un rétablissement des tarifs réglementés qui correspondent aux coûts de production et non à la spéculation du marché.
Au Parlement européen, Marina Mesure avait d’ailleurs proposé de nombreux amendements pour porter nos propositions en Europe : sortie du marché pour les Etats qui veulent rétablir un contrôle public sur la production et la vente d’électricité, établissement de tarifs réglementés, fin du système marginaliste qui indexe les prix de l’électricité à 3% ou encore interdiction de réduire la puissance électrique délivrée aux ménages et PME pour impayés.
Sans réponse. Face aux inconsistants et aux irresponsables, Manon Aubry a donc été bien seule à rappeler la nécessité de réguler la folie d’un marché qui écrase ses citoyens.
Valérie Hayer l’a elle-même rappelé ce soir : « Bien sûr que je souhaite que l’on reste dans le marché européen !« . Un enthousiasme débordant contre les intérêts de millions de gens et de milliers de PME, une fois de plus. Mais Valérie Hayer est aussi une hypocrite : elle défend le bouclier tarifaire de Macron en France mais vote contre les tarifs règlementés à Bruxelles. Même son de cloche du côté de la droite (Bellamy) et de l’extrême droite (Marion Maréchal et le RN aux abonnés absents) qui ont d’autres priorités que le pouvoir d’achat des français.