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Européennes 2024 : LFI crée la surprise en dévoilant sa liste d’union populaire

Européennes 2024. « Cette liste incarne l’alternative de rupture […] Plus nous seront haut eux européennes, mieux nous serons disposés à prendre le pouvoir en 2027. » En conférence de presse cet après-midi, l’enthousiasme et la satisfaction sont papables sur les visages des élus insoumis. Manuel Bompard, Nathalie Oziol, Paul Vannier, Manon Aubry ont présenté la liste de LFI pour les élections européennes 2024. Une « liste de l’union populaire qui dépasse très largement les rangs de la France insoumise ».

Le « largement » est en effet au rendez-vous et la démonstration de force, et de l’union, bien présente. L’ancien coordinateur national de Génération.s, Arash Saeidi, l’eurodéputé écologiste Damien Carême ou encore Camille Hachez, ancienne responsable nationale des Jeunes écologistes, porterons le programme de rupture de la NUPES pour les européennes. Des visages qui côtoient ceux de Rima Hassan, juriste franco-palestinienne connue pour sa haute lutte pour les droits du peuple Palestinien. « Une grande fierté » souligne Manuel Bompard. À ses côtés, de nombreux autres associatifs, syndicalistes, personnalités engagées telles qu’Anthony Smith, inspecteur du travail.

Un pari réussi pour l’organisation insoumise. Et ce n’était pas gagné. LFI s’est heurtée à des portes fermées en série par ses anciens partenaires refusant de faire liste commune. « Quand on porte depuis 2 ans le programme la NUPES, la cohérence c’est de faire liste commune avec les seuls qui portent jusqu’au bout son programme » soulignait l’écologiste Damien Careme quelques instants avant la conférence de presse. Prochaine étape pour LFI : la liste est désormais soumise à l’approbation des insoumis jusqu’au vendredi 15 mars, la veille de leur Convention. Notre article.

La méthode de LFI : comment les insoumis ont construit leur liste pour les européennes 2024

Comment les insoumis ont-ils élaboré cette liste ? Par une méthode « collective »‘ précise la députée insoumise Nathalie Oziol, avant de détailler le long processus d’élaboration de la liste. En janvier 2024, un appel à candidatures a été adressé aux insoumis, via la plateforme Action populaire. Plus de 1 600 candidatures ont été reçues, soit 3 fois plus que lors des dernières élections européennes de 2019. Ces multiples candidatures ont été transmises aux boucles départementales de LFI, qui rassemblent les différents co-animateurs et co-animatrices de groupes d’action insoumis.

Elles se sont rassemblées et ont délibéré collectivement à ce sujet, avant de faire remonter leurs observations au comité électoral. Paradoxe : LFI fait souvent l’objet d’attaques quant à la prétendue problématique de « démocratie interne ». Et pourtant, peu d’appareils politiques peuvent se targuer d’un processus d’élaboration de liste électorale aussi aboutie et participatif. Un processus qui est aussi, en ce point, similaire sur la méthode retenue pour arrêter les feuilles de route du mouvement lors des assemblées représentatives du mouvement.

Au total, 93,8% des candidatures insoumises ont été remontées par les membres des boucles départementales. L’élaboration de cette liste est l’aboutissement de plusieurs mois d’échanges avec des organisations et des personnalités extérieures à LFI, le tout durant « quatre longs week-ends de travail, soit environ plus d’une centaine d’heures de travail. » précisent Nathalie Oziol et Paul Vannier. Un travail de fourmi, notamment assuré par quinze volontaires, membres du comité électoral, dont tous les élus ont salué « l’intense travail ».

Sur ces centaines d’heures, ce comité s’est assuré du respect de nombreux critères pour garantir « une liste représentative et de diversité ». Un pari réussi. La liste assure ainsi la parité de genre (41 candidates et 40 candidats), la diversité des profils sociaux, des implantations géographiques et les différences d’âge. Ainsi, 13 candidats de la liste proposée ont moins de 30 ans et le plus jeune a 20 ans. Résultat, la moyenne de la liste est de 42 ans. Aurélien Le Coq et Emma Fourreau, co-animateurs des Jeunes insoumis, sont respectivement à la 10ᵉ et 9ᵉ place de la liste.

La liste reconduit sans surprise les eurodéputés LFI sortants, « forts de leur très bon bilan » : Younous Omarjee, président de la commission des Régions au Parlement européen ; Leïla Chaibi, actrice majeure de la directive sur les travailleurs ubérisés torpillée par Emmanuel Macron ; Marina Mesure, engagée pour la sortie du marché de l’électricité et dans le syndicalisme international, notamment pour la protection des travailleur·ses ; et bien sûr Manon Aubry, présidente du groupe La Gauche au Parlement européen, en tête de liste.

« Notre liste est à l’image du mouvement : 59% des candidats sont membres d’un groupe d’action, 44% sont co-animateurs ou co-animatrices, les autres sont toutes et tous impliqués dans un groupe thématique ou dans une responsabilité au sein du mouvement. Vis-à-vis de la feuille de route que nous avions à l’issue de la dernière assemblée représentative, [dont la feuille de route a été votée] par plus de 92% des insoumis, le mandat est rempli ! », se félicite Nathalie Oziol. Dès à présent, une votation a été lancée sur le site de la France insoumise, afin que les militants puissent s’exprimer sur cette proposition de liste.

Pour aller plus loin : Européennes 2024 : qui sont les 12 millions de personnes non-inscrites ou mal-inscrites sur les listes électorales ?

« Une liste de l’union populaire qui dépasse très largement les rangs de la France insoumise »

Rima Hassan, Anthony Smith, Arash Saeidi, Damien Carême… Ils sont nombreux à rejoindre la liste de la France insoumise pour les élections européennes de 2024. Des personnalités connues et reconnues pour leurs combats et parcours militants. Parmi elles, la juriste franco-palestinienne Rima Hassan. C’est « une grande fierté de l’avoir à nos côtés » souligne Manuel Bompard.

Petite fille de Palestiniens chassés de leur terre à la création de l’État d’Israël, la juriste se bat depuis toujours pour les droits du peuple Palestinien, pour son droit à l’auto-détermination. Elle préside aujourd’hui l’Observatoire des Camps de Réfugiés et se veut la voix des « indésirables ». La défense du peuple Palestinien est ainsi représentée sur la liste LFI en parfaite cohérence avec la position du mouvement qui, dès le 7 octobre, a appelé au cessez-le-feu en Palestine.

Le monde du travail n’est pas en reste, loin de là. L’inspecteur du travail Anthony Smith, dont l’Insoumission.fr vous parlait il y a quelques jours à travers notre enquête sur les accidents du travail, figure lui aussi en très bonne place.

Outre les nombreuses personnalités issues du monde syndical, associatif et politique, sur lesquelles l’Insoumission.fr reviendra dans de prochains articles, la liste LFI « associe une série d’organisations ou de composantes politiques ». L’ancien coordinateur national de Génération.s, Arash Saeidi, l’eurodéputé écologiste Damien Carême ou encore Camille Hachez, ancienne responsable nationale des Jeunes écologistes, porterons le programme de rupture de la NUPES pour les européennes. De même que le parti Révolution écologique pour le Vivant (REV), un collectif de membres de Génération·s, le parti Péyi-A de Martinique, le parti Pour la Réunion ainsi que le collectif Seine-Saint-Denis au cœur.

Côté insoumis, la campagne se lancera définitivement le 16 mars, lors de la Convention de l’Union populaire au Parc des Expositions Paris Nord Villepinte.

Par le comité de rédaction