Amélie Oudéa-Castéra

« Il faut qu’elle parte » : après les mensonges en série d’Amélie Oudéa-Castéra, les appels à sa démission se multiplient

« Faites un effort », déclarait Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux Olympiques en novembre dernier, en s’adressant aux plus de 2 000 étudiants expulsés de leurs logements CROUS en vue des JO. En proposant honteusement une indemnité de « 100 euros » et « deux places offertes » en échange de leur expulsion, le propos avait alors provoqué, à raison, un tollé d’indignations.

Depuis quelques jours, Amélie Oudéa-Castéra, désormais ministre des JO et de l’Éducation nationale, est de nouveau dans la tourmente, avec des appels à sa démission qui n’en finissent pas de s’enchaîner depuis ce week-end. En cause, le 12 janvier, la ministre multi-millionnaire et cousine de plusieurs présentateurs télévisés s’est justifiée d’envoyer ses enfants à Stanislas, une école privée d’extrême droite. Fraichement nommée, la ministre de l’Éducation nationale censée défendre l’école publique la dézingue. Notre article.

Mensonges et mépris pour l’école publique

Amélie Oudéa-Castéra, fraichement nommée ministre, a justifié la scolarisation de ses enfants à Stanislas en évoquant « les paquets d’heures » d’enseignement non-remplacées lors des absences de professeurs à l’école publique. « Des propos lunaires et provocateurs contre le service public d’éducation et ses personnels » a réagi Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, à l’instar de nombreuses autres voix syndicales et des enseignants.

Des propos aussi gravement mensongers : à Libération, l’ancienne institutrice du fils de la ministre a affirmé n’avoir jamais été absente durant les six mois où l’enfant de la ministre a été scolarisé à l’école publique. Résultat : les appels à la grève et à sa démission se multiplient. « Elle ne peut pas demeurer ministre de l’Éducation nationale », a déclaré ce matin Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise.

Déstabilisé par une pression qui s’accroit, la ministre a tenté un rétropédalage, en vain, ce matin : « Jamais mon mari et moi n’avons priorisé autre chose que le bien-être de notre enfant (…) je crois en l’école publique ». Des propos qui ne passent pas, et n’ont pas suffi à désamorcer la polémique. Isolée, Amélie Oudéa-Castéra peut toutefois compter sur l’extrême droite pour la défendre, le maire RN de Béziers Robert Ménard déclarant ce matin : « Elle dit ce que tout le monde pense ».

Saccage de l’école publique : Emmanuel Macron et Amélie Oudéa-Castéra responsables du séparatisme scolaire

Si l’école publique va de plus en plus mal, à qui la faute ? Depuis 2017 et l’élection d’Emmanuel Macron, le saccage de l’école publique s’aggrave année après année. Tous les signaux d’alertes sont connus : crise de recrutement, augmentation des démissions, développement du privé lucratif qui prospère sur l’affaiblissement du service public.

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Résultat : chaque année, la part d’élèves issus de milieux défavorisés augmente dans le public et recule dans le privé. À Paris par exemple, un quart des élèves scolarisés dans les collèges publics sont issus de familles défavorisées, soit six fois plus que dans les collèges privés. L’enseignement privé sous contrat, à 96 % catholique, scolarise deux fois moins de boursiers que dans l’enseignement public. Pourtant, les communes sont obligées de verser la même somme par élève aux écoles, qu’elles soient privées sous contrat ou publiques.

Les mêmes qui, comme Amélie Oudéa-Castéra encensent et financent l’école privée à 80% par l’argent public, sont responsables du saccage de l’école publique, et des conditions de travail déplorables des enseignants, ces passeurs de savoir brutalisés chaque jour un peu plus par un pouvoir qui a choisi son camp, et son école.

Par Sylvain Noël, rédacteur en chef