Le Pen. Le 5 novembre 2023, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, et Gérard Larcher, président du Sénat, ont appelé à une « grande marche civique contre l’antisémitisme ». Une manifestation pour assumer « le droit d’Israël à se défendre » comme l’a détaillé le député Meyer Habib, se félicitant de la venue du Rassemblement national à cette marche. À l’appel d’un texte confus, appelant à la libération des otages, mais ne disant pas un mot du cessez-le-feu pour mieux taire les massacres à Gaza et les justifier, les réactionnaires ont tous répondu présents.
Eric Zemmour, pour qui Pétain a sauvé des Juifs et qui se place « du côté du général Bugeaud », celui qui « massacre les musulmans et même certains juifs ». Jordan Bardella, celui qui considère que Jean-Marie Le Pen, condamné pour antisémitisme, « n’est pas antisémite ». Marine Le Pen, adepte des karaokés avec l’antisémite Alain Soral et refusant d’affirmer que son père, condamné pour antisémitisme, est bel et bien antisémite. Meyer Habib pour qui « la haine des juifs est l’aphrodisiaque des masses arabes ». Et bien d’autres.
Dans cet article, l’Insoumission.fr dresse un panorama de ce qui démontre implacablement le caractère fasciste de Marine Le Pen. Bien que la cheffe du Rassemblement National cherche ardemment à faire oublier les frasques antisémites de l’homme pour qui les chambres à gaz sont un « détail de l’histoire », les preuves de son attachement persistant à cette tradition familiale sont légion. Notre article.
Marine Le Pen, l’héritière qui défend son père bec et ongles
Interrogée ce jeudi 9 novembre sur RTL sur Jordan Bardella, le Président du Rassemblement national qui « ne croit pas que Jean-Marie Le Pen soit antisémite » malgré ses multiples condamnations, Marine Le Pen se mure dans un silence coupable. « Je n’ai même pas envie de répondre à ça. » Elle balaye, et esquive. Comme si la tradition familiale de l’antisémitisme appartenait au passé. Cette non-réponse est révélatrice. Elle témoigne de la continuité antisémite entre le père et la fille. Avoir passé des années à ses côtés au Parlement européen, assistant et approuvant ses sorties antisémites, a laissé des traces.
Députés comme cadres du Rassemblement national sont les dignes héritiers de Jean-Marie Le Pen. Ce dernier a beau avoir été exclu, il n’en reste pas moins une référence et un guide politique pour toute cette clique.
Dans un passé très proche, Marine Le Pen ne manquait pas une occasion pour faire l’éloge d’Alain Soral, maître à penser de l’extrême droite antisémite qu’elle qualifie « d’immense écrivain » pour l’inviter à prendre le micro. Des éloges qui se sont fait plus rares dans la perspective de « dédiaboliser » ce qu’elle est et reste.
Autre démonstration d’un passé qui ne passe pas, la participation de Marine Le Pen au bal organisé en Autriche par Olympia, mouvance d’extrême droite interdite aux Juifs.
Dans la même veine, Marine Le Pen ne trouve rien à redire à la nomination de Frédéric Bocalleti, libraire négationniste, comme candidat aux législatives. Et donc comme député Rassemblement national depuis juin 2022.
Pas étonnant non plus de voir apparaître une facture de 770 000 euros au bénéfice de l’entreprise de communication de Frédéric Chatillon, lors de la campagne présidentielle de 2017. Cet ancien chef du GUD (Groupe Union Défense, organisation d’étudiants néo-nazi violente), ami de longue date de Marine Le Pen, depuis les bancs de la fac d’Assas a également travaillé chez Ogmios, la plus grande librairie négationniste.
Lors d’un procès, un ex-gudard appelé à témoigner, Denis Le Moal raconte alors que Frédéric Chatillon cultive « aujourd’hui comme hier une haine maladive des juifs« . Pour preuve, en 2014, il est présent à la marche antisémite du jour de colère. Ce jour là, toute l’extrême droite, dans toute sa diversité, monarchistes, néo-nazi, ultra-nationalistes, est réunie dans “la haine des juifs” raconte Le Monde. Et c’est avec ces gens que les défenseurs des valeurs de la République sont censés vouloir manifester ce dimanche ?
Par Ulysse