Israël-Palestine. « Une catastrophe humanitaire sans précédent se déroule sous nos yeux », a déclaré avec gravité Philippe Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient). Une parole rare, dont l’expression témoigne du désastre complet en cours dans la bande de Gaza.
Le constat est accablant. Depuis huit jours, pas une goutte d’eau, pas un grain de blé, pas un litre de carburant n’ont été autorisés à entrer à Gaza. L’ONU alerte aussi sur un risque de « nettoyage ethnique ». Cette situation est-elle toujours acceptable, pour ceux qui ont applaudi l’appel à un « soutien inconditionnel » en faveur d’Israël et continuent de « défendre le droit d’Israël à se défendre », comme l’a rappelé la ministre des Affaires étrangères française hier à Tel-Aviv ? Que ces derniers écoutent les mots de Philippe Lazzarini avant de répondre à cette question. Notre brève.
Israël-Palestine : « une catastrophe humanitaire sans précédent se déroule sous nos yeux »
« Mes collègues de l’UNRWA à Gaza ne peuvent plus fournir d’aide humanitaire. Pendant que je vous parle, Gaza manque d’eau et d’électricité. En réalité, Gaza est étouffée, Et il semble que le monde ait perdu son humanité en ce moment. Il n’y a pas une goutte d’eau, pas un grain de blé, pas un litre de carburant, qui a été autorisé à entrer dans la bande de Gaza depuis huit jours.
En fait, une catastrophe humanitaire sans précédent se déroule sous nos yeux.Chaque histoire qui vient de Gaza parle de survie, de désespoir et de perte. Des milliers de personnes ont été tuées, y compris des enfants et des femmes. Gaza manque même de sacs mortuaires. Des familles entières sont déchirées. Au moins 1 million de personnes ont été forcées de fuir leur domicile en une seule semaine. »
« La réponse au meurtre de civils ne peut pas être de tuer plus de civils »
« Un flot de personnes continue de se diriger vers le sud. Aucun endroit n’est sûr à Gaza. Les personnes âgées, les enfants, les femmes enceintes, les personnes handicapées se voient priver de leur dignité humaine de base et c’est une honte totale !
L’attaque sur Israël de la semaine dernière était horrible, des images et des témoignages dévastateurs continuent d’émerger. Mais la réponse au meurtre de civils ne peut pas être de tuer plus de civils. Imposer un siège et bombarder les infrastructures civiles dans une zone densément peuplée ne ramènera pas la paix et la sécurité dans la région.
Le siège à Gaza, tel qu’il est imposé, n’est rien d’autre qu’une punition collective. Alors, avant qu’il ne soit trop tard, le siège doit être levé et les agences d’aide doivent pouvoir amener en toute sécurité, des fournitures essentielles telles que du carburant, de l’eau, de la nourriture et des médicaments. Nous avons besoin de cela MAINTENANT. »
Pour aller plus loin : Israël-Palestine : le Gouvernement français confirme le « droit d’Israël de se défendre », l’ONU dénonce une « catastrophe humanitaire inédite » à Gaza
